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Tchad : la hausse des prix des produits de base accentue les difficultés des familles, malgré un recul de l’inflation


Alwihda Info | Par Khadidja Oumar Abdoulaye - 13 Décembre 2025


Au Tchad, la flambée des prix des denrées alimentaires continue de peser lourdement sur les ménages, déjà fragilisés par la baisse du pouvoir d’achat. Sur les marchés de N’Djamena comme dans les provinces, les consommateurs constatent une cherté persistante des produits de première nécessité, notamment le riz, le mil, le sorgho, l’huile, le sucre, les pommes de terre et les légumes.


Tchad : la hausse des prix des produits de base accentue les difficultés des familles, malgré un recul de l’inflation
Pourtant, selon le Bulletin mensuel de l’Indice National Harmonisé des Prix à la Consommation (INHPC) publié par l’INSEED, le taux d’inflation national s’est établi à –1,8 % en novembre 2025, poursuivant ainsi sa trajectoire baissière entamée depuis plusieurs mois 

En variation mensuelle, le niveau général des prix a également reculé de 0,2 % par rapport à octobre 2025, une baisse principalement attribuée au repli des prix des produits alimentaires et boissons non alcoolisées (-1,0 %).

Des baisses statistiques, mais un ressenti contraire

D’après l’INSEED, la diminution des prix alimentaires concerne surtout les pains et céréales (-1,8 %), les huiles et graisses (-4,7 %), les fruits (-5,3 %) ainsi que, dans une moindre mesure, les viandes (-0,1 %) et les produits laitiers (-0,1 %). Cette évolution serait liée à une offre plus abondante de céréales et d’oléagineux, en raison de la période de récolte 

Cependant, sur les marchés, de nombreux ménages peinent à ressentir cette baisse. Les prix restent jugés élevés, notamment dans les centres urbains, où les coûts de transport, de stockage et de distribution continuent d’influencer fortement les prix finaux.

Prix constatés sur les marchés
  • Coro (mil local) : autour de 1 000 FCFA le kilo
  • Huile : environ 1 300 FCFA le litre
  • Pommes de terre : 500 FCFA ne suffisent plus pour un repas
  • Chou : prix jugé toujours élevé pour les ménages modestes
Une cliente témoigne : « Les pommes de terre sont très chères. Avant, 500 francs suffisaient pour préparer un repas, maintenant ce n’est plus le cas. Le chou aussi est très cher. On veut juste que les prix baissent. »

Abdoulaye, conducteur de moto-taxi, renchérit : « Le carburant coûte cher et les denrées aussi. Ce que je gagne dans la journée ne suffit plus pour nourrir ma famille. »

Des disparités selon les villes

Le bulletin de l’INSEED met également en évidence des variations de prix selon les villes. En novembre 2025, l’indice des prix a reculé à N’Djamena (-0,4 %), à Abéché (-1,3 %) et à Am-Timan (-1,7 %), tandis qu’il a augmenté à Moundou (+1,2 %) et à Bol (+1,0 %) sur un mois . Ces disparités territoriales expliquent en partie les perceptions contrastées des consommateurs.

Face à la cherté de la vie, le gouvernement tchadien a annoncé plusieurs mesures, notamment le renforcement des contrôles des prix, des subventions ciblées sur certains produits de base et la facilitation des importations afin de limiter l’impact des fluctuations internationales.

Malgré la baisse officielle de l’inflation, de nombreux ménages restent préoccupés. Pour eux, se nourrir correctement demeure un défi quotidien, soulignant l’écart persistant entre les indicateurs macroéconomiques et la réalité vécue sur les marchés.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)