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INTERNATIONAL

La répression chinoise contre les Ouïgours ne s’arrête pas à la frontière


Alwihda Info | Par Info Alwihda - 27 Février 2019



Des réfugiées ouïgoures attendent d’être interviewées par Reuters à Istanbul, le 16 juillet 2015. (© Osman Orsal/Reuters)
Des réfugiées ouïgoures attendent d’être interviewées par Reuters à Istanbul, le 16 juillet 2015. (© Osman Orsal/Reuters)
Parfois, c’est un appel. Parfois, c’est un texto, expliquait en 2018 Gulchehra Hoja, une journaliste ouïgoure qui travaille pour Radio Free Asia. Mais peu importe le biais, le message est le même : « Vous habitez peut-être à l’étranger, mais votre famille vit toujours en Chine. Vous devez faire ce qu’on vous dit. »

Ce scénario se répète maintes et maintes fois pour des Ouïgours chinois et d’autres minorités ethniques musulmanes vivant hors de Chine. La Chine n’a pas de juridiction ni de droits de police sur d’autres pays, mais cela n’empêche pas les forces de sécurité chinoises de prendre contact avec les Ouïgours vivant à l’étranger et de les menacer, même s’ils ont obtenu la nationalité du pays en question et ne sont plus Chinois.

Depuis ces dernières années, le gouvernement chinois restreint de façon draconienne la culture et les pratiques religieuses des membres des groupes musulmans, notamment les Ouïgours, et les oblige à adopter la langue et les traditions chinoises. Les autorités ont emprisonné au moins 800 000 personnes, et peut-être même plus de 2 millions, dans des camps d’internement, la plupart dans la région autonome ouïgoure du Xinjiang.

Maintenant, le gouvernement chinois utilise les membres de leur famille pour faire pression sur les Ouïgours.

Dans certains cas, les forces de sécurité de l’État menacent d’emprisonner ou de faire du mal aux membres de la famille des Ouïgours vivant à l’étranger dans le but de les contraindre à revenir au Xinjiang, où il est presque certain qu’ils seront envoyés dans un camp de prisonniers, explique Mme Hoja.

Les forces de sécurités chinoises se servent des amis et de la famille qui vivent encore en Chine comme otages et menacent de les faire disparaître si le gouvernement n’obtient pas ce qu’il réclame.

Dans d’autres cas, les autorités chinoises tentent d’amener des Ouïgours à l’étranger à espionner d’autres membres de la diaspora pour aider le gouvernement chinois à neutraliser les critiques de ses politiques.

« Mes tantes, mes cousins, leurs enfants… plus de 20 personnes ont été enlevées par les autorités », a affirmé Mme Hoja au Congrès en 2018. « Personne ne sait où ils sont. Mais je suis presque sûre qu’ils sont détenus dans ces camps. »

Ma famille a « été contrainte de payer cher ma liberté de vivre aux États-Unis et d’y travailler comme journaliste », déplore la journaliste.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)