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POINT DE VUE

La démocratie menacée d'asphyxie en Centrafrique


Alwihda Info | Par CHRISTIAN LEGUE - 28 Août 2015


La République Centrafricaine vit depuis bientôt quinze jours une crise de démocratie. Tirée à la courte paille et à grands renforts de pots- de vin , mais aussi à la faveur de la presse qui l’avait encensée, Madame Catherine Samba PANZA, la Présidente de Transition, navigue à vue tel un navire en perdition.


LA DEMOCRATIE MENACEE D’ASPHYXIEEN CENTRAFRIQUE La République Centrafricaine vit depuis bientôt quinze jours une crise de démocratie. Tirée à la courte paille et à grands renforts de pots- de vin , mais aussi à la faveur de la presse qui l’avait encensée, Madame Catherine Samba PANZA, la Présidente de Transition, navigue à vue tel un navire en perdition. Accordons- nous un retour en arrière pour rappeler les circonstances qui ont amené Madame Samba PANZA à la présidence de la transition politique. Le 10 décembre 2012, les mercenaires tchado-soudanais envahirent la République Centrafricaine, tuant, violant, pillant, incendiant sans vergogne, la soumettant à une razzia d’une autre époque (le sac de Rome par Alaric et ses Wisigoths le 5 août 410 par exemple). Le président François BOZIZE en appela à la France, aux Forces Armées Françaises et Sud-Africaines pour assurer la sécurité sur le territoire national. Nous connaissons tous la réponse cinglante du Président français : « La France n’est plus le gendarme de l’Afrique pour voler au secours d’un régime devenu impopulaire du fait de sa mal gouvernance et de la volonté d’un Chef d’Etat de vouloir modifier la constitution.J’ai d’ailleurs donné des instructions fermes aux troupes françaises déployées en Centrafrique de s’en tenir strictement à leur mission initiale. En cas de dégradation de la situation sécuritaire, nos soldats dont l’effectif vient d’être renforcé se chargeront exclusivement de la protection de nos ressortissants et des ressortissants européens ainsi que la protection des intérêts français en Centrafrique. » Dès lors, comprend qui voudra. Eu égard à la gravité de la situation, le président en exercice de l’Union Africaine, le Dr BONI YAYI, Président du Benin, arriva à Bangui le 30 décembre 2012. A l’aéroport Bangui M’POKO, le Président François BOZIZE déclara qu’il ne briguerait pas un autre mandat. Le monde entier a suivi cette déclaration. L’accord désuet de Libreville. A Libreville, après trois jours de négociations, le gouvernement centrafricain et les chefs de la coalition séléka, signèrent un accord de paix le 11 janvier 2013. Cet accord prévoyait la formation d’un gouvernement d’union nationale, un cessez-le feu, le maintien du Président François BOZIZE YANGOUVOUNDA au pouvoir jusqu’en 2016, et le retrait des forces étrangères du territoire centrafricain. Deux semaines plus tard, un Premier Ministre fut nommé et un gouvernement d’union nationale mis en place. Le ministère de la défense fut confié à Michel DJOTODIA qui deviendra le Président de Transition le 24 mars 2013. Fort mécontents du maintien du Président François BOZIZE au pouvoir, les chefs de la coalition séléka, décidés à s’emparer du pouvoir, mirent en scène la rocambolesque prise Page 2 sur 62 d’otages des ministres séléka dont Damara fut le théâtre. Ils exigèrent l’intégration des mercenaires tchadiens et soudanais de la séléka dans les FACA. Elle ne faisait pas partie des négociations de Libreville. Le 23 janvier 2013, les mercenaires tchado-soudanais de la séléka franchirent la ligne rouge de la MICOPAX et prirent d’assaut la capitale Bangui, foulant aux pieds les accords de Libreville. La Transition en œuvre : l’échec et l’éviction de Michel DJOTODIA. Sous la présidence de Michel DJOTODIA, les nombreux crimes commis par les mercenaires de la séléka n’ont fait qu’exacerber la haine des Centrafricains. Toute action suscite une réaction. Ne pouvant rester impassibles devant les tueries auxquelles se livrent les hors-la loi de la séléka, des citoyens exaspérés formèrent des groupes d’auto-défense dénommés ANTI- BALAKA. Ils se sont organisés pour résister aux attaques des occupants. N’eût été leur action déterminée et salutaire, le pays n’aurait pas connu une accalmie relative avant l’arrivée des Sangaris. Une gestion calamiteuse de la crise S’étant rendu compte de l’incapacité de Michel DJOTODIA à diriger la transition, la France le déshabilla pour habiller Madame Catherine SAMBA PANZA. Les Centrafricains dénoncèrent les exactions répétées des soudards de la séléka et leurs complicités avec les militaires tchadiens de la MISCA. Outre les plaintes récurrentes des Centrafricains, la Commission des Droits de l’Homme de l’ONU, les ONG des droits de l’Homme et le Haut commandement de la FOMAC stigmatisèrent à leur tour la duplicité des soldats tchadiens. C’est un fait avéré qui obligea le Président Idriss Deby à retirer ses soldats de la Misca. La haine et le ressentiment résultant des massacres commis par les mercenaires soudanais et tchadiens de la séléka, sont une bombe qu’il fallait désamorcer avec délicatesse. Le gouvernement de transition devrait être un début de la réconciliation du peuple assailli avec lui-même. Il n’a pas été représentatif du peuple centrafricain. C’était et c’est toujours un gouvernement de copinage, de cousines, de cousins et de tantes. La présence des ministres séléka au gouvernement et des conseillers séléka à la présidence, est mal perçue par les Centrafricains. Comment diriger le pays avec ceux qui l’ont mis à feu et à sang ? La duplicité de Madame Catherine S.PANZA Bangui bruissait déjà de rumeurs de la proximité de Madame Catherine Samba PANZA avec les séléka. Leur Congrès à Ndélé sous sa couverture, corrobore et renforce ces rumeurs. Dans leurs conférences de presse relayées par la presse nationale et internationale, le président du CNT et le professeur MANDATA NGUEREKATA, ont mis en exergue le flou de la politique que mène la Présidente de Transition pour mettre fin à la crise.Nous vivions un épisode à la fois dramatique et humiliant. Les violences avaient atteint leur paroxysme. Les séléka, qui ont déjà fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés, établirent leur état- major à Bambari, bravant l’autorité de l’Etat. Page 3 sur 63 La Présidente de Transition ne peut pas dire qu’elle œuvre pour le retour de la sécurité sur tout le territoire national, et dans le même temps entretenir d’excellentes relations avec un groupe rebelle qui occupe illégalement une fraction de ce même territoire. Il ne peut pas avoir deux états-majors dans un même pays. Il y a beaucoup de duplicité dans son attitude. Elle est bicéphale. Un soit- disant complot de coup d’état manqué est venu détourner l’attention de l’affaire du congrès des séléka qui tournait encore dans beaucoup de têtes, une tactique d’endormissement des esprits vieille comme le monde. Trois jours durant, Banguissoises et Banguissois étaient dans la rue pour demander la démission de la Présidente de Transition et du gouvernement. Les instigateurs de ce putsch raté sont des personnes connues du gouvernement et de la présidence. Certains membres du gouvernement de cousins seraient- ils lésés dans le partage du gâteau? Étaient-ils des soiffards de pouvoir ? Toujours est-il qu’Ils n’ont pas été sanctionnés. Une carence d’autorité Comme son prédécesseur, Madame SAMBA PANZA manque d’autorité et ne contrôle rien. Le Haut Commissariat des réfugiés et l’Office International des migrations, avaient déplacé les Centrafricains musulmans vers le nord-est à son insu, sous la protection de la Misca. Cet acte aurait pu être sanctionné par un rappel à l’ordre. La Présidente de Transition n’a pas réagi. Son autorité a été Bafouée. Une initiative qui a accouché d’une souris : Le dialogue inclusif. Les travaux préparatoires au dialogue inclusif avaient duré 72 heures. La rencontre avait été initiée par Madame SAMBA PANZA. Pour que ce dialogue réussisse, les participants aux travaux préparatoires, issus du gouvernement, du parlement provisoire, des partis politiques, de la société civile, des groupes armés et des confessions religieuses, avaient recommandé l’arrêt immédiat des affrontements, de toute forme de violence, l’inclusion de tous les groupes armés,la mise en place dune commission Vérité, Justice et Réconciliation. Ce dialogue inclusif n’a pas été un succès. Il ne s’était pas déroulé dans un esprit de tolérance, de responsabilité, de confiance mutuelle et de compromis. Le Forum de Bangui n’a pas abouti à un accord acceptable dans l’intérêt de la nation. C’est dommage de voir une initiative intéressante accoucher d’une souris.Pourquoi Messieurs François BOZIZE et Michel DJOTIDIA en ont-ils été écartés ? Craignait-on de voir la vérité éclater au grand jour ? L’article de Sandrine Martin WHITE, Pourquoi DJOTODIA ne sera pas inquiété par la Justice Internationale, constitue un élément de réponse. « Inculper en outre Djotodia, le monstre du chaos primitif, oblige Rait à ouvrir des dossiers politiques puant que personne dans la sous-région n’a envie de voir dévoilés en public, de la France au Gabon en passant par le Tchad et le Congo-Brazza, surtout au Tchad. Car des sommes de complots et de manipulations, si mis à jour, mettraient en difficulté politique tous les acteurs agissant dans la crise centrafricaine. Page 4 sur 64 Idriss Deby serait contraint de s’expliquer sur le financement des Séléka (secret de polichinelle), sur l’implication de ses soldats à Bangui, qui bien que faisant partie des forces africaines de paix, la FOMAC de l’époque, ouvraient pourtant la route de Bangui aux envahisseurs Séléka, à la désormais célèbre “ligne rouge de Damara”. Paris serait également mis sur la sellette afin de s’expliquer sur ce qui fut son intrusion dans la gestion d’un pays libre et auto déterminé. Car c’est la France qui a ‘démissionné’ Michel Djotodia sous l’habillage CEEAC à N’Djamena. Quant au Congo-Brazza, il serait contraint de s’expliquer sur l’instrumentalisation du CNT (le Conseil National de Transition) à Bangui, lors du vote truqué de l’élection de Catherine Samba-Panza. Pour un conseiller à Bangui : ‘Inculper Djotodia, ça foutrait le bordel, car il y’aurait un gros déballage de linge sale. Ce serait un véritable “DJOTODIAGATE”. Ainsi, pour solde de tous comptes, et surtout pour se taire et se faire oublier, Michel Djotodia en quittant N’Djamena le jour de son éviction ne partit pas au Bénin les mains vides. En conclusion, seuls des lampistes de la Séléka seront poursuivis sans risque, et non les vrais meneurs des massacres.». Pourquoi le Président BOZIZE est-il préféré aux responsables de la transition ? Deux raisons : a) Le Président François BOZIZE est et demeure, jusqu’à preuve du contraire, le président de la RCA. Le sommet de Libreville l’a dépouillé de ses prérogatives de chef d’Etat, mais il devait garder son fauteuil jusqu’à la fin de son mandat. Les séléka l’ont forcé à quitter le pays. Pour la plupart des Centrafricains, il est victime d’une machination diabolique. Ils revendiquent son retour. b) Il est apprécié à l’aune des actes qu’il a déjà posés et qu’il entend poursuivre à son retour au pouvoir. Les Centrafricains ne se reconnaissent pas dans la politique destructrice que mène la Présidente de Transition. Madame Samba PANZA renie sa parole. Le 24 janvier 2014, Madame Samba PANZA était installée dans le fauteuil présidentiel. Elle a juré sur la Constitution et devant le peuple qu’elle est la mère de toutes les femmes et de tous les hommes de Centrafrique et, qu’à ce titre, elle a les devoirs d’amour, de sécurité, de protection et de justice envers tous, sans discrimination aucune. Pourquoi s’acharne-t-elle sur le Président BOZIZE comme un loup sur sa proie ? Elle dit tout et son contraire. Le Président BOZIZE est un nationaliste dont le courage politique lui a coûté son fauteuil. Madame Samba PANZA veut lui rendre la vie difficile. Qu’elle sache que la difficulté l’attire davantage parce que l’homme s’affirme quand il triomphe d’une difficulté. Madame Samba PANZA ignore l’équité, l’impartialité et la probité, credo d’un responsable politique. Elle se situe aux antipodes du combat que mène le Président BOZIZE pour sortir la RCA de l’impasse. Page 5 sur 65 . A l’adresse des militantes et militants de KNK Mahatma GHANDI, illustre homme politique Indien, grand défenseur de la liberté dont sa doctrine de la non violence a fait des émules aux Etats-Unis et en Afrique du Sud a dit :« La plus grande force dont puisse disposer l’humanité est la non-violence. Elle est plus puissante que la plus puissante des armes de destruction élaborées par l’intelligence de l’homme. » Militantes et militants du KNK, évitez la violence, ne faites rien qui puisse porter préjudice à notre grand parti. Contenez votre colère, utilisez les armes que les lois vous autorisent. La violence n’arrange rien, elle détruit. La démocratie au bord de l’asphyxie Le 15 août dernier, le Secrétaire Général du KNK, Monsieur Bertin BEA, a été arrêté parce qu’il a commis le crime de lèse-majesté en dénonçant la forfaiture du Ministre de la justice qui, ne se basant sur aucun fondement juridique, a exposé son intention d’arrêter le Président François BOZIZE à sa descente d’avion. Les Centrafricains ont du mal à comprendre l’intention du Ministre de la justice qui n’agit pas de sa propre initiative, mais sur ordre de la Présidente de Transition. L’arrestation de Monsieur Bertin BEA est un moyen d’atteindre le Président BOZIZE qui reste lucide devant ces gesticulations politiques grossières. Le but recherché est de provoquer de troubles dans le pays et de lui faire endosser la responsabilité. Le Président BOZIZE est un homme qui sait se dominer ; il ne se laissera pas prendre au piège de la provocation Madame Samba PANZA a été co-optée pour pacifier le pays et préparer des élections transparentes et ouvertes à tous. Mais elle ne fait pas son devoir. Elle s’est dévoyée de la mission dont elle a été chargée pour s’attaquer aux démocrates. Les Centrafricains vivent dans un état de droit, dans une société ouverte et démocratique. Tout Centraficain peut et doit s’exprimer librement, à visage découvert , sur les problèmes sociaux, économiques, culturels et politiques du pays, pourvu qu’il ne transgresse pas les lois de la République. Monsieur BEA Bertin n’a fait que défendre la liberté, « le droit de faire tout ce que les lois permettent .» En l’arrêtant, la Présidente de Transition condamne la liberté d’expression.



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