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Darfour : Un accord baclé entre Karthoum et le MJE


Alwihda Info | Par Djamil @ - 18 Février 2009


L'accord entre Khartoum et le plus militarisé des groupes rebelles du Darfour sur de futures négociations de paix pourrait rester sans lendemain car il ignore des figures-clés de la rébellion et reste lié au sort du président Omar el-Béchir, selon des analystes.


Darfour : Un accord baclé entre Karthoum et le MJE
L'accord entre Khartoum et le plus militarisé des groupes rebelles du Darfour sur de futures négociations de paix pourrait rester sans lendemain car il ignore des figures-clés de la rébellion et reste lié au sort du président Omar el-Béchir, selon des analystes.

Le gouvernement soudanais et le Mouvement pour la justice et l'égalité (JEM) ont signé hier à Doha, au Qatar, une « déclaration d'intention » qui doit aboutir à des négociations puis à une conférence de paix sur le Darfour.

A ce titre, ce pré-accord n'est « qu'une simple première étape », a commenté l'ambassadrice américaine à l'ONU, Susan Rice. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a pour sa part salué une « avancée constructive ».

Le Darfour, région de l'ouest soudanais, est le théâtre d'une guerre civile qui, depuis 2003, a fait 300 000 morts et 2,7 millions de déplacés selon l'ONU, seulement 10 000 morts d'après Khartoum.
A ses débuts, elle opposait deux groupes rebelles - l'Armée de libération du Soudan (SLA) et le JEM - aux forces gouvernementales, aidées par les milices arabes janjawids. Mais le camp de la rébellion a ensuite éclaté et une seule des diverses factions rebelles a signé en 2006 l'accord de paix avec Khartoum.

Depuis, le JEM de Khalil Ibrahim, un islamiste de la tribu Zaghawa, s'est imposé sur le terrain comme le plus militarisé des groupes rebelles, et il est devenu pour Khartoum le seul interlocuteur au sein de la rébellion. Sa seule signature incite au scepticisme.

« Je ne vois aucun espoir pour la paix sans Abdel Wahid Mohammed Nour et plusieurs autres factions », explique à l'AFP l'intellectuel soudanais Abdullah Adam Khatir. De nombreux Darfouris souhaitaient la présence de M. Nour, leader historique de la rébellion, à une éventuelle conférence de paix, ajoute-t-il.

Chef d'une faction de la SLA, ce membre de la tribu Four vit aujourd'hui en exil à Paris. Il refuse toute négociation de paix, tablant sur l'aboutissement de la procédure judiciaire internationale contre le président soudanais Omar el-Béchir.

« Son refus est embêtant », affirme un diplomate occidental sous couvert de l'anonymat.
Une « perte de temps »

L'accord de Doha est un « échec » et une « perte de temps », a déclaré à l'AFP un responsable de la faction « Unité » de l'Armée de libération du Soudan.

Les nouvelles négociations sur le Darfour doivent être un « complément » à l'accord de 2006, a estimé Minni Minnawi, chef du seul groupe à avoir signé la paix avec Khartoum. Même si Susan Rice a réfuté hier tout lien, les négociations entre le JEM et Khartoum pourraient en outre ne jamais voir le jour si des juges de la Cour pénale internationale (CPI) émettent un mandat d'arrêt contre le président Béchir, pour son rôle présumé dans les violences au au Darfour.

Un mandat pourrait être utilisé comme « levier en faveur du changement » par les rebelles, ajoute Fouad Hikmat, analyste à l'International Crisis Group (ICG).

Le chef du JEM Khalil Ibrahim a récemment déclaré qu'un mandat « n'affecterait pas les négociations de Doha », tout en manifestant sa volonté de « capturer » Béchir et le « remettre à la CPI » si ce dernier ne se rendait pas.



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