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Centrafrique : tout sur le général Dhaffane


Alwihda Info | Par jospin lionel Zoumiry - 25 Septembre 2014


Un président destitué, une coalition en convalescence prolongée, une base désemparée. Le premier groupe armé traverse depuis des mois une crise. Depuis la destitution, en janvier de Michel Djotodia, l’ex-coalition traverse une crise. Jamais, un tel groupe armé plus puissant n’est resté aussi longtemps « sans véritable patron ». Miné par des courants aux intérêts divergents, la base s’est montrée incapable de s’entendre pour désigner une nouvelle direction puisque les deux premiers présidents que sont Djotodia et Nourredine sont sous sanction de la Communauté internationale. En attendant des meilleurs jours, les clés de la maison ex-coalition ont été confiées au général Mohamed Moussa Dhaffane. Nationaliste, toue à tour rassis et politiquement correct, il s’engage dans la marmite de la politique quand il était jeune. Et compte, bien rester et apporter sa pierre à la reconstruction de l’édifice national.




Le général Mohamed Moussa Dhaffane, l’interlocuteur principal de l’ex-coalition séléka, le plus populaire et le très, très sérieux figure de l’ex-coalition, tente ces derniers temps d’obtenir par les procédures administratives, le feu vert des autorités de la transition pour pouvoir lancer en quelque sorte une structure, une association qui aura pour mission de vulgariser l’Accord de Brazzaville (signé le 23 juillet) à travers une initiative de sensibilisation conjointe séléka-antibalaka en vue d’un retour définitif de la paix en Centrafrique.
Après s’être rendu à Brazzaville au Congo à l’occasion de la signature de l’Accord de cessation des hostilités, le numéro 3 de l’ex-séléka a multiplié les contacts en direction des Chefs d’Etat de la sous région à commencer par le congolais Dénis Sassou-Nguesso, le gabonais Omar Bongo Ondimba ou encore les membres de la communauté internationale tels que : le général Babacar Gaye, chef de la MINUSCA, le général Mukoko, Martin Tumenta Chumo, Jean Pierre Reymondet Commoy de l’Union européenne et Charles Malinas, haut représentant de la France à Bangui, afin de pouvoir leur témoigner de son engagement pour œuvrer pour la paix, surtout la non partition du pays comme le pensent certaines opinions. Le général Babacar Gaye, a lui-même rencontré, avant l’entrée en action des casques bleus, le général Dhaffane et six autres leaders des groupes armés signataires de l’Accord de Brazzaville pour tenter d’arrondir certains angles relatif aux « mesures de confiance » accordées à leurs éléments catonnés pour ne pas piétiner l’Accord signé.
L’homme tendu depuis le maquis !
Il y’a trois ans, le général Mohamed Moussa Dhaffane faisait partie des créateurs de la coalition séléka par la fusion de leurs groupes armés qui ont parvenu à chasser Bozizé du pouvoir le 24 mars 2013, occupant ainsi par la suite de sa nomination le Département des Eaux et Forets, même s’il n’a pas resté longtemps du fait de sa droiture vis-à-vis de ses alliés Djotodia et Nourredine Adam et surtout la dénonciation des exactions dont font preuve les combattants dit « incontrôlés » qui, malgré au pouvoir, n’ont cessé et n’oublie les esprits du maquis.
Après la démission de Djotodia à Ndjamena le 10 janvier 2014, soit 5 jours après la liberté provisoire du général Dhaffane qui a été enfermé par Djotodia durant 10 mois au Camp de Roux(Résidence présidentielle), l’homme(Dhaffane) au besoin de ses frères de lutte, veut conserver la main mise sur l’ex-séléka, de recadrer et lancer des nouvelles orientations politiques du mouvement, même s’il a déjà bénéficié d’un soutien indéfectible de la communauté internationale, des autorités de la transition, des combattants cantonnés à Bangui et dans les provinces, et surtout, la communauté centrafricaine musulmane qui a tenue le weekend dernier une réunion dans les Yvelines pour mettre en place un comité de soutien au général Dhaffane. Mais dans toute sa volonté d’œuvrer pour la non partition de la RCA, il se trouve toujours en face de ses détracteurs de la même coalition qui sont sanction des Etats-Unis et de l’ONU et qui ne veulent pas de la paix. Malgré ce « combat » contre lui, le général Dhaffane est resté l’interlocuteur principal de l’ex-séléka comme l’a souligné la présidente de la transition Samba-Panza, invitée de Ban-Kimoon, dans une interview accordée à une chaine américaine.
Quelles sont ses chances d’atteindre ses objectifs ?
Dhaffane, qu’on disait politiquement mort après son discours émouvant lors du Forum de Brazzaville, vient de démontrer qu’il jouit d’une certaine popularité et de beaucoup d’influence. L’ensemble des combattants (y compris ceux du général Alkatim basé à Kaga-Bandoro, ceux du général Ali Ndarassa et général Joseph Zoundéko à Bambari) lui ont accordé leur préférence en tant que leader de l’ex-coalition ; il a reçu le soutien des responsables du mouvement antibalaka et celui des autres groupes armés et partis politiques. Le général Dhaffane bénéficie ainsi d’une base solide à laquelle viennent s’ajouter tous ceux qui, mécontents de la gestion de Djotodia pour sa gouvernance solitaire du pouvoir, son laxisme face aux comportements crapuleux des éléments « incontrôlés » et son incapacité et échec à diriger le pays.
Qui est vraiment Dhaffane ?
Un homme tenace, abrupt, affectueux et chanceux. Âgé plus de 50 ans, « MMD », comme le surnomment ses compatriotes, est un miraculé de la vie politique centrafricaine et apparait comme l’antithèse des groupes armés qui ont pour lutte la partition de la RCA, à commencer par Nourrédine Adam. Chouchou des médias internationaux et apprécié par ses visiteurs pour sa disponibilité à pouvoir s’échanger avec eux, l’homme incarne la vie présidentiable, chante l’espoir d’une vie meilleure et stable de ses compatriotes qui ont enduré des moments bien difficiles durant cette crise, notamment ceux qui campent encore dans les sites de fortune.
Il parle le langage de ceux qui ont l’amour de leur pays, obligé de se sacrifier pour l’intérêt de ses compatriotes. Sa vie ne laisse pas indifférent ses concitoyens. C’est lui qui, en ce moment, mène des actions conjointement avec les responsables du mouvement antibalaka et autres associations œuvrant pour la paix, la sécurité et la cohésion sociale.
Dhaffane va-t-il transformer l’ex-séléka ?
Considéré comme « partisan de paix » par certains observateurs de la vie politique, le général Dhaffane se veut lui, rassurant de la réussite de la transition centrafricaine où à un certains moments, a pris son bâton de pèlerin, est allé à Ndélé et à Bambari pour ramener ses frères d’armes de « l’aile dure » à la raison concernant le respect de l’Accord de cessation des hostilités.
Pour le moment, son programme politique concernant l’ex-coalition reste flou. Puisque, a-t-il toujours dit, « l’heure est à la recherche des solutions pour sauver notre Nation dans ce gouffre. L’avenir politique de l’ex-coalition c’est après ». Les officiers, sous officiers et hommes de rang membres de l’ex-coalition sont d’ailleurs appelés à se prononcer sur un leader une fois leurs multiples crises internes de seront résolues, puis que c’est au cours de l’Assemblée générale que la base propose la politique qui ce dernier verra mener.
En exerçant comme représentant légal depuis janvier 2014 jusqu’à ce jour, le général Dhaffane s’est toujours opposé aux velléités sécessionnistes de ceux qu’il les appelle « les ennemis de la paix ». Le signe, peut-être, qu’il à l’ intention de faire prendre à « l’aile dure » de l’ex-coalition le virage à 180° dont ses détracteurs le combattent…
A ses détracteurs, Dhaffane répond : « je suis et je demeure l’homme de la paix. J’ai prôné toujours la franchise dans mes actes pour l’intérêt de notre pays. C’est ce que certains de mes frères ne comprennent pas. C’est vrai, les éléments de ceux qui me combattent ont commis des bavures sur les paisibles populations et que je me suis opposé toujours à ces actes crapuleux. Pour cela, en tant que leader, j’ai accepté de porter le fardeau et que je demande pardon pour l’amour de Dieu à tous ceux qui « touchés durant cette crise. A mes frères vivant à l’étranger, les exilés et ceux quoi sont encore dans les « ledgers », pardon. Je dis cela de mon profond cœur, ressaisissons-nous et bâtissons notre pays pour que règne définitivement la paix ».
Lionel ZOUH




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