ANALYSE

Caritas-Congo : Des droits de l’homme à l’humanitaire ?


Alwihda Info | Par Claude Dinard Vimont, Analyste politique - 10 Mai 2016


Sur la base d’une attestation de mission signée de Mgr Louis Portella Mbuyu, le 12 avril 2016, au nom de la Commission Episcopale du Congo, Caritas Congo a effectué une mission d’« évaluation rapide dans les districts de Mayama et Kindamba ». Une mission effectuée bras ballant comme l’aurait fait une ONG de défense des droits de l’homme qui, dans ces circonstances, n’aurait su que rechercher les civils tués et les autres cas de violation de droits de l’homme.


Dans la tradition de l’action humanitaire, une alerte des populations se trouvant dans le besoin urgent ou « circonstanciel », comme c’est, présentement, le cas dans quelques localités du département du Pool, suscite toujours une attention des ONG du domaine. Celles-ci interviennent dans l’urgence avec le peu dont elles disposent, en même temps qu’elles font l’évaluation pour susciter plus de moyens auprès des potentiels donateurs.

A la recherche des violations des droits de l’homme

L’attestation de mission signée de l’évêque de Kinkala pour mettre en route l’équipe de Caritas devait, selon les termes de ce document, évaluer rapidement la situation dans les districts de Mayama et Kindamba. Et, alors que cette mission devait être encore dans les localités concernées par l’opération sécuritaire, le Prélat a choisi RFI, le 15 avril2016 pour sonner l’olifant sur les violations de droits de l’homme dans le Pool.

Au moment de mettre en route cette mission de Caritas, l’évêque de Kinkala avait connaissance de ce que, notamment les populations de Mayama et de Vinza avaient quitté leur village pour diverses destinations, du fait de l’opération sécuritaire lancée contre les bases du pasteur Ntumi par l’armé et la police. D’ailleurs, dans son interview sur RFI, Mgr a plutôt dit que cette mission « qui vient de démarrer » devait « aller justement au secours de ces populations déplacées, celles qui sont à Kindamba et celles qui sont à Nkoué ».

Mais, comment alors pouvait-on « aller au secours des populations » en détresse, les mains vides ? En réalité, si cette ONG n’était pas allée évaluer rien que les violations des droits de l’homme, l’évêque de Kinkala devait attendre le rapport du terrain pour alerter ceux qu’il devait considérer comme étant plus sensibles à la situation des populations de Mayama et de Vinza que le gouvernement.

Car, en sa qualité d’ONG humanitaire, Caritas, ne manquerait pas du minimum pour faire face – quand bien même – modestement à une urgence du genre celle dont elle avait connaissance à Mayama et Vinza.

En somme, il s’agit d’un mélange des genres qui devrait marquer un arrêt définitif.

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