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INTERNATIONAL

France : Non-lieu pour les soldats français accusés de viols d'enfants en Centrafrique


Alwihda Info | Par Sandra Martin-White - 17 Janvier 2018


LOS ANGELES [LNC] – A l'instar du media RTL, la presse française sans clairement le dire, pousse un grand ouf de soulagement. L'honneur de l'armée française est sauf.


Et leur emboîte le pas, Thierry Mariani, ancien député français du Vaucluse et ancien ministre, de demander sur sa page Twitter au "Guardian", media britannique, des excuses pour avoir sali son armée. LE CULOT NE TUE PAS !

A Paris, les juges d'instruction ont ordonné un non-lieu - attendu, il faut bien le reconnaître - conformément aux réquisitions du parquet, dans l'enquête sur ces accusations de viols en Centrafrique portées par des enfants contre des soldats français de l'opération Sangaris, en 2013-2014, faute d'avoir pu établir selon eux, leur implication.

Dans ses réquisitions, le parquet souligne "qu'il ne peut être affirmé à l'issue de l'information qu'aucun abus sexuel n'a été commis", mais estimant que les incohérences matérielles et "la variation des témoignages ne (permettaient) pas d'établir des faits circonstanciés et étayés à l'encontre des militaires".

Et comment faire autrement ? La France à peine informée de l'affaire début 2014, l'avait gelée sous le sceau du SECRET DEFENSE. Manière de pourrir le dossier, car plus le temps passerait, et plus il serait impossible de démontrer quoique ce soit, matériellement et biologiquement parlant.

Une décision du ministre français de l'époque Jean-Yves LE DRIAN, avec l'aval du président François HOLLANDE, qui lui, publiquement, très hypocritement de parler de sévérité si ces affaires étaient avérées.

La chaîne France 2, dans une émission de reportage de "Envoyé spécial" avait mis en évidence ceci :

"Le Parquet de PARIS avait lancé une enquête préliminaire qui en restera à ce stade, jusqu’à ce que l'affaire éclate dans la Presse. Soit près d'un an, sans ouvrir d'information judiciaire, sans nommer de juge d'instruction, et sans entendre les victimes présumées."

Sans le quotidien britannique The Guardian, suite à la connaissance d'une note interne de l'ONU relatant les auditions de six garçons de 9 à 13 ans, cette affaire ne serait jamais sortie.

L'ONU dès le départ avait déjà décidé d’enterrer l'affaire, comme elle continue de le faire encore actuellement, avec les viols continus de mineurs par ses troupes de la MINUSCA en Centrafrique.

UN DOSSIER PLOMBÉ D'AVANCE

Particularité française, lorsqu'un soldat français est soupçonné ou accusé de s'être mis hors la loi, c'est l'Armée elle-même qui enquête, via des gendarmes de la Prévôté. Autant dire que le serpent se mord lui-même la queue. Ou qu'il appartient au voleur d'enquêter sur ses propres vols.

Et en RCA, l'enquête sur cette affaire fut menée rondement. Les soldats accusés étant déjà rapatriés à peine connus les faits, que sur place à Bangui, ces gendarmes, qui donc ne les rencontrèrent jamais, firent tout, sauf enquêter.

Mieux, dans des déclarations à la Presse, leur chef de dire derechef : "Qu'il n'y avait aucune raison de les soupçonner avec de telles allégations infondées".

Le Colonel Olivier Alary, le chef des enquêteurs de la Gendarmerie prévôtale sur place à Bangui, de dire ceci à des soldats français juste arrivés pour une nouvelle rotation, questionné sur le problème des soucis de mœurs :

"Cela ne me semblait pas utile de les ennuyer avec ça. [...] Nos camarades des mandats précédents sont présumés innocents, [...] cela ne me semblait pas nécessaire de les culpabiliser pour des choses dont on ne sait pas si elles ont eu vraiment lieu."

Et pourtant, c'est ce Colonel qui était en charge de l'enquête. Ces prévôts n'ont jamais entre guillemets "enquêté" en informant la justice centrafricaine, sommée en passant par la France de ne se mêler de rien et surtout de ne pas ouvrir d'enquête préliminaire.

La justice de l'ancienne colonie française s'y est pliée. Ainsi, en Centrafrique, IL N'EXISTE PAS D'AFFAIRE DE VIOLS DE MINEURS CENTRAFRICAINS PAR DES SOLDATS FRANÇAIS.

D'ailleurs, l'affaire n'intéresse pas les centrafricains, aucun de ses élus n'osera se lever pour dénoncer.

L'objectif pour la FRANCE étant de décrédibiliser les paroles des enfants violés. Ce qui fut fait avec succès. Et pire, les prévôts se déplacèrent chez les parents des victimes connues pour les menacer, en leur intimant de faire taire leurs enfants, ou de leur dire qu'ils avaient tout inventé.

Mais inventer des tatouages sur des sexes de certains de leurs violeurs, ils avaient une imagination qui étonnamment tombait juste.

Car ce ne fut pas 10 ou 15 cas, mais selon Galiane PALÉRÉ, la lanceuse d'alerte ayant tout notifié après enquêtes sur le terrain, le chiffre des enfants violés par les soldats de la Sangaris dépasserait les 112.

A BANGUI, le chef des derniers soldats français arrivés, interrogé, de déclarer : "Ce n'est pas un fait marquant de notre mandat ici."
NON LIEU NE SIGNIFIE PAS INNOCENTÉS

En court, le principe du non lieu signifie que le Tribunal ne dispose pas d'éléments de preuves assez étayés pour faire sa religion de la chose à juger.

"Des crimes possibles, mais pas de coupables identifiés" titre le quotidien français Libération à Paris.

Personne ne dit «qu’aucun abus sexuel n’a été commis». Mais que «des incohérences matérielles» et «la variation des témoignages» n’ont pas permis d’établir «des faits circonstanciés» à l’encontre des militaires suspectés.

En clair, les juges parisiens admettent bien le fait que, par intime conviction, des soldats français ont bien abusé d'enfants en RCA, mais qu'ils sont dans l'incapacité matérielle de le démontrer. Et pour cause, comme dit plus haut, tout avait été fait en amont pour que les juges se retrouvent Gros Jean comme devant.

Ajouté à cela, comme le précise Emmanuel Daoud, l’avocat de l’association Ecpat, partie civile dans ce dossier. «Reste que dans cette instruction, il y a des éléments qui n’ont pas été pris en compte, une demande d’acte que le président de la chambre de l’instruction a décidé de ne pas transmettre, et des témoignages d’enfants recueillis dans des conditions inappropriées».

Autres faits non inclus et pourtant vitaux, des enfants nés de ces viols, notamment en Lobaye. LA MINUSCA mise au courant, de ne pas juger utile de transmettre cela à la justice française, ce qui pourtant aurait fait la différence, en cas de tests ADN des enfants pour recoupements avec des soldats de la SANGARIS.

Depuis, d'autres scandales ont vu le jour en RCA, concernant des contingents d'autres pays présents au sein des casques bleus de la MINUSCA. Et sur ce dossier, les cas d'abus d'enfants dépasserait le chiffre connu de 600.
LA PEUR PANIQUE DE LA FRANCE

L'ancienne puissance coloniale de l'Oubangui-Chari y fait toujours peur, et s'y arrange pour toujours également y entretenir la terreur, même si depuis belle lurette, elle n'y investit plus.

Personne n'a oublié son Opération coloniale Barracuda qui en 1979, contre toutes les lois internationales, investissait ce pays pour en chasser son leader qui les dérangeait, et y installer un fantoche à mesure.

Rien n'a changé depuis, le Gabon comme le Centrafrique sont les points cardinaux de la Françafrique sur le continent. Personne en RCA ne peut être au pouvoir, avec coup d'état ou pas, élections truquées ou pas, sans l'aval de la France. Le dernier président en date, Faustin Touadera en est la meilleure des illustrations.

Et pour couronner le tout, l'immense majorité des politiciens centrafricains sont avant tout français. Manière de se ménager une porte de sortie sécuritaire et économique en cas de désagréments en local.

Et la FRANCE veille, sous de fallacieux arguments pour toujours maintenir sa mainmise militaire en RCA. L'aéroport de Bangui M'Poko, le seul point d'accès direct dans le pays est sous le contrôle vigilant des troupes françaises, avec un camp retranché aux abords du tarmac.

Dès lors, propos attendus, sur ce dossier douloureux, TOUADERA de déclarer :

"Nous attendions de la France d'être mis au courant des progrès des enquêtes, mais elle ne l'a jamais fait."

Il risque d'attendre longtemps.....

© Janvier 2018 – LAMINE MEDIA



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