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Goodluck enfoncera t-il Deby dans sa lutte contre Boko Haram?


Alwihda Info | Par - 15 Septembre 2014


Dans les rues de la capitale et sur les réseaux sociaux, la présence du Président nigérian à N’Djamena n’est pas passée inaperçue.


credit photo
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« Nous sommes venus auprès de nos frères tchadiens pour voir comment nous pouvons mutualiser nos forces pour lutter contre le terrorisme. Le Tchad, compte tenu de son expérience et de sa puissance de feu est incontournable pour un assaut décisif contre ce groupe qui sème la terreur entre nos deux pays… Nous sommes liés par l’histoire de nos deux peuples et par la situation géographique de nos deux pays…». Cette déclaration est celle du Président nigérian Goodluck Jonathan, qui a foulé le sol tchadien depuis lundi 09 septembre, avec une mission précise de son peuple : Faire impliquer leTchad pour lutter efficacement contre la secte Boko-Haram, qui sème le chaos depuis un certain temps dans son pays. Goodluck s’est précipité chez son voisin Deby, comme un enfant effrayé à la recherche de soutien moral. Un enfant qui a besoin d’être rassuré que tout va bien. Accompagné d’une délégation restreinte, composée de quelques diplomates et plusieurs officiers gradés, le N°1 nigérian n’a pas caché son inquiétude.
 
De son côté, le président tchadien Idriss Deby, rassure son homologue nigérian et promet de tenir son engagement pris au sommet de Paris. Mais sans précision aucune, sur l’envoi d’une éventuelle intervention militaire au Nigeria. « Le Tchad subi fortement les conséquences du désordre de la secte Boko-Haram, surtout les échanges économiques entre les deux pays. Le problème de terrorisme Boko-Haram est devenu un phénomène continental et le Tchad, ne restera pas indifférent… », a relevé le tchadien dans une attitude sereine. Si les déclarations des deux chefs d’Etat tendent à rassurer la population nigériane et les pays voisins comme le Cameroun, qui subi régulièrement les assauts de la secte, sur le terrain, l’heure est grave. Le gouvernement nigérian semble être dépassé par les incursions de la secte Boko-Haram dans la partie nord du pays et les forces loyalistes nigérianes battent en retraite. La présence de Goodluck Jonathan à N’Djamena dit tout.
Dans les rues de la capitale et sur les réseaux sociaux, la présence du Président nigérian à N’Djamena n’est pas passée inaperçue. Certains ndjamenois estiment que leur président Deby n’est pas aussi naïf pour envoyer des tchadiens combattre la secte Boko-Haram, dans son propre fief. La plupart d’entre eux rejette l’idée que le Tchad interviendra au Nigeria pour mater le terrorisme nigérian. C’est trop risqué disent-ils. Pour certains, sur les réseaux sociaux, si le Tchad n’intervient pas pour mettre hors état de nuire ce groupe nuisible, il sera surpris de les voir, un beau matin, devant sa porte. Surtout, les commentaires d’un jeune centrafricain sur facebook qui semble amuser les internautes. Il écrit : « Cher Goodluck, l’armée tchadienne n’est pas une force d’intervention mais une force d’assaut. Nous, en RCA et nos amis du Mali, avons vécu les actions terrifiantes de ces hommes de Deby. Vous commettez une grosse erreur de demander l’intervention de cette armée de mort pour combattre le Boko-Haram. Vous regretteriez dans l’avenir, quand vous vous rendriez compte que les escadrons de la mort ne vont, non seulement nettoyer la secte mais les villes entières, comme ce fut le cas au Mali et en RCA. Et ça sera trop tard pour vous, de vous défendre devant votre peuple… ».
Eh bien ! De toute manière, Goodluck est dépassé et veut faire avec.
 
Mahamat Ramadane
Journaliste-reporter Alwihda Info. Tél : +(235) 63 38 40 18 En savoir plus sur cet auteur



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