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Mariages au Tchad : "tout est basé sur le matériel, ce n'est pas ça le fondement d'un foyer", Mariam Mahamat Nour


Alwihda Info | Par Info Alwihda - 15 Octobre 2022


L'ex-ministre Mariam Mahamat Nour est revenue sur son riche parcours dans l'émission O'Positif de la Télé Tchad. Elle a également évoqué son mariage à un jeune âge, répondant sans tabou aux questions du journaliste Adam Ismaël.


L'ex-ministre Mariam Mahamat Nour. © Télé Tchad
L'ex-ministre Mariam Mahamat Nour. © Télé Tchad
Promise en mariage à l'âge de 10 ans à son cousin Mahamat Saleh Adam et mariée religieusement à l'âge de 14 ans, Mariam Mahamat Nour a été conduite à son foyer à l'âge de 16 ans.

​Dans l'émission, elle revient en détails sur un passage de son livre lié au mariage collectif dit "Am chillini" et fait des observations sur l'évolution des pratiques et de la société sur la question du mariage.

Mariam Mahamat Nour se remémore la simplicité du mariage à l'époque :
"À l'époque, le mariage était très simple. Il y avait une pièce d'or et une somme de 40.000 Fcfa. Quand on m'a emmené chez mon mari, il avait 21 ans et vivait au sein de sa famille. C'était la famille qui nous prenait en charge. Nous, on trouvait ça normal".

L'ancienne ministre révèle un quotidien de combattante durant ses études, entre la cuisine et les bancs du lycée :
"Dans notre maison, il y avait beaucoup d'hommes célibataires qui venaient de part et d'autre pour les études. Comme j'étais la seule épouse, j'étais tenue de faire la cuisine. Je me lève à 5 heures du matin, je fais le petit déjeuner et je vais de Mardjan Daffack au lycée Felix Éboué à pied. Je reviens, je fais le déjeuner et le soir je fais le dîner. Et je dois étudier en même temps".

Le journaliste Adam Ismaël. © Télé Tchad
Le journaliste Adam Ismaël. © Télé Tchad
Le courage de Mariam Mahamat Nour a suscité des ovations dans le public. Elle estime que de nos jours, le mariage est devenu tout autre chose :
"Le mariage, maintenant, je trouve que c'est beaucoup plus basé sur le matériel. Ce n'est pas le matériel qui fait vivre. Je vous disais qu'on était pris en charge par la famille. Quand il est allé faire ses études, il a commencé à m'envoyer 10.000 Fcfa sur sa bourse de 35.000 Fcfa. Je lui ai écrit, je lui ai dit : tu ne m'envoies rien. Je suis là dans la famille, je mange, je bois, je me lave, je n'ai besoin de rien. À cette époque, je pouvais passer un mois sans avoir 100 Francs. J'étais contente de ma condition. Maintenant, tout est basé sur le matériel. Il faut ça et ça au mariage ; on exige beaucoup d'argent, beaucoup de biens, beaucoup d'or et après dans les foyers, il y a beaucoup d'exigences matérielles. Or, ce n'est pas ça les fondements d'un foyer. Ce n'est pas ça qui peut causer la réussite d'un mariage".



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