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La Russie avance ses pions énergétiques en Asie avec une usine de GNL


Alwihda Info | Par Sadam Ahmat - 16 Février 2009


IOUJNO-SAKHALINE (Russie) - La Russie, en inaugurant mercredi une usine de gaz naturel liquéfié (GNL) sur l'île de Sakhaline, à quelques encablures du Japon, assoit son rôle de puissance énergétique dans la région Asie-Pacifique.


IOUJNO-SAKHALINE (Russie) - La Russie, en inaugurant mercredi une usine de gaz naturel liquéfié (GNL) sur l'île de Sakhaline, à quelques encablures du Japon, assoit son rôle de puissance énergétique dans la région Asie-Pacifique.

Le Premier ministre japonais Taro Aso et le président russe Dmitri Medvedev vont assister au lancement de cette usine, la première de ce type en Russie, et qui permettra d'approvisionner en gaz le Japon, la Corée du Sud mais aussi les Etats-Unis.

La visite de M. Aso met en évidence l'importance de ce projet pour le Japon, qui s'est tourné vers son voisin russe pour échapper à sa forte dépendance vis-à-vis des ressources énergétiques du Moyen-Orient.

Mais cette usine de GNL permettra surtout à la Russie de s'imposer peu à peu comme un leader énergétique en Asie, relève Jonathan Stern, directeur des programmes gaziers à l'Institut pour les études énergétiques d'Oxford.

"Cela transforme (la Russie) en acteur important du marché du GNL dans le Pacifique, et c'est très important pour l'avenir étant donné les quantités énormes de gaz dont elle dispose dans le Pacifique", souligne-t-il.

Les chiffres parlent d'ailleurs d'eux-mêmes, selon le consortium chargé du projet, Sakhalin Energy, l'usine aura une capacité de 9,8 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié, soit environ 4% de la production mondiale.

Environ 65% de cette production est destinée au Japon, les Etats-Unis et la Corée du Sud se partageant le solde.

L'inauguration de ce site est le point fort de Sakhaline-2, un projet pétrolier et gazier de quelque 20 milliards de dollars dirigé par le géant énergétique russe Gazprom après un changement de propriétaire controversé en 2007.

Gazprom avait alors arraché 50% plus une action du projet après la révocation par les autorités russes des licences du géant des hydrocarbures anglo-néerlandais Shell, accusé d'avoir provoqué de graves dégâts écologiques.

Les experts estimaient alors que les autorités russes s'étaient servi de ces accusations comme d'un prétexte pour revoir les conditions de l'accord de partage de production signé en 1994 afin de bénéficier de conditions plus lucratives.

Désormais Shell contrôle 27,5% du projet, tandis que les groupes japonais Mitsui et Mitsubishi ont respectivement 12,5% et 10% des parts.

Les questions politiques et diplomatiques ne seront pas pour autant absentes des pourparlers entre MM. Aso et Medvedev.

Ce déplacement à Sakhaline est le premier d'un Premier ministre japonais depuis la Deuxième Guerre mondiale, lorsque le Japon occupa la partie sud de cette île voisine des Kouriles, un groupe d'îlots au coeur d'un conflit territorial entre Moscou et Tokyo depuis 1945.

Un diplomate japonais a ainsi souligné que la question des Kouriles devait selon Tokyo être au coeur des discussions, alors que Moscou souhaite avant tout parler du développement des relations économiques bilatérales.

"La Russie est principalement intéressée par les projets que le Japon et la Russie peuvent développer ensemble dans la région Asie-Pacifique", a indiqué cette source s'exprimant sous couvert de l'anonymat.

"La position japonaise reste, elle, la même: le thème le plus important pour nous est la question territoriale avec la Russie", a-t-elle ajouté.

Tokyo réclame le retour de quatre îles de l'archipel des Kouriles que l'armée rouge avait envahi quelques jours après la capitulation japonaise en 1945. En raison de ce différend, les deux pays n'ont jamais signé de traité de paix formel.

AFP

sadam



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