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COMMUNIQUE

Djibouti : Dérive dangereuse et intensification de la répression


- 13 Mai 2014



Djibouti : Dérive dangereuse et intensification de la répression
L’USN (Coalition de l’opposition)  a fustigé les agissements du pouvoir en place dans un communiqué du 6 mai 2014 signé par son président Mr Ahmed Youssouf en ces termes « en transformant les forces de l’ordre et de sécurité (Police, Gendarmerie, Garde Républicaine, etc…) en milices privées tantôt habillées en militants du parti au pouvoir  et lancés avec pierres et armes blanches contre les militants, les dirigeants et les locaux de l’USN, tantôt en membres de force de l’ordre pour arrêter illégalement et détenir arbitrairement ces mêmes membres de l’USN . »
 
Cependant, contrairement aux déclarations du président de l’USN dans cette entreprise de la chasse à l’homme que le pouvoir en place a lancé ce ne sont pas seulement les dirigeants et les membres de l’USN qui sont visés en particulier mais en général tous les acteurs de la société civile animés par un sentiment de résistance à ces dérives que le pouvoir exerce depuis 37 ans. Qu’ils s’agissent des membres de l’opposition, des défenseurs des droits humains, des syndicalistes et de tout djiboutien animé par un minimum d’esprit d’indépendance, nul est à l’abri d’un acharnement tyrannique et de poursuite aveugle, meurtrière et malveillante de la part du pouvoir.
 
Bientôt 15 mois que perdurent la contestation, la dénonciation et le refus des élus de la coalition de l’opposition à siéger dans la nouvelle assemblée issue des élections du 22 février 2013. Il semblerait que dans une tentative de bâillonnement  et de musellement, le pouvoir ne privilégie que le choix de la violence et de la peur au lieu d’un dialogue franc et sincère.
 
D’ailleurs, hier, lundi 12 mai 2014, le meeting d’Arhiba de l’USN a été attaqué par des éléments non identifiés mais dont l’opposition a la ferme conviction qu’il s’agit bel et bien des milices constitués d’éléments des forces de l’ordre. De la même manière, lors des meetings de la coalition du 3, 4 et 5 mai 21014 on a frôlé l’irréparable car les mêmes éléments avaient irruption pour instaurer le chaos.
 
Il serait dangereux voire suicidaire que des hommes en uniforme soient utilisés comme des miliciens. Cela risquerait à la longue de porter préjudice à la paix sociale et à la stabilité du pays.  
 
Intensification de la répression
Des arrestations et des emprisonnements encore et toujours
 
L’intensification de la répression s’explique par le nombre élevé des personnes arrêtées ces derniers temps surtout des jeunes qui sont souvent relâchées après 48h voire 72h de garde à vue. Durant leurs détentions ces personnes subissent des mauvais traitements contraires à la dignité humaine. Des intimidations visant certainement à paralyser l’opposition et sûrement à étouffer toute contestation.
 
Un nombre compris entre 150 et 200 personnes ont été arrêtées en l’espace de 2 mois dont la plupart ont été relâchées. Parmi ces personnes certaines sont aujourd’hui à la prison centrale de Gabode :
 
Abdo Ali Abdallah, Djama Barkat Waberi, Awaleh Moussa Awaleh, tous membres du MJO (Mouvement des Jeunes de l’Opposition) selon les informations dont nous avons pu recueillir, arrêtés le vendredi 25 avril 2014, ont été condamnés le 29 avril 2014 chacun à un (1) mois de prison ferme.
 
Djoueria Kader Elmi (mineure) arrêtée le 2 mai 2014, placée ne mandat de depot le 4 mai et presentee au parquet le 6 mai 2014, a vu son jugement renvoyée pour le 2 juin 2014. Mohamed Youssouf Amir et Yacin Hassan Farah, arrêtés lei 2 mai 2014, placés en mandat de dépôt le 4 mai en même temps Djoueria, ont été relâchés le 6 mai 2014 avec 6 mois de sursis.
 
Un groupe de 7 personnes ont été placées en mandat de dépôt à la prison de Gabode le 8 mai 2014 dont Hamoud Aden Malow, abdi Bouh Miguil, Omar hassan Waberi, Said Aden Ibrahim, Fathi Abdourahman Mohamed, Charmarke Mohamed et surtout Mme Fathia Mohamed Yahye, mère de 9 enfants et dont le seul crime c’est d’avoir apporté de la nourriture à un jeune qui était placé en garde à vue dans un commissariat de police.
 
Par ailleurs, nous avons appris que des militants (hommes et femmes) ont été arrêtés hier en marge du meeting d’Arhiba dont certains ont été relâchés mais on ignore le nombre exact des personnes placées en garde à vue jusqu’à présent.
 
Maitre Meidal refoulé de l’aéroport international de Djibouti
 
Maitre Meidal, avocat au barreau de Djibouti, a été refoulé le dimanche 11 mai 2014 par la police des PAF. Son passeport lui a été confisqué alors qu’il se rendait à l’étranger pour des raisons de santé.
 
Comme il est dit dans le préambule de la déclaration des droits de l’Homme, il est essentiel que les droits de l'homme soient protégés par un régime de droit pour que l'homme ne soit pas contraint, en suprême recours, à la révolte contre la tyrannie et l'oppression.
 
L’ODDH appelle une fois encore au pouvoir public :
 
A se conformer aux dispositions constitutionnelles relatives à la protection des citoyens, au respect des libertés fondamentales, à la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, au Pacte international relatif aux droits civils et politiques ainsi qu’à la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme.
 
A la libération sans conditions de tous les prisonniers politiques, à la cessation des poursuites et des harcèlements aux sympathisants, aux militants de l’opposition mais aussi aux associations et aux citoyens  considérés à tort ou à raison comme proche de l’opposition,
 
A l’ouverture d’un dialogue politique respectueux et équitable pour sortir de la crise sans précédent.  
 
A la mise en place des reformes démocratiques pour poser les jalons d’un véritable Etat de droit.
 
Agir pour la démocratie, la dignité et la justice.
 
Le Président de l’ODDH
Farah Abdillahi Miguil



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