
Vue d'une bannière lors de la première réunion du Forum politique de haut niveau pour le développement durable, organisée sous l'égide du Conseil économique et social. Photo : media.un.org
Au terme de la réunion qui s'est tenue du lundi 14 au vendredi 18 juillet 2025, un segment ministériel du FPHN de trois jours suivra, du lundi 21 au mercredi 23 juillet.
Alors que les délégués se réunissaient au siège des Nations-Unies à New York, une vidéo commémorative a marqué cet événement marquant qui présente des images d'espoir, de progrès et des rappels poignants de la stagnation et du recul. Le message était clair et motivant : il ne s'agit pas d'une célébration, mais d'un signal d'alarme.
Une urgence de développement dans un monde fracturé
Dans son discours d'ouverture, la vice-secrétaire générale des Nations-Unies, Amina Mohammed, a dépeint la situation mondiale comme une « urgence de développement », marquée par la montée des inégalités, le poids de la dette, le dérèglement climatique et un raccourcissement des marges de manœuvre pour corriger le tir.
Seuls 17 % des cibles des ODD sont en bonne voie, et plus de 4 000 milliards de dollars sont désormais nécessaires chaque année pour combler le déficit de financement. Dans ce contexte, Mme Mohammed a appelé à une « mise en œuvre décisive », dépassant les discours pour se concentrer sur des solutions concrètes et localisées. Le vice-président de l'ECOSOC, Anatolio Ndong Mba, a fait écho à ces préoccupations, exhortant les nations à s'inspirer des plates-formes multilatérales telles que le Pacte pour l'avenir et le FFD4 pour redynamiser la réalisation des ODD.
Le secrétaire général adjoint des Nations-Unies, Li Junhua, a présenté des chiffres accablants. Plus de 800 millions de personnes vivent encore dans l'extrême pauvreté, et 2024 a été l'année la plus chaude de l'histoire. Sur les 169 cibles des ODD, seules 35 % montrent des signes d'amélioration ; près d'un cinquième sont en régression. M. Junhua a mis l'accent sur six domaines de transition cruciaux : les systèmes alimentaires, l'énergie, l'éducation, l'emploi, l'accès au numérique et le climat, qui doivent être prioritaires de toute urgence.
Pourtant, dans ce contexte sombre, des lueurs de résilience se font jour. Les progrès se poursuivent dans des domaines localisés comme l'éducation, la santé et l'accès aux énergies propres, offrant des modèles reproductibles pour une mise en œuvre plus large.
Analyses approfondies et reconnaissance des interdépendances
Le FPHN de cette année s'est concentré sur cinq objectifs clés :
1.ODD 3 (Santé et bien-être)
2.ODD 5 (Égalité des sexes)
3.ODD 8 (Travail décent et croissance économique)
4.ODD 14 (Vie aquatique)
5.ODD 17 (Partenariats pour la réalisation des objectifs)
Ces choix reflètent une priorité stratégique accordée à l'intersectionnalité. Par exemple, la discussion sur l'ODD 8 a lié la croissance économique à des modes de production durables, les parties prenantes appelant à des politiques donnant la priorité aux travailleurs, en particulier dans les secteurs informel et coopératif. L'événement parallèle, organisé par le Chili et l'ACI Amériques, a exploré la contribution des coopératives à la démocratie économique, notamment dans les régions mal desservies, grâce à des modèles économiques inclusifs.
Parallèlement, la session consacrée à l'ODD 14 s'est appuyée sur les résultats de la Conférence sur les océans de 2025, réaffirmant la nécessité de partenariats solides pour la protection marine. Des appels ont été lancés en faveur de mécanismes de suivi et de stratégies de financement des océans plus solides, en particulier pour les petits États insulaires en développement (PEID), qui sont en première ligne, face à la dégradation marine induite par le climat.
Examens nationaux volontaires : voix nationales, responsabilité mondiale
La première semaine du FPHN 2025 a également été marquée par la présentation des Examens nationaux volontaires (ENV) d'un groupe diversifié de pays. Les panels comprenaient des présentations de l'Angola, de la Biélorussie, de la République dominicaine, du Bangladesh, de l'Eswatini, de la Micronésie, du Guatemala, de la Malaisie, du Soudan, de la République kirghize, de Sainte-Lucie et de l'Afrique du Sud.
Plusieurs pays africains, dont la Tanzanie, l'Ouganda, le Mali, le Ghana, le Lesotho, la Zambie et le Zimbabwe, ont fait des déclarations réaffirmant leur engagement à progresser vers les ODD. Nombre d'entre eux ont mis en avant des priorités nationales telles que l'emploi des jeunes, la protection sociale et l'adaptation au changement climatique, tout en appelant à un financement plus équitable et à une gouvernance mondiale plus inclusive. Le VNR de l’Afrique du Sud a notamment souligné la nécessité de réformer les institutions économiques mondiales, citant des désavantages structurels dans les mécanismes de financement du commerce et du climat.
Pleins feux sur l'énergie : Rapport d'avancement de l'ODD 7
L'énergie a occupé une place importante dans les discussions de la semaine, avec le lancement à haut niveau du rapport de suivi de l'ODD 7.
Rapport d'avancement de l'énergie 2025
Coprésidée par Damilola Ogunbiyi et Haoliang Xu d'ONU-Énergie, la session a abordé le double défi de l'accès à l'énergie et de la transition énergétique.
Les conclusions étaient inquiétantes : le monde est loin d'assurer un accès universel à l'énergie et une transition vers une énergie propre dans les délais. Pourtant, la session n'était pas dénuée d'optimisme. Les notes d'orientation sur l'ODD 7, lancées parallèlement au rapport, démontrent le lien entre l'énergie et l'égalité des sexes, la création d'emplois et les soins de santé. La prolongation de la Décennie des Nations-Unies pour l'énergie durable pour tous jusqu'en 2030 et les préparatifs de la COP 30 à Belém, ont été présentés comme des moments clés pour renouveler la détermination mondiale.
ONU-Énergie élabore actuellement un Plan d'action à l'horizon 2030, visant à coordonner le soutien des agences des Nations-Unies et à harmoniser les financements afin d'accélérer la transition énergétique mondiale. Le message de Li Junhua et de ses collègues était clair : l'énergie n'est pas seulement un catalyseur, c'est un pilier décisif pour les ODD.
Combler l'écart de vitesse en matière de technologie, d'équité et d'innovation
Une nouvelle série de conférences sur la technologie et l'innovation, animée par Claver Gatete de la Commission économique des Nations-Unies pour l'Afrique, s'est concentrée sur la réduction de l'écart de vitesse de l'innovation. La fracture numérique demeure un obstacle majeur à la progression des ODD, en particulier dans les régions rurales et à faible revenu. Les intervenants ont souligné l'urgence de développer les infrastructures publiques numériques et d'aligner l'innovation technologique sur des politiques inclusives, afin de garantir que les avancées en matière d'IA ou de fintech profitent au plus grand nombre, et non à une minorité.
Pleins feux sur la pauvreté urbaine et les enfants des bidonvilles
L'un des moments les plus marquants de la semaine a été l'événement parallèle de jeudi, qui a mis en lumière les enfants des bidonvilles et des quartiers informels, un groupe souvent négligé dans les stratégies nationales pour les ODD. Les conclusions de l'évaluation mondiale de l'UNICEF ont démontré de manière convaincante pourquoi les enfants des bidonvilles doivent être prioritaires. Les intervenants ont présenté des modèles de réussite, notamment les plans d'action pour la santé des quartiers en Inde et l'Alliance Muungano au Kenya, ainsi que de nouvelles stratégies urbaines multisectorielles pilotées par l'UNICEF et ses partenaires.
Parmi les recommandations concrètes figuraient l'intégration de politiques adaptées aux bidonvilles dans les ENV, l'exploitation des données générées par les communautés et la création de nouveaux partenariats avec la société civile et les collectivités locales afin de « ne laisser personne de côté », non pas dans les discours, mais dans les budgets, les politiques et la conception des programmes.
Genre, science et Mandela
Parmi les autres discussions clés figuraient le lancement d'une nouvelle note d'orientation sur les indicateurs de genre pour l'énergie durable, qui appelait à l'amélioration des systèmes de données afin de garantir que les femmes ne soient pas exclues de la transition énergétique. Un événement parallèle a également mis en lumière le rôle des politiques en matière de drogues fondées sur des données probantes dans l'amélioration des résultats en matière de santé publique, de prévention du VIH et de protection des populations marginalisées.
Et, rappelant opportunément les valeurs qui sous-tendent l'Agenda 2030, le Forum a également célébré la Journée Nelson Mandela, en repensant à l'héritage de cet homme d'État disparu, en matière de justice sociale, d'égalité des sexes et de réconciliation.
Alors que les délégués se réunissaient au siège des Nations-Unies à New York, une vidéo commémorative a marqué cet événement marquant qui présente des images d'espoir, de progrès et des rappels poignants de la stagnation et du recul. Le message était clair et motivant : il ne s'agit pas d'une célébration, mais d'un signal d'alarme.
Une urgence de développement dans un monde fracturé
Dans son discours d'ouverture, la vice-secrétaire générale des Nations-Unies, Amina Mohammed, a dépeint la situation mondiale comme une « urgence de développement », marquée par la montée des inégalités, le poids de la dette, le dérèglement climatique et un raccourcissement des marges de manœuvre pour corriger le tir.
Seuls 17 % des cibles des ODD sont en bonne voie, et plus de 4 000 milliards de dollars sont désormais nécessaires chaque année pour combler le déficit de financement. Dans ce contexte, Mme Mohammed a appelé à une « mise en œuvre décisive », dépassant les discours pour se concentrer sur des solutions concrètes et localisées. Le vice-président de l'ECOSOC, Anatolio Ndong Mba, a fait écho à ces préoccupations, exhortant les nations à s'inspirer des plates-formes multilatérales telles que le Pacte pour l'avenir et le FFD4 pour redynamiser la réalisation des ODD.
Le secrétaire général adjoint des Nations-Unies, Li Junhua, a présenté des chiffres accablants. Plus de 800 millions de personnes vivent encore dans l'extrême pauvreté, et 2024 a été l'année la plus chaude de l'histoire. Sur les 169 cibles des ODD, seules 35 % montrent des signes d'amélioration ; près d'un cinquième sont en régression. M. Junhua a mis l'accent sur six domaines de transition cruciaux : les systèmes alimentaires, l'énergie, l'éducation, l'emploi, l'accès au numérique et le climat, qui doivent être prioritaires de toute urgence.
Pourtant, dans ce contexte sombre, des lueurs de résilience se font jour. Les progrès se poursuivent dans des domaines localisés comme l'éducation, la santé et l'accès aux énergies propres, offrant des modèles reproductibles pour une mise en œuvre plus large.
Analyses approfondies et reconnaissance des interdépendances
Le FPHN de cette année s'est concentré sur cinq objectifs clés :
1.ODD 3 (Santé et bien-être)
2.ODD 5 (Égalité des sexes)
3.ODD 8 (Travail décent et croissance économique)
4.ODD 14 (Vie aquatique)
5.ODD 17 (Partenariats pour la réalisation des objectifs)
Ces choix reflètent une priorité stratégique accordée à l'intersectionnalité. Par exemple, la discussion sur l'ODD 8 a lié la croissance économique à des modes de production durables, les parties prenantes appelant à des politiques donnant la priorité aux travailleurs, en particulier dans les secteurs informel et coopératif. L'événement parallèle, organisé par le Chili et l'ACI Amériques, a exploré la contribution des coopératives à la démocratie économique, notamment dans les régions mal desservies, grâce à des modèles économiques inclusifs.
Parallèlement, la session consacrée à l'ODD 14 s'est appuyée sur les résultats de la Conférence sur les océans de 2025, réaffirmant la nécessité de partenariats solides pour la protection marine. Des appels ont été lancés en faveur de mécanismes de suivi et de stratégies de financement des océans plus solides, en particulier pour les petits États insulaires en développement (PEID), qui sont en première ligne, face à la dégradation marine induite par le climat.
Examens nationaux volontaires : voix nationales, responsabilité mondiale
La première semaine du FPHN 2025 a également été marquée par la présentation des Examens nationaux volontaires (ENV) d'un groupe diversifié de pays. Les panels comprenaient des présentations de l'Angola, de la Biélorussie, de la République dominicaine, du Bangladesh, de l'Eswatini, de la Micronésie, du Guatemala, de la Malaisie, du Soudan, de la République kirghize, de Sainte-Lucie et de l'Afrique du Sud.
Plusieurs pays africains, dont la Tanzanie, l'Ouganda, le Mali, le Ghana, le Lesotho, la Zambie et le Zimbabwe, ont fait des déclarations réaffirmant leur engagement à progresser vers les ODD. Nombre d'entre eux ont mis en avant des priorités nationales telles que l'emploi des jeunes, la protection sociale et l'adaptation au changement climatique, tout en appelant à un financement plus équitable et à une gouvernance mondiale plus inclusive. Le VNR de l’Afrique du Sud a notamment souligné la nécessité de réformer les institutions économiques mondiales, citant des désavantages structurels dans les mécanismes de financement du commerce et du climat.
Pleins feux sur l'énergie : Rapport d'avancement de l'ODD 7
L'énergie a occupé une place importante dans les discussions de la semaine, avec le lancement à haut niveau du rapport de suivi de l'ODD 7.
Rapport d'avancement de l'énergie 2025
Coprésidée par Damilola Ogunbiyi et Haoliang Xu d'ONU-Énergie, la session a abordé le double défi de l'accès à l'énergie et de la transition énergétique.
Les conclusions étaient inquiétantes : le monde est loin d'assurer un accès universel à l'énergie et une transition vers une énergie propre dans les délais. Pourtant, la session n'était pas dénuée d'optimisme. Les notes d'orientation sur l'ODD 7, lancées parallèlement au rapport, démontrent le lien entre l'énergie et l'égalité des sexes, la création d'emplois et les soins de santé. La prolongation de la Décennie des Nations-Unies pour l'énergie durable pour tous jusqu'en 2030 et les préparatifs de la COP 30 à Belém, ont été présentés comme des moments clés pour renouveler la détermination mondiale.
ONU-Énergie élabore actuellement un Plan d'action à l'horizon 2030, visant à coordonner le soutien des agences des Nations-Unies et à harmoniser les financements afin d'accélérer la transition énergétique mondiale. Le message de Li Junhua et de ses collègues était clair : l'énergie n'est pas seulement un catalyseur, c'est un pilier décisif pour les ODD.
Combler l'écart de vitesse en matière de technologie, d'équité et d'innovation
Une nouvelle série de conférences sur la technologie et l'innovation, animée par Claver Gatete de la Commission économique des Nations-Unies pour l'Afrique, s'est concentrée sur la réduction de l'écart de vitesse de l'innovation. La fracture numérique demeure un obstacle majeur à la progression des ODD, en particulier dans les régions rurales et à faible revenu. Les intervenants ont souligné l'urgence de développer les infrastructures publiques numériques et d'aligner l'innovation technologique sur des politiques inclusives, afin de garantir que les avancées en matière d'IA ou de fintech profitent au plus grand nombre, et non à une minorité.
Pleins feux sur la pauvreté urbaine et les enfants des bidonvilles
L'un des moments les plus marquants de la semaine a été l'événement parallèle de jeudi, qui a mis en lumière les enfants des bidonvilles et des quartiers informels, un groupe souvent négligé dans les stratégies nationales pour les ODD. Les conclusions de l'évaluation mondiale de l'UNICEF ont démontré de manière convaincante pourquoi les enfants des bidonvilles doivent être prioritaires. Les intervenants ont présenté des modèles de réussite, notamment les plans d'action pour la santé des quartiers en Inde et l'Alliance Muungano au Kenya, ainsi que de nouvelles stratégies urbaines multisectorielles pilotées par l'UNICEF et ses partenaires.
Parmi les recommandations concrètes figuraient l'intégration de politiques adaptées aux bidonvilles dans les ENV, l'exploitation des données générées par les communautés et la création de nouveaux partenariats avec la société civile et les collectivités locales afin de « ne laisser personne de côté », non pas dans les discours, mais dans les budgets, les politiques et la conception des programmes.
Genre, science et Mandela
Parmi les autres discussions clés figuraient le lancement d'une nouvelle note d'orientation sur les indicateurs de genre pour l'énergie durable, qui appelait à l'amélioration des systèmes de données afin de garantir que les femmes ne soient pas exclues de la transition énergétique. Un événement parallèle a également mis en lumière le rôle des politiques en matière de drogues fondées sur des données probantes dans l'amélioration des résultats en matière de santé publique, de prévention du VIH et de protection des populations marginalisées.
Et, rappelant opportunément les valeurs qui sous-tendent l'Agenda 2030, le Forum a également célébré la Journée Nelson Mandela, en repensant à l'héritage de cet homme d'État disparu, en matière de justice sociale, d'égalité des sexes et de réconciliation.

Li Junhua, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, prononce un discours lors de la première réunion du Forum politique de haut niveau pour le développement durable, organisée sous l'égide du Conseil économique et social (14-23 juillet). Photo : media.un.org

Robert Rae, président du Conseil économique et social des Nations-Unies (ECOSOC), explique aux journalistes l'importance du Forum politique de haut niveau (FPHN) et évoque les progrès accomplis vers la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD). Photo : media.un.org