Le 10 août 2016, Alkarama a saisi le Rapporteur Spécial des Nations Unies sur la promotion et la protection du droit à la Liberté d'Opinion et d'Expression (RS LIBX) du cas de Abdi Aden Cheik Ali, pour appeler les autorités djiboutiennes à annuler sa condamnation à trois mois de prison suite à la publication d'une vidéo dénonçant une pénurie d'eau dans la ville d'Ali-Sabieh.
Le 20 juillet 2016 à quatre heures du matin, des agents de la gendarmerie d'Ali-Sabieh, ville située au sud de Djibouti, ont arrêté Abdi Aden Cheik Ali à son domicile sans présenter de mandat d'arrêt. Il est probable que son arrestation était liée à la publication d'une vidéo dénonçant la pénurie d'eau et les difficultés rencontrées par la population locale dans sa région. Détenu à la gendarmerie pendant trois jours sans que sa famille puisse le voir et sans pouvoir se faire assister par un avocat, il n'a jamais été notifié des accusations portées contre lui. Déféré devant le parquet de Djibouti-ville le 23 juillet, il a ensuite été transféré à la prison de Gabode. Le 31 juillet, après avoir été de nouveau auditionné sans pouvoir se faire assister par un avocat, il a finalement été condamné à trois mois de détention. Sa condamnation constitue une claire violation de son droit à un procès équitable, à savoir le droit d'être notifié des accusations portées contre lui, le droit à la défense et d'accès à un avocat.
« Il ne s'agit malheureusement pas d'un cas isolé mais bien au contraire d'une répression quasi-systématique des voix de l'opposition et des militants des droits de l'homme, notamment quand il s'agit d'une opinion qui ne correspond pas à celle dictée par les autorités », a déclaré Simone Di Stefano, responsable juridique de la région Nil à Alkarama. Ce dernier a également observé que « ce climat d'oppression de la liberté d'expression constitue une violation des engagements pris par la République de Djibouti en matière de droits fondamentaux, notamment en vertu Pacte International relatif aux Droits Civils et Politiques (PIDCP) ratifié en 2002 ».
Cette condamnation est la dernière en date à Djibouti alors que les autorités ont multiplié les poursuites contre des opposants politiques et journalistes en vue de les intimider et de faire cesser leurs activités. Cette arrestation s'inscrit donc dans le contexte d'une politique de répression entamée par le régime en place à Djibouti et visant à faire taire toute contestation et critique dans le pays. Déjà en janvier 2016, Alkarama avait sollicité l'intervention du RS LIBX dans le cas de Kadar Abdi Ibrahim, le co-directeur de publication du journal l'Aurore qui avait été poursuivi pour avoir publié la photo d'une fillette de sept ans décédée lors de la violente dispersion d'une cérémonie religieuse par les forces de police et l'armée le 21 décembre 2015. Il semble que, à nouveau, toute critique dans les médias ou réseaux sociaux portée contre les autorités entraine un harcèlement judiciaire.
Alkarama a donc sollicité en urgence le Rapporteur Spécial de l'ONU sur la Liberté d'Opinion et d'Expression (RS LIBX) pour demander aux autorités djiboutiennes d'annuler la condamnation prononcée à l'encontre de Cheik Ali et de garantir le droit à la liberté d'expression de tous les citoyens.
Source : http://fr.alkarama.org/djibouti/item/2028-djibouti-arrestation-d-un-citoyen-djiboutien-suite-a-sa-publication-de-videos-denoncant-une-penurie-d-eau-dans-le-pays
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