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Faustin Archange TOUADERA. Mon bilan expliqué au centrafricain lambda…


Alwihda Info | Par Faustin TOUADERA - 21 Février 2016


« Cher Centrafricain,

Toi qui viens de me porter à la Présidence de la République Centrafricaine, permet-moi de te rappeler mon bilan du temps où j’étais aux affaires de 2008 à 2013 en République Centrafricaine…


Faustin Archange TOUADERA. Mon bilan expliqué au centrafricain lambda…
Faustin Archange TOUADERA. Mon bilan expliqué au centrafricain lambda…
Armée / Sécurité / Défense :
- Sous mon autorité, l'armée s'est progressivement affaiblie jusqu'à la débâcle de 2013 face à un groupe de bandits. J’avais pourtant distribué des machettes mais cela n’a finalement pas suffit à empêcher la plus grande débâcle de l’histoire de l’armée nationale Centrafricaine…
- Mon chargé de DDR, mon allié TEKA MO TE GUE Sylvestre YANGONGO distribuait de l’argent liquide aux chefs rebelles dans des sacs bancos pour « solutionner la crise… » D’ailleurs, une large partie de ces fonds alloués par des bailleurs de fonds internationaux au désarmement a été détournée exposant de fait mon peuple aux chefs rebelles, mais chut ne dit rien ça reste entre nous ;
- En matière de Défense, Francis et François dirigeaient quand moi j’allais représenter le pays aux sommets internationaux. Ces voyages m’ont permis de profiter de New York ou Paris où j’ai pris l’habitude de faire du shopping et de faire le beau aux côtés des grands de ce monde;
- Parfait MBAYE, NDOUTINGUAY ou encore FINDIRO n’avaient aucune considération pour moi. Tiens-toi bien centrafricain lambda : moi Premier Ministre : j’avais même moins d’autorité que mes propres ministres…

Droits de l’homme / libertés individuelles :
- Les droits de l'homme étaient bafoués sans que je dénonce les liquidations politiques et les incarcérations dans la prison secrète de Bossembélé surnommée « Guantanamo » ;
- Les étudiants qui réclamaient leur bourse étaient tabassés par Papi et Rodrigue BOZIZE ;
- Le propriétaire actuel de TAKA PARLER a failli être enterré vivant au cimetière de Ndrès ;
- Le directeur du journal Le Citoyen MAKA BOSSOKOTO a été tabassé et enfermé ;
- Joseph BINDOUGA a été tabassé à mort devant moi ;
- Le pays était dirigé par des soi-disant « hommes de Dieu » : ainsi, le Président de la Cour Constitutionnelle MALONGA était pasteur, le Ministre de l’Administration du territoire Josué BINOUA était pasteur, le Ministre de l’intérieur Jules OUANDE était pasteur et même le Président de la République était pasteur…

Lutte contre la corruption :
- Des milliardaires ont éclos du jour au lendemain détournant l’argent du pays (NDOUTINGAYE, NGOUANDJIKA, BARKES etc.)
- Les marchés publics se passaient entre amis. Ainsi, le général LAPO en sa qualité de Directeur Général du Trésor s’octroyait des marchés via son entreprise Polygone sans appels d’offres ;
- Mon directeur de cabinet et ami depuis l'université SARANDJI faisait sortir un immeuble de terre comme par magie ;
- Même l’argent pour la construction d’un amphithéâtre moderne et digne à l’université de Bangui a été détourné par le recteur MBOBOSSI avec ma complicité.
- Qui ne savait pas non plus que je surfacturais d’ailleurs ses heures de cours à l’université avec la complicité de mes deux amis de l’université SARANDJI et MBOBOSSI ?

Economie / développement :
- Sous mon autorité, seul 1 centrafricain sur 20 avait accès à l’électricité et les délestages intempestifs n’avaient pas d’égal en Afrique. Cela a d’ailleurs rendu impossible la mise en service de la cimenterie de Nzila. A la fin de mon mandat et cela le potentiel hydro et solaire immense du pays, le pétrole lampant demeurait d’ailleurs la principale ressource pour l’éclairage;
- A la fin de mon mandat, 2/3 des centrafricains n’avaient pas accès à l’eau potable malgré le fait que notre pays soit un véritable réservoir d’eau au centre de l’Afrique. Il y avait des queues interminables qui se formaient du matin au soir devant les fontaines publiques à Bangui ou dans les grands centres urbains où chacun pouvait croiser femmes, hommes et enfants se bousculant aux pompes et y passant des heures entières afin de se ravitailler en eau potable. Malgré cela les crédits alloués à ce secteur n’ont cessé de baisser lorsque j’étais Premier Ministre et ce sujet n’est absolument pas traité dans mon « programme politique» actuel;

- A la fin de mon mandat, nous avons privé la SOCATEL des bénéfices qu’elle tirait des communications internationales grâce au Centre de Transmission par Satellite et nous avons décidé de confier le trafic international à une société privée Telsoft Centrafrique Gateway privant de fait l’Etat Centrafricain de revenus importants ;
- Sous mon autorité, l’état des routes s’est dégradé en le nombre de Km bitumé n’a pas augmenté. Tout le monde se souvient d’ailleurs que les ponts de la capitale qui relient les différents quartiers de Bangui étaient alors endommagés, inopérationnels compliquant de fait la libre circulation de tous. Conséquence directe : les prix des denrées alimentaires ou des matériaux de constructions importés n’ont cessé de grimper étranglant un peu plus une population qui avait déjà du mal à joindre les deux bouts.
- Pourquoi travailler lorsque l’on peut jouir de sa confortable situation matérielle et des fonds spéciaux mis à ma disposition par le Trésor qui m’ont permis d’entretenir plusieurs maîtresses dans Bangui plutôt que de m’intéresser au sort de la population…

Maintenant que tu te rappelles toutes ces avancées majeures pour le pays, mon cher compatriote, partage avec d’autres car je suis très fier de mon bilan et tu sais que je pourrai multiplier les résultats de ce bilan exemplaires dès demain !

Enfin, avant, je vais devoir composer avec toute la clique de « cherches à manger » qui ne souhaite qu’une chose : retrouver ses privilèges pour t’opprimer un peu plus mon cher compatriote. Je vais devoir comprendre comment mes alliés d’aujourd’hui comme Martin ZIGULELE vont pouvoir travailler avec François BOZIZE eux qui se détestent cordialement…

Affaire à suivre mon cher citoyen lambda.

Faustin Archange TOUADERA.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)