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Canada-Europe: Les négociations de libre-échange sont en danger, croit Jean Charest


Alwihda Info | Par - 10 Août 2013


Dans une de ses rares sorties publiques depuis son retrait de la vie politique en septembre dernier, Jean Charest a émis cet avertissement lors d'une entrevue au réseau anglais de Radio-Canada.


Les négociations en vue de conclure un accord de libre-échange entre le Canada et l'Union européenne (UE) sont en danger et le premier ministre Stephen Harper doit intervenir, estime l'ancien premier ministre du Québec, Jean Charest. Dans une de ses rares sorties publiques depuis son retrait de la vie politique en septembre dernier, Jean Charest a émis cet avertissement lors d'une entrevue au réseau anglais de Radio-Canada.
Le début des négociations entre les États-Unis et l'Europe  inquiète particulièrement l'ancien premier ministre, qui a longtemps milité en faveur de l'aboutissement du traité. Selon lui, les pourparlers avec le Canada pourraient être relégués au second rang. Un accord entre Américains et Européens instaurerait la plus vaste zone de libre-échange au monde.
« Les Américains sont assis à notre place, a imagé M. Charest. C'est très simple, chaque fois qu'un enjeu fera surface, les Européens hésiteront à s'engager auprès du Canada par crainte de devoir faire de même avec les Américains. Voilà le danger. »
En juin dernier, l'ancien premier ministre avait déjà tiré la sonnette d'alarme au sujet de ce scénario.
Malgré quatre ans de négociations, le Canada et l'UE ne sont toujours pas parvenus à un accord. Jean Charest blâme le gouvernement conservateur pour cette situation. Il se demande si le gouvernement a investi assez de ressources dans les pourparlers et s'il les a placés assez haut parmi ses priorités.
« Il est difficile de maintenir l'attention d'un partenaire dix fois plus important que soi pendant une longue période. Plus on parvient à un accord rapidement, plus on multiplie nos chances de réussite. » —  Jean Charest
Selon celui qui est maintenant partenaire du cabinet d'avocats McCarthy Tétrault, le premier ministre Harper doit intervenir comme l'avait fait Brian Mulroney en 1988 lors des négociations de libre-échange avec les États-Unis.
Les points qui achoppent
Au Canada, les agriculteurs sont inquiets. Par exemple, la perspective de voir arriver sur le marché quantité de fromages fabriqués en sol européen effraie l'Union des producteurs agricoles du Québec (UPA), qui estime que l'actuel système de gestion de l'offre protège 80 000 emplois au Québec.
Le Canada est aussi invité à adopter les normes européennes plus strictes sur la protection des brevets pour les produits pharmaceutiques. Certains groupes craignent une augmentation du prix des médicaments au pays.
Pour Jean Charest, « il y a une solution à chacun de ces enjeux ». 
L'accord va bien au-delà d'un accès au marché européen de 500 millions de consommateurs, croit-il. Il concerne également la capacité des États impliqués à imposer leurs règles dans un commerce international qui change très rapidement. « Si nous faisons bien les choses, nous serons en mesure de vivre dans un environnement commercial dont les règles nous conviennent. Nous pourrons mieux affronter la concurrence des économies émergentes. »
Les négociations devraient reprendre à l'automne et les premières semaines de septembre seront cruciales, prévient M. Charest.
L'entrevue sera diffusée samedi 10 août à l'émission The House, sur les ondes de CBC Radio One.
Avec CBC

Radio Canada

 



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