
Une loi de finances qui enflamme la colère
Le projet de loi budgétaire prévoit de nouvelles taxes sur plusieurs produits de première nécessité, ainsi que sur le numérique et les transactions financières. Ces mesures sont jugées injustes par une grande partie de la population, déjà accablée par un coût de la vie élevé et un chômage massif chez les jeunes.
Une jeunesse mobilisée et un mouvement inédit
Ces manifestations, d'abord pacifiques, ont été initiées par de jeunes activistes et influenceurs sur les réseaux sociaux. Très vite, des milliers de jeunes sont descendus dans les rues de Nairobi, Kisumu, Mombasa et d'autres villes pour réclamer le retrait du projet de loi, et pour certains, la démission du président Ruto.
Les manifestants scandent : « Nous n’avons plus peur ! Nous voulons un avenir meilleur ! »
Violences, répression et indignation internationale
La situation a dégénéré lorsque les forces de l’ordre ont tenté de disperser les foules à l’aide de gaz lacrymogènes, de canons à eau et même de tirs réels. Plusieurs manifestants ont été blessés, et des ONG locales parlent déjà de morts – un chiffre encore non confirmé officiellement.
Des images choquantes ont circulé en ligne, montrant des jeunes blessés, des arrestations arbitraires et des scènes de chaos dans la capitale.
Le numérique, nouvelle arme de contestation
Sur TikTok, X (Twitter) et Instagram, des vidéos et des visuels viraux, comme la fameuse jeune fille en colère face à un cordon de policiers, sont devenus des symboles de la résistance. Les mots-clés #RejectFinanceBill2024 et #RutoMustGoNow sont devenus viraux, dépassant les frontières nationales.
Une pression croissante sur le gouvernement
Face à l’ampleur de la contestation, certains députés ont commencé à se désolidariser du projet de loi. Des voix s’élèvent au sein même du parti présidentiel, tandis que l’opposition appelle à une révision immédiate des politiques fiscales.
L'affaire est à suivre de très près. Le Kenya est peut-être en train de vivre un tournant majeur de son histoire politique. La jeunesse, longtemps marginalisée, semble désormais déterminée à reprendre son destin en main.
