Lors d’une prise de parole ovationnée, le clergé a délivré un puissant message devant une audience triée sur le volet. Dans un contexte lourd d’incertitude, l’homme de Dieu a su trouver les mots justes pour apaiser les cœurs. Une intervention qui rompt avec les prises de parole aux accents, tons et à la substance laudatrices de certains orateurs.
« Cette sensibilisation que nous allons faire dans nos familles, dans nos services, dans nos communautés religieuses et ethniques, est-ce que cette sensibilisation suffit pour sauvegarder la paix dans notre région ? Pour ma part, je peux me tromper, mais je crois que les racines de notre préoccupation sont plus profondes et les solutions que nous proposons à l’heure actuelle – j’ai l’impression que c’est une partie des solutions. C’est une solution à court terme pour maîtriser le contexte qui nous préoccupe. Et qu’à moyen et à long terme, il faudra mettre en place une autre lutte, un autre combat pour sauvegarder cette paix.
Quand je suis sur place, j’accueille au minimum 10 à 20 personnes dans mon bureau. À écouter certains parler, nous avons l’impression que le contexte actuel, le climat actuel, est le débordement de la souffrance des cœurs, de la frustration dans les cœurs ; il y a de la frustration dans les cœurs.
Ces manipulations sont venues trouver un terrain fertile à une souffrance qui existe, qui s’est enracinée et qui est en train de déborder. Je crois que c’est la raison pour laquelle je dis que nous devons réfléchir davantage et mettre en place une démarche, une stratégie pour trouver des solutions qui vont jusqu’à déraciner le mal à la racine. Et ce mal à la racine, c’est l’injustice : je peux exagérer, mais c’est l’injustice généralisée, le combat que nous devrons mener dans ce pays si nous voulons éradiquer tous ces discours que nous entendons – ces discours de haine, de violence. Ils ont tout simplement trouvé un terrain fertile. Et je conclus en disant qu’ignorer la douleur et la souffrance qui sont dans les cœurs, c’est ignorer la paix. »
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Présidentielle au Cameroun - Ngaoundéré / Monseigneur Emmanuel Abbo : « Ignorer la douleur et la souffrance qui sont dans les cœurs des Camerounais, c’est ignorer la paix. »











