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ANALYSE

Centrafrique : Entre erreur d'appréciation et clivage politique...


- 20 Février 2014



Par Rodrigue Joseph Prudence MAYTE

Rodrigue Joseph Prudence MAYTE
Rodrigue Joseph Prudence MAYTE
Il n'y a  plus de doute, la Centrafrique est devenue le théâtre de machination politique, le terrain approprié du fourmillement de système voire  le terroir des clivages politiques.On n'a point besoin de placer la main en visière ou de passer au crible de la raison la brume contemporaine  afin de cerner et de scruter dans les moindres détails les regards croisés de tous les acteurs impliqués dans la crise.A vrai dire, il n'est  guère fastidieux de reconnaître que la politicaillerie centrafricaine a une approche désopilante de la crise...Cela s'explique en vérité par le fait que chacun voit minuit à sa porte.Il suffit de sonder un échantillon des leaders centrafricains  sur l'origine de la crise actuelle pour décrypter très rapidement les clivages politiques des uns et des autres.
    
Tellement que les leaders politiques centrafricains ont emmagasiné  la palme d'or de l'égocentrisme et l’ethnocentrisme, ils ont dorénavant un mal de chien à sortir de leurs anfractuosités habituelles dans laquelle s’entremêlent les aspirations claniques, ethniques, partisanes et les clivages.On a même l'impression que deux camps diamétralement opposés s'affrontent dans l'environnement sociétal centrafricain...La tentation d'une caricature immédiate est grande car il suffit d'être réfractaire à une entité quelconque ou critique à une vision politique donnée pour qu'on soit catalogué de pro-Bozize ou de pro-seleka. La lisière d'approche entre les deux entités est tellement infime qu'on s'interroge de fois sur l'intention réelle de la politicaillerie centrafricaine.
 
Au fur et à mesure qu'on analyse scrupuleusement la situation actuelle du pays, on se rend à l'évidence que les attentes du peuple ne sont jamais prises en compte par ces hommes politiques qui se battent  pour leurs propres intérêts grégaires et égoïstes.A force de se bouffer le nez, de s'envoyer respectivement des piques,ils finissent par ne plus faire un distinguo entre opposition et adversité au point de confondre la jacquerie réelle des Anti-Balaks au Frocca de l'ancien président Bozizé.Certes! Il y 'a eu beaucoup d'amalgames et de noyautages autour de cette révolte paysanne mais il en demeure pas moins qu'il faut nécessairement dissocier les objectifs et les résultats attendus de chaque mouvement.D'ores et déjà,il convient  d'admettre que même la France avait fait une erreur d'appréciation sur le conflit centrafricain.Aujourd'hui, sa tergiversation sur le terrain démontre à suffisance la manière à laquelle elle avait minimisé la crise...
 
Une erreur stratégique qu'un parolier de la musique centrafricaine en la personne de Madata avait illustré ironiquement dans son animation:"A de mon ba kassa apé, mon mé gozo". De nos jours,on n'a pas besoin de décrypter l'erreur d'appréciation de la France comme on cherche une aiguillle dans une botte à foin  puisque le Ministre en charge de la défense l'a reconnu publiquement.Même si les autorités centrafricaines continuent de faire la danse du ventre aux chefs d'états de la sous région qui ont toujours manipulé le pays comme une manette de playstation,il est important qu'elles fassent une relecture de la crise afin de situer les responsabilités de tout un chacun. Le cabri mort peut 'il être agonisé à nouveau à l'aide d'un couteau?Ce qui est sûr, plus on fera entendre les armes, plus la crise s'accentuera...
 
Rodrigue Joseph Prudence MAYTE
Chroniqueur, Polémiste
[email protected]
France, Vitré



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