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EDITORIAL

Dialogue national au Tchad : "démissionnez, on s’en fiche !"


Alwihda Info | Par Masrambaye Blaise - 10 Septembre 2022


Le dialogue national inclusif se vide chaque jour des têtes pensantes et des opposants crédibles mais le gouvernement s’en torche. L’unique souci, c’est d’aller jusqu’au bout de sa forfaiture.


Les assises du dialogue national au Palais du 15 janvier. © Alwihda Info
Les assises du dialogue national au Palais du 15 janvier. © Alwihda Info
Sans vergogne comme à leur habitude, les Déby sont dans leur attitude jusqu’au-boutiste quand il s’agit du pouvoir. En plus de regretter un dialogue insipide en l’absence d’opposants de taille (FACT, Transformateurs, signataires de l’accord du 19 mai), les rares voix discordantes qui auraient pu donner à ces assises une infime crédibilité et inclusivité claquent la porte. Le départ remarquable est celui du clergé longtemps courtisé par le pouvoir pour asseoir sa tyrannie.  

À la création du comité ad hoc chargé de favoriser la participation des réfractaires, un arrêt des travaux s’impose naturellement. Le controversé présidium a continué les travaux de façon imperturbable. Pas de réajustement promis par son président Gali N’goté Gata, pas de modification du règlement intérieur. Les sous-commissions thématiques sont mises sur pied. C’est simplement à se demander à quoi servent les négociations qu’entreprend le comité ad hoc.

Si le gouvernement se fiche éperdument de la désertion, il y a une certitude.  Il se frotte les mains surtout que les résolutions du dialogue sont exécutoires. Ses supporters obstinés ou obligés à rester dans la salle voteront inévitablement les résolutions en sa faveur. Le Tchad "est fragile". Il ne peut pas encore pratiquer la fédération ; Mahamat Idriss Déby "a le droit" de se présenter aux élections post-transitoires après la prolongation de la transition… 

Rien n’est à douter !

Même si les non-participants au "monologue" envisageraient organiser une "campagne de décrédibilisation" des assises, l’on a assisté à la réélection du défunt maréchal Déby à la dernière présidentielle avec un pitoyable taux de participation. À celle de 2016, les cartes d’électeurs étaient achetées à 10 000, les militaires et les "retournés" de la Centrafrique étaient contraints, revolver à la tempe de voter le candidat Déby.

Le pouvoir a réuni sans la moindre honte, ses flagorneurs pour organiser deux fora sur les réformes institutionnelles ayant imposé la "présidence intégrale" et la prestation de serment, condition de nomination à un haut poste. Comme le ridicule ne tue les Déby et leurs thuriféraires…



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