Cette source d’eau est utilisée à des fins domestiques (eau potable) et économiques (agriculture, pêche, etc.). Depuis une dizaine d’années, la région du lac Tchad est devenue la base arrière de l’État Islamique au en Afrique de l’Ouest (EIAO). Dans cette zone, la faction de Boko Haram multiplie les attaques contre les populations locales et les forces armées des pays limitrophes.
Dans un rapport publié début janvier, l’ONG Refugees International estime à plus de 3 millions le nombre de déplacés internes et plus de 11 millions de personnes dépenent de l’aide humanitaire. Les pays du bassin du lac Tchad, confrontés à de multiples défis socio-économiques, sécuritaires et climatiques, doivent également faire face à des affrontements intercommunautaires récurrents, des enlèvements et un contrôle étatique contesté dans cette zone.
C’est dans ce climat socio-économique que prolifèrent les djihadistes de l’EIAO qui bénéficient d’un terrain idéal pour mener leurs exactions avec des zones marécageuses et de multiples îlots difficilement accessibles.
Un système économique djihadiste auto-suffisant ?
Un rapport de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) datant de 2021 indique que l’EIAO génère un revenu annuel de 14,8 milliards de nairas (soit 36 millions de dollars US), grâce à la collecte de taxes, le commerce régional, les rançons obtenues suite aux prises d’otages et autres trafics.Le groupe djihadiste aurait également mis en place plusieurs entreprises de façade servant à blanchir l’argent récolté à travers ses différents trafics.
Pour se financer, l’EIAO impose des redevances aux civils dans la zone du lac Tchad, en échange de « services » tels que la sécurisation des lieux et le transport de marchandises. Une taxe de 20 000 nairas, tous les 6 mois, est imposée pour résider ou pêcher dans la zone ainsi qu’une redevance de 1 000 nairas (2,8 dollars US) par caisse de poissons qui quitte une île.
Parmi les autres sources de financement de l’EIAO figure l'industrie des stupéfiants à destination de l’Europe ou de pays africains.
Enfin, la faction a industrialisé ses actions de kidnapping contre rançon, en ciblant notamment les femmes et les enfants. Cette « industrie florissante », qui représente des millions de dollars chaque année, est devenue sa principale source de financement. Un rapport du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) évalue à un millier le nombre d'enfants kidnappés dans le nord du Nigeria en 2018. Ces chiffres restent des estimations vu la multiplication récente des enlèvements ces cinq dernières années. Les analystes insistent sur le fait que le ciblage des écoles offre d'énormes avantages économiques aux terroristes car ils recueillent des millions de dollars en paiements de rançon. Les femmes kidnappées sont parquées, puis revendues aux combattants qui ont de l’argent dans l’ensemble de la région du lac Tchad, auxquels elles sont mariées de force. Un rapport de l’ONU révèle que la prédominance de l’argent liquide sur les marchés du bassin du lac Tchad demeure également un facteur aggravant de cette économie souterraine entretenue et alimentée par le groupe djihadiste.
Dans un rapport publié début janvier, l’ONG Refugees International estime à plus de 3 millions le nombre de déplacés internes et plus de 11 millions de personnes dépenent de l’aide humanitaire. Les pays du bassin du lac Tchad, confrontés à de multiples défis socio-économiques, sécuritaires et climatiques, doivent également faire face à des affrontements intercommunautaires récurrents, des enlèvements et un contrôle étatique contesté dans cette zone.
C’est dans ce climat socio-économique que prolifèrent les djihadistes de l’EIAO qui bénéficient d’un terrain idéal pour mener leurs exactions avec des zones marécageuses et de multiples îlots difficilement accessibles.
Un système économique djihadiste auto-suffisant ?
Un rapport de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) datant de 2021 indique que l’EIAO génère un revenu annuel de 14,8 milliards de nairas (soit 36 millions de dollars US), grâce à la collecte de taxes, le commerce régional, les rançons obtenues suite aux prises d’otages et autres trafics.Le groupe djihadiste aurait également mis en place plusieurs entreprises de façade servant à blanchir l’argent récolté à travers ses différents trafics.
Pour se financer, l’EIAO impose des redevances aux civils dans la zone du lac Tchad, en échange de « services » tels que la sécurisation des lieux et le transport de marchandises. Une taxe de 20 000 nairas, tous les 6 mois, est imposée pour résider ou pêcher dans la zone ainsi qu’une redevance de 1 000 nairas (2,8 dollars US) par caisse de poissons qui quitte une île.
Parmi les autres sources de financement de l’EIAO figure l'industrie des stupéfiants à destination de l’Europe ou de pays africains.
Enfin, la faction a industrialisé ses actions de kidnapping contre rançon, en ciblant notamment les femmes et les enfants. Cette « industrie florissante », qui représente des millions de dollars chaque année, est devenue sa principale source de financement. Un rapport du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) évalue à un millier le nombre d'enfants kidnappés dans le nord du Nigeria en 2018. Ces chiffres restent des estimations vu la multiplication récente des enlèvements ces cinq dernières années. Les analystes insistent sur le fait que le ciblage des écoles offre d'énormes avantages économiques aux terroristes car ils recueillent des millions de dollars en paiements de rançon. Les femmes kidnappées sont parquées, puis revendues aux combattants qui ont de l’argent dans l’ensemble de la région du lac Tchad, auxquels elles sont mariées de force. Un rapport de l’ONU révèle que la prédominance de l’argent liquide sur les marchés du bassin du lac Tchad demeure également un facteur aggravant de cette économie souterraine entretenue et alimentée par le groupe djihadiste.