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Afrique australe: xénophobie meurtrière en Afrique du Sud


Alwihda Info | Par - ҖЭBIЯ - - 30 Mai 2008


La diplomatie de persuasion silencieuse a vu ses limites. C’est la pire des approches. Elle semble avoir donné la fausse impression aux zimbabwéens de trouver refuge. C’était la galère et la descente aux enfers. Elle a porté le malheur dans la propre cour du géant sud africain, des leçons très amères qui méritent une attention particulière.


Afrique australe: xénophobie meurtrière en Afrique du Sud

Par Dr Djimé Adoum

Vendredi 30 mai 2008 : Xénophobie meurtrière en Afrique du Sud ! Par Dr Djimé Adoum, tchadnews.info

La diplomatie de persuasion silencieuse a vu ses limites. C’est la pire des approches. Elle semble avoir donné la fausse impression aux zimbabwéens de trouver refuge. C’était la galère et la descente aux enfers.

N’eut été les images nauséabondes qui passaient sur toutes les chaines de télévision du monde, la xénophobie meurtrière aurait été difficile à imaginer. Le géant Thabo Mbeki doit se demander si le démon de sa diplomatie d’apaisement à l’égard du Président Mugabe n’était pas un mauvais cauchemar. Qu’est ce qui se passe au juste ?

D’abord le Zimbabwe se porte très mal, extrêmement mal. La situation socio-politique qui se détériore progressivement rend la vie intenable pour le citoyen lambda. L’inflation galope à plus de 165,000 pour cent par an. De ce fait, une arithmétique révèle une inflation quotidienne de 452 pour cent. L’impact de cette folie se fait sentir le plus violemment possible sur les personnes à très faible revenu. En prenant le dollar américain comme référence, il équivaut à Z$15.000 (quinze mille dollars Zimbabwéens). En comparant ce taux d’échange au Franc CFA, même avec la chute du dollar américain, il vaut au moins 400 FCFA. De ce constat, nous pouvons conclure que la somme de 400 FCFA qui équivaut à Z$15.000 serait à peine suffisante pour acheter une baguette de pain. Imaginez nourrir une famille de 4 personnes même à raison d’un seul repas par jour…

Ensuite la situation politique laisse beaucoup à désirer. Le Zimbabwe n’est pas le seul pays classé parmi les pays les plus ratés de l’Afrique subsaharienne (ils sont très nombreux). Nous y reviendrons dans nos prochaines livraisons. Des élections législatives et présidentielles ont été organisées et selon toute vraisemblance ont été remportées par l’opposition de Morgan Tsvangirai. Le Président Mugabe finit par concéder la perte de l’assemblée mais refuse de céder la présidentielle. Etant donné que les deux candidats n’ont pas pu obtenir une majorité, il fallait donc organiser un deuxième tour. Entretemps les violences politiques et alimentaires poussent les paisibles citoyens vers leur géant voisin et c’est la où les choses se compliquent pour les Zimbabwéens.

Les sud-africains, surtout les noirs sont eux aussi las de la situation de misère dans laquelle ils se trouvent. La politique de l’African national congres (ANC) parti au pouvoir dirigé par des noirs comme eux ne semble pas avoir résolu leurs problèmes les plus élémentaires : alimentation, emploi et habitat, etc. Les noirs sud-africains se frustrent et se ruent sur les immigrés venus en grande partie du Zimbabwe (une petite minorité serait venue du Mozambique). Plus de 42 personnes trouvent la mort dans des conditions dignes d’une barbarie indescriptible. Des personnes sont brulées vives (paix à leur âme). Le Président Thabo Mbeki sort de son mutisme et ordonne à l’armée de porter secours à une police dépassée par la sévérité des événements.

Enfin nous estimons que la tristement célèbre flambée de violence avec son corollaire de xénophobie meurtrière contre les paisibles citoyens zimbabwéens forcera le Président Mbeki de changer de méthode à l’égard de son homologue du Zimbabwe. La diplomatie de persuasion silencieuse a vu ses limites. C’est la pire des approches. Elle semble avoir donné la fausse impression aux zimbabwéens de trouver refuge. C’était la galère et la descente aux enfers. Pourtant les sud africains peuvent beaucoup faire pour aider à calmer la situation et stabiliser le Zimbabwe pour éviter une réédition.

Elle a porté le malheur dans la propre court du géant sud africain, des leçons très amères qui méritent une attention particulière.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)