Accueil
Envoyer à un ami
Imprimer
Grand
Petit
Partager
TCHAD

La réhabilitation du royaume du Ouaddaï


Alwihda Info | Par Alwihda Info - 11 Mai 2011


« Le désir des princes de rendre homogène, dans l’ordre et la paix, un commandement édifié par la force, nous le reprenons à notre charge, après avoir été contraints, par des circonstances indépendantes de notre volonté, et sur lesquelles il ne me paraît pas utile de revenir, d’en limiter le développement »


La réhabilitation du royaume du Ouaddaï
 

Après la destitution du sultan Acyl en 1912 le trône du royaume est resté vacant. Ce n’est que le 15 Octobre 1935 que le prince Mahamat Ourada est intronisé Sultan du Dar-Ouaddaï. Voici à cette occasion le discours prononcé par le Colonel Falvy délégué du gouvernement général de l’Afrique Equatorial Française.

 

Lecture

A un chef

« Mahamat Ourada ».

 

Si vous avez été choisi pour être ici un chef, c’est parce qu’indépendamment de vos qualités personnelles, que j’apprécie, vous êtes le descendant des anciens sultans du Ouaddaï.

« Il n’est pas dans mes intentions de retracer ici l’histoire de ce pays. Je veux toutefois en rappeler très rapidement les principales étapes. »

 

« La domination du Kanem s’étendait autrefois du Nil au Niger. C’est au début du XVIIe siècle que le Faquih Abdelkerim chassa du Ouaddaï, les sultans Goundjour et installa sa capitale à Ouara. Il payait tribut au Darfour et au Bornou. Depuis Abdelkerim jusqu’à Ali, l’histoire du Ouaddaï n’est qu’une succession de guerres et d’expéditions pour affranchir le pays de ces dominations, puis pour l’agrandir.

« Au cours des périodes de paix relative, les princes du Ouaddaï surent parfois se montrer bons administrateurs. Ils surent, en particulier faire régner l’ordre et favoriser le commerce.

 

« Quelques-uns d’entre eux méritent d’être cités :

« Dagota, qui vainquit le Darfour ;

« Saboun, qui emmena le Cama et s’attacha à développer les échanges, sous son règne des caravanes importantes gagnaient plusieurs fois par an la Cyrénaïque et l’Égypte ;

« Mahamat Chérif, qui vainquit le Bornou ;

« Ali, qui reçut Nachtigal en 1873, et dont ce dernier vante la simplicité, la largeur de vues ;

« Youssouf, enfin, votre grand-père »

 

« Le désir des princes de rendre homogène, dans l’ordre et la paix, un commandement édifié par la force, nous le reprenons à notre charge, après avoir été contraints, par des circonstances indépendantes de notre volonté, et sur lesquelles il ne me paraît pas utile de revenir, d’en limiter le développement »

 

« Mais nous estimons maintenant le moment venu de reprendre notre politique d’organisation des grands commandements et de regroupement des races. »

« Et ici, à Abéché, c’est à vous, Mahamat Ourada qu’échoit le grand honneur de redevenir Sultan de reprendre le titre de vos ancêtres. »

 

« Votre ascendance vous confère sans doute une grande partie de l’autorité dont vous avez besoin. »

«  L’éducation et l’instruction que vous avez acquises dans nos écoles, le contact que vous avez eu pendant plusieurs années avec les représentants de l’autorité française au Chef-lieu, la formation administrative que nous vous avons donnée, vous permettent de remplir le rôle qui vous incombe.

«  Ce rôle, je voudrais en quelques phrase, le préciser ;

 

« D’abord maintenir l’ordre et la paix française que nous avons apportée et sans laquelle nul progrès n’est possible, et développer la justice ;

 

« Donner à vos administrés le bien-être maximum compatible avec les possibilités, en améliorant les conditions physiques de leur vie matérielle et en leur procurant les moyens d’user de leur intelligence ;

« Mettre en valeur ce pays, afin d’en développer les ressources.

 

« Vous devez imposer, à l’intérieur de votre commandement des méthodes de culture nouvelle, réagir contre la tendance innée de l’indigène à l’imprévoyance.

« Vous devez en exiger l’extension et la vérité.

« Vous devez aider de toutes vos forces et de toute votre énergie, le médecin dans la lutte qu’il mène contre les maladies, et le vétérinaire chargé de sauvegarder le cheptel, richesse essentielle de ce pays.

 

« Vous devez être le collaborateur de l’instituteur, en lui indiquant les fils de vos dignitaires et de vos meilleurs sujets susceptibles de recevoir l’instruction grâce à laquelle ils sauront s’élever. Ce faisant, vous préparez votre propre avenir.

« Vous devez en résumé, être pour nous, Français, l’auxiliaire en qui nous sommes prêts à mettre toute notre confiance.

 

« Ce rôle que je viens d’esquisser à grands traits, c’est pas votre action incessante, par vos initiatives intelligentes, dans les divers compartiments du service que vous le remplissez.

« Vous trouverez auprès du chef du département, auprès du chef de la subdivision d’Abéché, sous le contrôle desquels vous travaillez les conseils et l’aide dont vous avez besoin.

« Comprenant l’importance, la grandeur et la noblesse de la mission qui vous est confiée, vous resterez digne de vos grands ancêtres.

 

« Vous serez même temps, et surtout, le représentant auprès des populations auxquelles va toute sollicitude, des principes de justice, d’ordre de paix, de liberté qui caractérisent la France immortelle »

 

          Sources d’information :

Revue militaire de l’A.E.F. (Janvier 1936)

Géographie et Histoire de l’A.E.F. pages 259-262- Auteur du livre Pierre Gammache.

Al hadj Garondé Djarma

 




Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)