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AFRIQUE

Le comité politique monétaire de la BEAC prend des panoplies de mesures salvatrices


Alwihda Info | Par - 4 Novembre 2017


Le gouverneur de la Banque des États de l’Afrique Centrale, Abbas Mahamat Tolli déplore le faible taux de bancarisation dans la sous-région CEMAC estimé à 12%, qui s’explique par l’absence de moyens pour s’offrir un compte et le manque de culture visant à vulgariser la bancarisation.


Le gouverneur de la Banque des États de l’Afrique Centrale, Abbas Mahamat Tolli a animé, ce mardi 2 novembre, dans la salle de conférence de la BEAC de N’Djamena, une conférence de presse relative à la 3ème réunion ordinaire du Comité Politique Monétaire (CPM). Au cours de cette séance, le Comité Politique Monétaire a passé en revue des perspectives macro-économiques mondiales et sous-régionales qui permettent entre autres sur le plan international de connaitre la reprise de l’activité économique mondiale qui se consolide. Celle-ci devrait se poursuivre à court terme notamment en faveur de la mise en œuvre d’une politique économique de soutien à l’activité en Chine et d’une expansion budgétaire aux États-Unis.

Toutefois, de nombreux risques demeurent et pourraient freiner cette reprise avec la multiplication des foyers de tensions dans le monde et les incertitudes sur la politique économique entretenue par la nouvelle administration américaine.

Le Comité Politique Monétaire (CPM) a constaté un renforcement du cadre macro-économique au niveau sous-régional par rapport à 2016 en se basant sur des données économiques, monétaires, et financières mises à jour de l’année 2017. Il en ressort une légère reprise de la croissance économique à +0,2% en termes réels, une atténuation des tensions inflationnistes, avec un taux de +1,0% à dons, à –3,1% du PIB, une amélioration des comptes extérieurs avec un déficit du solde courant revenant à 6,4% du PIB et une stabilisation du taux de couverture extérieure de la monnaie à 59,1%.

Le Comité Politique Monétaire, en prenant en compte de ces analyses et après examen des différents facteurs influençant la stabilité monétaire et financière dans la CEMAC, a décidé de maintenir inchangé le taux d’Intérêt des appels d’offre, le taux de pénalité aux banques et aux trésors publics, le taux d’intérêt sur les placements des banques et les coefficients, et le taux de rémunération des réserves obligatoires.

En outre, le comité a adopté la décision portant modification du mode de constitution des réserves obligatoires dans la CEMAC, selon la méthode des moyennes mensuelles compatibles avec le nouveau cadre opérationnel de la politique monétaire afin d’offrir plus de flexibilité aux établissements de crédit dans la gestion de leur liquidité et de redynamiser les échanges interbancaires.

Le gouverneur de la Banque des États de l’Afrique Centrale, Abbas Mahamat Tolli s’est longuement entretenu avec la presse, entre autres sur les effets de la dette sur la situation économique des pays, l'éventuelle dévaluation du Franc CFA, l’utilité de la bourse régionale, l’apport de la bancarisation dans la zone CEMAC, la dégradation des billets et la disparition des pièces de 5 et 10 Francs CFA.

Le gouverneur a souligné que tous les pays du monde sont endettés. Selon lui, tout dépendra de la manière dont la dette sera utilisée, pouvant être bénéfique pour l’économie ou pas. « Je pense que la dette peut avoir des effets vertueux dépendant de la façon dont on s'en sert. Pour les pays de la CEMAC globalement, nous avons le niveau de la dette sur le PIB surtout de façon agrégée, nous sommes à 28%. La norme communautaire étant de 70% de PIB, la plupart de pays respectent ça dans notre sous-région », explique le gouverneur de la Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC), Abbas Mahamat Tolli.

Le fait que les six États de la CEMAC puissent être ensemble avec une monnaie commune "CFA" dans leur zone constitue déjà une force, selon Abbas Tolli. En effet, il loue la stabilité, la fiabilité et la confiance dont jouit le Francs CFA pendant que d’autres monnaies comme le Naira se déprécient à hauteur de 60% de leur valeur au Nigeria et dans d’autres pays durant cette période de crise.

Le gouverneur de la Banque des États de l’Afrique Centrale, Abbas Mahamat Tolli dément une probable dévaluation de francs CEFA. « Aujourd’hui, quand on regarde les fondamentaux économiques et monétaires, rien ne nous permet de dire qu’il y aura une dévaluation de CFA demain quelque part parce que le régime d’échange que les pays de la CEMAC ont adopté est le régime de taux d’échange fixe. Nous faisons tout pour respecter cela », a-t-il précisé. 

Par ailleurs, il estime que la bourse est une vertu qui assure également la transparence sur la réalité, réduit le risque, les asymétries d’information entre ceux qui ont de l’argent et des projets. Pour lui, c’est un autre moyen de financement généralement moins cher que le financement bancaire.

Le gouverneur de la Banque des États de l’Afrique Centrale, Abbas Mahamat Tolli déplore le faible taux de bancarisation dans la sous-région CEMAC estimé à 12%, qui s’explique par l’absence de moyens pour s’offrir un compte et le manque de culture visant à vulgariser la bancarisation. « Nous avons reçu également des informations d’autres pays où il y a une difficulté liée à la circulation matérielle fiduciaire. Nos équipes sont à pieds d’œuvre. La banque est également informée sur la qualité des billets. C’est une question dont nous sommes parfaitement conscients et sur laquelle nous sommes entrain de travailler », conclut le gouverneur de la Banque des États de l’Afrique Centrale, Abbas Mahamat Tolli.

Djimet Wiche Wahili
Journaliste, directeur de publication. Tél : +(235) 95415519 / 66304389 E-mail :... En savoir plus sur cet auteur



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