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ANALYSE

Élections aux États-Unis : ça fait rire les africains !


Alwihda Info | Par Anatole GBANDI - 7 Novembre 2020



Joe Biden et Donald Trump. © DR
Joe Biden et Donald Trump. © DR
L’élection présidentielle américaine s’est embourbée dans des chicayas postélectorales indignes d’une grande démocratie. À l’origine de ces palabres, l’ego surdimensionné du candidat du Parti républicain, le président sortant.

1. UNE FARCE À DEUX TEMPS

En 2016 déjà, l’élection de Donald Trump s’était jouée à...qui perd gagne. Son adversaire de l’époque, une femme de soixante-huit ans, l’avait battu à plate couture : près de trois millions de voix d’avance, excusez du peu. Mais en Amérique, ce sont les grands électeurs qui élisent le président. Et cette année-là, ils jetèrent leur dévolu sur Donald Trump, le quarante-cinquième président des États-Unis.

– UN TRUQUEUR QUI CRIE AU TRUCAGE MAIS GAGNE AVEC MOINS DE VOIX QUE SON ADVERSAIRE

Trump serait-il un truqueur de génie ? Lorsqu’il crie à la fraude en 2016, personne ne le prend au sérieux. Il soupçonnait alors les démocrates et Hillary Clinton de vouloir lui <> son élection. Résultat : il est élu avec moins de suffrages que la démocrate. Le monde est ébahi, même les corbeaux sont surpris : le système du vote des grands électeurs ne peut expliquer à lui seul ce triomphe inattendu. On soupçonne alors le camp républicain d’avoir truqué les votes électroniques. En clair, les accusations de fraude de Donald Trump s’étaient retournées contre lui. Mais Hillary Clinton, en grande démocrate qu’elle est, avait accepté sa défaite pour apaiser son pays.

Quatre ans plus tard, Donald Trump a pris goût au pouvoir, qu’il a exercé à sa façon, méprisant ses alliés, invectivant ses homologues et congédiant au gré de ses intérêts ses collaborateurs.

Quatre ans plus tard, l’écrivain des tweets, sûr de son impunité, sûr de son invincibilité, veut rempiler. Son bilan est énorme, énormissime : il a contraint le Mexique à lui construire un mur infranchissable de cent kilomètres d’épaisseur à sa frontière, il s’est retiré de l’OMS en pleine pandémie, il a réglé le problème noir à coups de bavures policières, il a fait de l’Amérique non pas une superpuissance ( ce qu’elle était déjà ), mais une puissance supérieure. Il peut donc logiquement se considérer comme le plus grand de tous ses prédécesseurs, le visage de son pays, le courant fédérateur de ses groupes identitaires. Qui oserait affronter la seule puissance au monde à avoir personnellement triomphé de la covid-19 qui continue de ravager son pays ?

2. LA CHUTE DU TITAN

Grisé par le succès, le chef de l’exécutif américain avait oublié qu’il y avait encore des hommes dans son pays, que l’un d’eux se lèverait un jour pour braver sa faconde et même pour lui rabattre le caquet. C’est pourquoi il a traité l’entrée en lice du candidat démocrate par le mépris, allant jusqu’à soutenir qu’il ne pouvait le battre que par la fraude et que par la tricherie. Frauder dans une élection présidentielle américaine ? Oui, bourrer les urnes dans une élection américaine. Et c’est le président américain qui le dit, reconnaissant par la même occasion que le bourrage des urnes n’est pas l’apanage des chefs d’État africains.

Dans sa dernière bataille électorale, Donald Trump acculé s’est remis à crier à la fraude pour disqualifier ses adversaires. Mais il est cerné par la vérité qui commence elle aussi à donner de la voix. On va laisser les deux camps régler leur problème, en leur souhaitant de le régler pacifiquement.

Amis lecteurs, il y a quelques années, Obama avait conseillé aux Africains d’avoir non pas des hommes forts mais des institutions fortes. Le quarante- quatrième président des États-Unis était à cent lieues d’imaginer que son successeur prendrait des libertés avec les institutions américaines, en se déclarant vainqueur d’un scrutin en cours de dépouillement, en accusant sans la moindre preuve ses adversaires démocrates de fraude, en mettant la Cour suprême à sa dévotion...

Donald Trump s’est probablement trompé de pays. Il se croit en Côte d’Ivoire, au temps de feu président Houphouet Boigny. ou au Zaïre au temps du maréchal Mobutu, ou encore au Tchad au temps de Tombalbaye.

Anatole GBANDI



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