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TCHAD

Le Tchad a-t-il encore besoin d’abriter la base militaire française ?


Alwihda Info | Par - 28 Avril 2014


Pour Abdelkrim, la base militaire française n’a pas d’autres fonctions que d’espionner le Tchad.


Crédit photo : EMA
Crédit photo : EMA
(Alwihda Info) - Le Tchad, longtemps considéré comme une zone militaire de la France avant les indépendances, subit, jusqu’à nos jours, cette étiquette coloniale du fait de sa position stratégique au cœur de l’Afrique. Depuis, le Tchad abrite une base militaire française de milliers d’hommes dont la mission n’est pas claire, reste toujours et encore floue pour les tchadiens. La création de cette base est le résultat, semble-t-il, d’un accord de coopération militaire entre les deux pays au lendemain des indépendances. Encore faut-il vérifier la validité de cet accord et analyser de prêt la mission de ce détachement de l’armée française dénommée éperviers. IDRISS Deby, le président de la république du Tchad, a rassuré les tchadiens en 2012 lors d’une conférence de presse accordé à la presse nationale qu’il ne voit pas l’utilité de cette base française et qu’il ferait démanteler sinon renégocier la convention avec l’ex-colonisatrice. Mais les tchadiens attendent toujours….
 
L’opinion nationale tchadienne s’interroge depuis ces jours, sur la présence des éperviers sur le territoire tchadien. Le Tchad a-t-il besoin d’abriter la base militaire française au XXIe siècle ? Pour quelle raison, nos autorités acceptent la présence d’une force étrangère, suréquipée, au cœur de la capitale ? Ces deux interrogations sont les préoccupations de la plupart des tchadiens. Pour désaltérer la soif de ses lecteurs, Alwihda a rencontré quelques géopoliticiens et officiers de l’Armée Nationale Tchadienne. Tous tentent d’expliquer mais de manière superficielle la présence de cette force étrangère.
 
Pour Dinamou Daram, stratège en politique sécuritaire en Afrique, la base militaire française n’a pas sa raison d’être, moins encore dans les coins stratégiques comme près de l’aéroport  central de la capitale et en face de la présidence. La présence de cette armée française a pour mission principale de sauvegarder les intérêts français dans le pays qui est toujours considéré comme le grenier de la France. Pour peu que leurs intérêts sont mis en jeu, ils entreprennent des danses déstabilisatrice du régime afin de pouvoir rétablir leurs intérêts même qu’il y’ait de massacres ou violations des droits humains. « J’estime pour ma part que le Tchad reconnu pour son activisme de maintien de la paix dans la sous région avec une armée redoutable et entrainée n’a pas besoin d’une base française sur son territoire pour assurer sa sécurité. C’est inconcevable ».
 
De son coté, Abdelkrim Hassan Seif, officier de l’armée tchadienne, la France n’est plus une alliée en qui, il faut avoir confiance. « Pensez vous qu’un allié avec qui vous allez en guerre et qui revendique, à chaque fois,  vos actions et vos prestations sur le terrain parce qu’il veut étouffer votre performance n’est pas moins que votre ennemi. Je parle de la guerre des Idrar des iforas, au Nord du Mali. Les soldats français sont à plus de 2000km des champs de bataille et la France revendique la libération de la zone rouge des idrar des iforas.» Pour Abdelkrim, la base militaire française n’a pas d’autres fonctions que d’espionner le Tchad.
 
Les autres autorités militaires et les cadres de l’Etat tchadien, refusent toute explication sur le sujet qui brule l’opinion. Néanmoins, elles reconnaissent, hors micros, que la présence de cette base dans le pays n’a pas de sens. Pour elles, cette force française épervier, est nuisible au pays en général et au régime en place, pourvue qu’il hausse le ton. Elles appuient cette thèse par le fait que cette force française a participé à la destitution de plus d’un régime en Afrique. Le cas de Laurent Gbagbo en Côte-D’ivoire est souvent cité par celles-ci. Pour Djimet Wiché, journaliste au quotidien « le progrès », la mission de l’épervier est floue. L’armée française n’est pas là pour assurer la sécurité des tchadiens si l’on sait que ces soldats français sont prêt à monnayer ou troquer leurs interventions. Le journaliste commente le cas des échanges des membres de l’Arche de zoé condamné au Tchad en 2008 avec l’intervention des française contre les rebelles venus du Nord.
Mahamat Ramadane
Journaliste-reporter Alwihda Info. Tél : +(235) 63 38 40 18 En savoir plus sur cet auteur



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