En politique, où que ce soit, les 100 premiers jours d'un président sont primordiaux et déterminants pour la suite et le succès de son investiture, car rater ce cap, c'est manquer tout le reste.
L'amorce d'une présidence imprime et colore toute sa politique à venir. Mais à ce jeu là, Faustin Touadera n'y aura brillé que par un nihilisme et un amateurisme patents. Les moqueurs au coin du bois de dire que l'on ne retiendra de lui jusqu'alors que ses promenades récréatives à l'étranger (pour reprendre le terme d'un conseiller français du Quai d'Orsay). Et pour un bilan globalement nul.
La Démocratie en République centrafricaine est un phénomène nouveau. Y perdurent encore les habitudes de totémisation des chefs. Ce qui rend ardu les débats contradictoires. Contester un politicien, c'est se mettre à dos ses supporters et tous ses réseaux de fans, qui ne réagiront que par réflexe de tribu, non sur le fond de la critique, mais par stigmatisation du critiqueur. Ce qui nécessairement rend stérile tout débat.
Anicet Dologuélé en a fait les frais, lui qui en opposant "normal" pointait les insuffisances de la politique présidentielle. Les uns et les autres de lui rappeler le bilan de son passage au pouvoir, certes, mais surtout de lui reprocher d'oser critiquer le président. Ce qui est plus contestable en démocratie. Un chef de l'état n'est pas un monarque absolu et intouchable.
ENTRE AMATEURISME ET IMPROVISATION
En quelques six mois d'exercice du pouvoir, Touadera a déjà cumulé les avatars, du fait de son immobilisme, ce qui lui vaut le surnom peu flatteur de LA TORTUE. La position de président dans un pays parti à vau-l’eau comme la RCA est extrêmement risquée, et requiert une prise en mains des réalités, des décisions, des actions rapides sur les urgences, et autre chose que des discours convenus.
Quelques cas concrets :
Le furoncle sur la face de Bangui, le camp de déplacés sur l'aéroport de M'Poko, Touadera n'y aura fait qu'un tour rapide, depuis sa prise de fonction, et aucune initiative pour y mettre fin, en relocalisant ces réfugiés internes dans des installations salubres et dignes. Même constat pour les milliers de réfugiés hors du pays et criant famine, car étant démunis de tout. C'est bien beau de parler des réfugiés de manière global à l'ONU, mais plus significatif de s'occuper des siens. Ce qu'il n'a pas fait.
Des délinquants issus des "soldats de la paix" SANGARIS et MINUSCA, ont violé des mineurs centrafricains. Touadera n'a jamais eu, ne serait-ce qu'un mot sur la détresse des victimes. Ni encore moins pressé le Parquet de Bangui d'ouvrir une enquête à propos. Il est invisible sur ce dossier. C'est d'autant plus facile que globalement, les centrafricains s'en moquent. La France a depuis non seulement rapatriés ses soldats violeurs, et comble de tout, clôt le dossier en toute tranquillité. Le nauséabond est en cours actuellement du côté de l'ONU, où l'on s'active pour pondre bientôt un rapport visant à décrédibiliser les témoignages des enfants violés, au prétexte qu'ils furent payés pour mentir. ONU, juge et parti, qu'en pense le président ?
Du rocambolesque dossier du retour du fils Bozizé à Bangui, il aura démontré tout son amateurisme en ne gérant RIEN. Francis Bozizé libéré, sans même avoir rencontré un juge à Bangui. Depuis, libre comme l'air, il a eu tôt fait de réactiver ses réseaux Anti-Balaka à Boy-Rabe, ce qui a abouti récemment au complot ayant mené à l'assassinant d'un Officier des FACA au PK5, dans l'optique de réactivation de la guerre civile dans le pays. De malheureux bergers peuhls y ont salement payés le prix : découpés vivant par des Anti-Balaka, et certains même dévorés ensuite.
La résurgence des violences dans le pays, n'a de source que l'inanité du chef de l'état. Les Anti-Balaka qui un temps lui accordait crédit, au bénéfice du doute, ne lui font plus confiance. Les Séléka eux, toutes tendances confondues, ne l'estiment même pas. Pour eux il est transparent. Ce qui leur redonne des ailes à nouveau pour martyriser le pays. Sachant que personne ne viendra les embêter, MINUSCA, inerte, comme les inexistantes forces centrafricaines de sécurité, qui en cas de conflits frontaux, seront de nouveau balayés comme en 2013 comme des fétus de paille.
En économie, tout le projet présidentiel ne se limite qu'à tendre la sébile pour mendier. On ne construit tout de même pas un pays par la clochardisation ? Le nouvel horizon semblant l'exciter, c'est la rencontre des bailleurs de fonds à Bruxelles. Problème, Touadera ne s'y connaît pas du tout en économie, au grand dam de son ministre du budget Henri Marie Dondra. Car si effectivement des bailleurs de fonds occidentaux consentent à mettre la main au porte monnaie, il y a à craindre très rapidement une rapide hausse de l'inflation dans la pays; qui est actuellement à un niveau déjà élevé. Phénomène du "il y a de l'argent, mais pas suffisamment de marchandises à acheter". Constat fait à maintes fois en Afrique.
UNE GESTION DES AFFAIRES A VUE
Au moins personne ne peut reprocher au président de ne pas appliquer son programme ! Il n'en a pas.
La navigation à vue et l'improvisation ne peuvent durer qu'un temps. La guerre civile en RCA est loin d'être terminée, les ressorts des violences récurrentes loin d'être expertisés, et le chef de l'état ne donne aucun gage de confiance au peuple. IL NE RASSURE PAS ! Le centrafricain ayant la réputation d'être impatient, cela pourrait lui revenir au visage comme un mauvais boomerang.
Et mettre la charrue avant les bœufs est loin d'être une idée géniale. Chercher coûte que coûte des financements est une évidence, mais pour financer quoi ? Le socle sécuritaire du pays n'est pas garanti. L'administration est inexistante - au mieux, l'on s'en remet comme d'habitude aux ONG pour faire le travail. Autant se passer d'un gouvernement fantôme, les choses fonctionneraient mieux sans.
En final, la question n'est pas de se demander si Touadera n'est qu'un touriste polygame au pouvoir, mais si, connaissant son passé de Premier ministre falot et couché sous Bozizé, il n'est pas plutôt un second qu'un Premier ? Et certainement pas l'homme fort dont la RCA a besoin pour se relever de ses calamités.:
Octobre 2016 LAMINE MEDIA
La Démocratie en République centrafricaine est un phénomène nouveau. Y perdurent encore les habitudes de totémisation des chefs. Ce qui rend ardu les débats contradictoires. Contester un politicien, c'est se mettre à dos ses supporters et tous ses réseaux de fans, qui ne réagiront que par réflexe de tribu, non sur le fond de la critique, mais par stigmatisation du critiqueur. Ce qui nécessairement rend stérile tout débat.
Anicet Dologuélé en a fait les frais, lui qui en opposant "normal" pointait les insuffisances de la politique présidentielle. Les uns et les autres de lui rappeler le bilan de son passage au pouvoir, certes, mais surtout de lui reprocher d'oser critiquer le président. Ce qui est plus contestable en démocratie. Un chef de l'état n'est pas un monarque absolu et intouchable.
ENTRE AMATEURISME ET IMPROVISATION
En quelques six mois d'exercice du pouvoir, Touadera a déjà cumulé les avatars, du fait de son immobilisme, ce qui lui vaut le surnom peu flatteur de LA TORTUE. La position de président dans un pays parti à vau-l’eau comme la RCA est extrêmement risquée, et requiert une prise en mains des réalités, des décisions, des actions rapides sur les urgences, et autre chose que des discours convenus.
Quelques cas concrets :
Le furoncle sur la face de Bangui, le camp de déplacés sur l'aéroport de M'Poko, Touadera n'y aura fait qu'un tour rapide, depuis sa prise de fonction, et aucune initiative pour y mettre fin, en relocalisant ces réfugiés internes dans des installations salubres et dignes. Même constat pour les milliers de réfugiés hors du pays et criant famine, car étant démunis de tout. C'est bien beau de parler des réfugiés de manière global à l'ONU, mais plus significatif de s'occuper des siens. Ce qu'il n'a pas fait.
Des délinquants issus des "soldats de la paix" SANGARIS et MINUSCA, ont violé des mineurs centrafricains. Touadera n'a jamais eu, ne serait-ce qu'un mot sur la détresse des victimes. Ni encore moins pressé le Parquet de Bangui d'ouvrir une enquête à propos. Il est invisible sur ce dossier. C'est d'autant plus facile que globalement, les centrafricains s'en moquent. La France a depuis non seulement rapatriés ses soldats violeurs, et comble de tout, clôt le dossier en toute tranquillité. Le nauséabond est en cours actuellement du côté de l'ONU, où l'on s'active pour pondre bientôt un rapport visant à décrédibiliser les témoignages des enfants violés, au prétexte qu'ils furent payés pour mentir. ONU, juge et parti, qu'en pense le président ?
Du rocambolesque dossier du retour du fils Bozizé à Bangui, il aura démontré tout son amateurisme en ne gérant RIEN. Francis Bozizé libéré, sans même avoir rencontré un juge à Bangui. Depuis, libre comme l'air, il a eu tôt fait de réactiver ses réseaux Anti-Balaka à Boy-Rabe, ce qui a abouti récemment au complot ayant mené à l'assassinant d'un Officier des FACA au PK5, dans l'optique de réactivation de la guerre civile dans le pays. De malheureux bergers peuhls y ont salement payés le prix : découpés vivant par des Anti-Balaka, et certains même dévorés ensuite.
La résurgence des violences dans le pays, n'a de source que l'inanité du chef de l'état. Les Anti-Balaka qui un temps lui accordait crédit, au bénéfice du doute, ne lui font plus confiance. Les Séléka eux, toutes tendances confondues, ne l'estiment même pas. Pour eux il est transparent. Ce qui leur redonne des ailes à nouveau pour martyriser le pays. Sachant que personne ne viendra les embêter, MINUSCA, inerte, comme les inexistantes forces centrafricaines de sécurité, qui en cas de conflits frontaux, seront de nouveau balayés comme en 2013 comme des fétus de paille.
En économie, tout le projet présidentiel ne se limite qu'à tendre la sébile pour mendier. On ne construit tout de même pas un pays par la clochardisation ? Le nouvel horizon semblant l'exciter, c'est la rencontre des bailleurs de fonds à Bruxelles. Problème, Touadera ne s'y connaît pas du tout en économie, au grand dam de son ministre du budget Henri Marie Dondra. Car si effectivement des bailleurs de fonds occidentaux consentent à mettre la main au porte monnaie, il y a à craindre très rapidement une rapide hausse de l'inflation dans la pays; qui est actuellement à un niveau déjà élevé. Phénomène du "il y a de l'argent, mais pas suffisamment de marchandises à acheter". Constat fait à maintes fois en Afrique.
UNE GESTION DES AFFAIRES A VUE
Au moins personne ne peut reprocher au président de ne pas appliquer son programme ! Il n'en a pas.
La navigation à vue et l'improvisation ne peuvent durer qu'un temps. La guerre civile en RCA est loin d'être terminée, les ressorts des violences récurrentes loin d'être expertisés, et le chef de l'état ne donne aucun gage de confiance au peuple. IL NE RASSURE PAS ! Le centrafricain ayant la réputation d'être impatient, cela pourrait lui revenir au visage comme un mauvais boomerang.
Et mettre la charrue avant les bœufs est loin d'être une idée géniale. Chercher coûte que coûte des financements est une évidence, mais pour financer quoi ? Le socle sécuritaire du pays n'est pas garanti. L'administration est inexistante - au mieux, l'on s'en remet comme d'habitude aux ONG pour faire le travail. Autant se passer d'un gouvernement fantôme, les choses fonctionneraient mieux sans.
En final, la question n'est pas de se demander si Touadera n'est qu'un touriste polygame au pouvoir, mais si, connaissant son passé de Premier ministre falot et couché sous Bozizé, il n'est pas plutôt un second qu'un Premier ? Et certainement pas l'homme fort dont la RCA a besoin pour se relever de ses calamités.:
Octobre 2016 LAMINE MEDIA