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ANALYSE

Centrafrique : Le billet de Pacôme


Alwihda Info | Par Pacôme PABANDJI - 25 Avril 2013



Centrafrique : Le billet de Pacôme
RCA : La question de l’indemnisation des rebelles


Tant que l'on ignore tout des clauses du deal conclu entre Michel Djotodia et les mercenaires tchadiens et soudanais de la Séléka, on s’en tiendrait alors au pressentiment que, l’histoire pourrait bien se répéter.

En effet, le scénario de Bozizé et ses ex libérateurs est encore vivace dans l’esprit des centrafricains, quand en 2003, lui, chef rebelle, avait conclu un marché qui se révélera être de dupes, avec les mercenaires « Zakawa » recrutés au Tchad voisin.

Une vilenie que ces derniers ne lui ont jamais pardonnés jusqu’à sa chute.
La situation est à première vue semble très complexe.

Tout d’abord, à la différence de la rébellion de Bozizé, la Séléka est plutôt une coalition hétéroclite de plusieurs groupes rebelles, notamment le CPSK de Mohamed Moussa Dhaffane, la CPJP fondamentale de Nourrédine, l’UFR de Florian N’Djadder-Bédaya et l’UFDR de Djotodia.

Ainsi logiquement, une question de recrutement de mercenaires étrangers engage de facto chacun des groupes constitutifs de la coalition...A moins que...
....Djotodia n'en fasse qu'à sa tête.

Dans tous les cas, le nœud du problème réside dans les obligations de la Séléka vis-à-vis des hommes qui, au demeurant, ont rempli leur part du contrat, dès lors qu’ils ont su au péril de leurs existences porter la rébellion au pouvoir.

La Séléka a toujours nié toute présence étrangère dans ses rangs, sans pour autant empêcher les centrafricains de constater avec sarcasme et triste ironie, que bien de ces combattants ne parlent même pas Sangö.

Mais, puisqu’on ne ferme jamais les yeux sur une abeille, voilà que ces derniers temps, le non respect des termes du contrat caché tente de rattraper les leaders de la Séléka.
Après avoir vainement usé de patience tout en se payant grassement sur la bête, les mercenaires exigent désormais et très ouvertement leur magot dû.
La tension enfle.

Des rumeurs faisant état des intentions des ayants droit de vouloir séquestrer le président Djotodia se font de plus en plus persistantes à Bangui.
Elles semblent se confirmer dans une certaine mesure par le renforcement du dispositif militaire autour du chef de l’Etat.

On comprend dès lors pourquoi certains combattants de la Séléka refusent de se soumettre aux injonctions des nouvelles autorités qui leur sont redevables.
Malheureusement, c’est le peuple qui en a fait les frais jusque-là.

Ce qui est sûr, la série noire ne fait que commencer pour les leaders de la Séléka.

Et cela vient se greffer à la situation quasi chaotique du pays, car ces hommes en armes en pleine capitale sont pour le moins plus que imprévisibles.
La reprise du travail et de l’école ne sont pas pour demain avec cette nouvelle menace qui n’épargne même pas les autorités elles-mêmes.

Pacôme PABANDJI pour La Nouvelle Centrafrique (LNC)



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