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LITTERATURE

Littérature : Le procès de la démocratie


Alwihda Info | Par - 27 Mars 2017


Dans un ouvrage de 135 pages, le Pr René Joly Assako Assako, enseignant à l’université de Yaoundé I évoque un Occident, éternel donneur de leçons qui invente des diversions pour maintenir à jamais l’Afrique sous domination. Pour lui, la démocratie n’a pas jusqu’ici donné la preuve de sa perfection comme système de gouvernance.


En s’appuyant sur une communication délivrée le 24 septembre 2011 à Montréal (Canada), dans le cadre d’une table ronde intitulée « Démocratie et développement : une voie à sens unique ? », à l’occasion du cinquantenaire de l’Agence universitaire de la francophonie, (AUF), René Joly Assako Assako a trouvé un prétexte pour commettre un ouvrage aux relents nostalgiques. Ainsi, « L’Afrique (encore) dupée ? Propos ingénus sur le développement du continent noir », évoque dans sa première partie, un Occident qui invente des diversions pour maintenir de toute éternité l’Afrique sous domination.
A cet effet, l’auteur « éveille la conscience d’une Afrique crédule, patiente qui semble s’être résignée à un sort dont elle peut (et doit) pourtant se défaire, simplement en prenant et en mettant en application effective, les multiples bonnes options qui s’offrent à elle ou qu’elle peut arracher, si on fait preuve de détermination ». En deuxième lieu, il ouvre une série de réflexions sur le développement de l’Afrique qui passe, selon lui par la recherche de la paix, une éducation appropriée et la promotion du patriotisme, avec en prime, « la nécessité de placer le continent en situation d’état d’urgence économique et sociale ».
Diktat occidental
Plus qu’un hymne à l’éveil de conscience, aussi bien pour l’Occident que pour l’Afrique, le livre de René Joly Assako Assako va fouiller dans les arcanes des moments tristes de l’histoire de l’humanité. L’on y découvre une litanie d’atrocités les plus humiliantes exercées sur l’homme au cours de l’histoire. L’auteur ne manque pas de remuer les blessures des temps très anciens et dont la pratique semble justifier aujourd’hui, la prédominance de l’Occident sur un continent comme l’Afrique. Selon l’auteur, « le diktat occidental » fait de la seule démocratie, la condition indispensable du développement. Le professeur d’université veut démontrer que cette notion ne saurait être l’unique modèle de gouvernance. Autant, elle n’a pas encore donné la preuve de sa perfection, du fait que dans les pays occidentaux développés, elle a connu des manquements qui ont souvent conduit aux pires dictatures.
Bien plus, René Joly Assako Assako demeure convaincu qu’en Afrique, la paix, le patriotisme, la science et les savoirs peuvent bien lui ravir la primauté. Par ailleurs, si la démocratie est une voie incontournable pour le développement, il faut non seulement lui refuser l’exclusivité comme mode de gouvernance, mais en plus, lui renier l’unicité de sens en matière de développement. Mais ici, l’auteur ne propose pas du tout des alternatives sur son modèle démocratique. Dès lors, il est péremptoire d’affirmer que la démocratie est un succédané de l’esclavage et de la colonisation, sans entrevoir une voie de sortie des mailles dévalorisantes de ces concepts qui renvoient aux vérités irréfutables de l’histoire.
Horribles barbaries
Certes, on convient avec René Joly Assako Assako que « la démocratie à l’occidentale n’est pas une voie à sens unique et elle n’est pas généralisable », mais l’auteur n’éclaire pas assez sur la voie africaine, en dépit de l’impossible uniformité des procédures et de l’unicité des chronogrammes. L’auteur fait par ailleurs une revue des loupées de ce qu’il qualifie de « fausse panacée ». « La démocratie n’a pas jusqu’ici donné la preuve de sa perfection comme système de gouvernance, pour mériter d’être imposée à l’Afrique comme unique voie à suivre », clame l’auteur. Et des mauvais exemples vécus à travers sont légion sur la complexité de la démocratie : l’élection présidentielle américaine de 2000, les élections législatives en 2011 en Belgique, l’élection à la tête de l’UMP en France en 2012, les élections générales de février 2013 en Italie et la crise électorale en Haïti de 2015-2016 entre autres.
Plus grave encore, « ce sont d’horribles barbaries et dictatures qui ont servi de matrice au développement actuel de l’Occident ». En tout état de cause, les Etats qui donnent aujourd’hui des leçons de démocratie ne sauraient l’oublier volontairement. De la souffrance, du sang et de la mort, voilà de qui a ainsi servi pour développer l’Occident. L’auteur revient sur une vingtaine d’images d’une horreur insoutenable : de l’encastrement des jambes avec les mains ligotées à la chaise à clous, en passant par la roue, l’empalement, la torture de l’eau, le séparateur infernal, la chaise de Judas, l’écraseur de tête, la poire d’étouffement, l’auteur donne une explication succincte du mode opératoire des indéniables et indicibles barbaries du passé.
En définitive, le message véhiculé par l’ouvrage du Pr Assako Assako appelle à une véritable prise de conscience des Africains quant à leur devenir.     (Avec le Journal L'essentiel du Cameroun)
Abraham Ndjana Modo
Correspondant Alwihda Info pour le Cameroun Tél: 00 237 677 52 40 66 ; Email: [email protected] En savoir plus sur cet auteur



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