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Qui est vraiment Faustin Touadéra ?


Alwihda Info | Par Paul YIMBI et Thierry SIMBI - 26 Janvier 2016


A l’heure où le deuxième tour de l’élection présidentielle en Centrafrique approche et alors que son état-major affirme qu’il est le candidat du peuple et de l’éthique, nous avons cherché à en savoir un peu plus sur Faustin Touadéra. Nous nous sommes basés sur des faits réels afin de chercher à savoir quelle était la nature profonde de cet homme trop méconnu du grand public pour comprendre s’il sera capable de répondre aux exigences de la magistrature suprême.


1. Le Premier Ministre avec le moins d’autorité de toute l’histoire de la RCA.

Faustin Touadéra fut certainement le Premier Ministre le plus effacé que l’histoire de la République Centrafricaine. Défié par ses propres ministres, on se demande comment Touadéra a accepté de continuer ses missions de Premier Ministre sinon pour satisfaire son goût pour l’argent. On se souvient comme hier que Parfait Mbaye le traitait de tous les noms ou encore que Ndoutingaï et Findiro l’ancien ministre et procureur n’avaient aucune considération pour lui. En réalité, il fut le seul Premier Ministre de l’histoire de notre pays à avoir eu moins d’autorité que ses propres ministres.
Or, le futur locataire du palais de la renaissance devra être un homme d’autorité avec la rigueur et la hauteur qu’impose la fonction présidentielle. Il devra remettre de l’ordre dans le bateau centrafricain et mater les hors la loi qui souhaitent continuer à imposer leurs règles à l’Etat Centrafricain. Conscients de cela, interrogerons-nous : notre pays sortant d’une crise sans précédent a-t-il besoin d’une personnalité effacée, sans envergure qui affaiblirait encore plus l’autorité de l’Etat ? Assurément non.

2. Un Premier Ministre qui n’a pas su défendre son pays.

Touadéra a été systématiquement écarté par Bozizé et son fils Francis des questions liées à la défense nationale et à l’insécurité dans le pays. Il était contraint d’aller représenter Bozizé aux sommets internationaux lorsque ce dernier ne voulait pas s’y rendre lui-même. Ces voyages à l’international lui ont permis de profiter de Washington, New York ou Paris où il a pris l’habitude de faire du shopping ou encore de faire le beau aux côtés des grands de ce monde pour revenir avec de jolies photos… C’est aussi pendant le règne de Faustin Touadéra que les fonds alloués par des partenaires internationaux pour le processus Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (DDR) ont été détournés accentuant l’isolement de notre pays et exposant les populations civiles aux chefs rebelles qui ont prospéré lorsqu’il était Premier Ministre. Il ne gouvernait d’ailleurs que sur la capitale laissant nos compatriotes des provinces à la merci des bandes armées. La meilleure idée qu’il a trouvé pour défendre le pays fut d’ailleurs de distribuer à grande échelle des machettes offertes par la Chine et destinées aux paysans mais finalement détournées de ce but. Touadéra restera dans l’histoire le Premier Ministre qui n’a pu empêcher la plus grande débâcle de l’armée nationale Centrafricaine face un groupe de bandits qui ont par la suite martyrisé nos compatriotes et plongé notre pays dans le chaos. Encore une fois : la RCA a-telle besoin d’un Président faible incapacble de défendre nos compatriotes sur l’ensemble du territoire ? Non, certainement pas.

3. Un Premier Ministre qui a gardé le silence face aux atteintes aux droits de l’homme et à la corruption.

Qui a déjà entendu Mr Touadéra émettre la moindre dénonciation ou même indignation face aux nombreux cas de détournements de deniers publics qui n’ont cessé de défrayer la chronique et dont la majorité des auteurs se trouvaient même dans son propre gouvernement ? Personne. Sous son autorité, les crimes de sang et les crimes économiques ont consacré la prédation à tous les niveaux de l’Etat. Les droits de l'homme ont été bafoués sans remord ni dénonciation aucune. Les liquidations politiques et les incarcérations se sont ainsi succédées dans la prison secrète de Bossembélé, à environ 150 km au nord-ouest de Bangui, surnommée «Guantanamo» par la population… Citons par exemple l’affaire Charles Massi qui a été arrêté en 2009 et qui est mort des suites de tortures dans ce sinistre endroit lorsque Touadéra était Premier Ministre. En matière de corruption, citons le cas du général Lapo qui, en sa qualité de Directeur Général du Trésor s’octroyait des marchés publics via son entreprise Polygone sans appels d’offres. Même l’argent pour la construction d’un amphithéâtre moderne et digne à l’université de Bangui a été détourné par le recteur Mbobossi avec sa complicité. Tout en étant Premier ministre, le professeur Touadéra surfacturait d’ailleurs ses heures de cours à l’université avec la complicité de ses deux amis de l’université Simplice Sarandji et Mbobossi. La encore le constat est accablant : nul besoin aujourd’hui d’un président qui détournerait les biens publics à son propre profit dans un climat de terreur. Les centrafricains aspirent aujourd’hui au bon développement de leur pays favorisé par l’élection d’un président rigoureux qui unirait l’ensemble de la population. Aujourd’hui, Touadéra est malheureusement incapable de répondre à ce besoin.

4. Un Premier Ministre qui a joui de sa situation confortable sans se soucier du peuple.

Il est clair que le bilan de Touadéra fut désastreux. Seul Bozizé qu’il a servi avec servilité arrivait à lui trouver quelques points positifs à mettre à son actif. Rappelons seulement que sous son autorité, les délestages étaient légions à Bangui et dans les grands centres urbains du pays. Ces pénuries ont d’ailleurs rendu impossible la mise en service de la cimenterie de Nzila. Les infrastructures électriques se sont ainsi considérablement dégradées à tel point que seulement 5% de la population centrafricaine avait accès à l’électricité à la fin de son mandat paralysant de fait l’économie et entravant le bien être de la population…Précisions aussi que 2/3 des centrafricains n’avait pas accès à l’eau potable et que la part du budget allouée à la construction de forages ou de bornes fontaines a inexorablement baissé de 2008 à 2013 lorsque Touadéra était Premier Ministre… Enfin, citons l’état des routes qui s’est dégradé à tel point que le nombre de Km bitumé n’a pas du tout augmenté sous son « autorité. » Les ponts de la capitale qui relient les différents quartiers de Bangui étaient alors endommagés, inopérationnels compliquant de fait la libre circulation de nos compatriotes. Ce sont malheureusement des exemples parmi dans d’autres qui rendent la situation limpide : Touadéra s’est contenté en sa qualité de Premier Ministre de jouir de sa confortable situation matérielle et des fonds spéciaux mis à sa disposition qui lui ont permis d’entretenir plusieurs maîtresses dans Bangui plutôt que de s’intéresser au sort de la population…

5. Touadéra place ses intérêts personnels au-dessus de l’intérêt général de la nation.

C’est aujourd’hui en candidat indépendant que Touadéra brigue un nouveau mandat cette fois-ci pour la magistrature suprême. En plus de ce bilan calamiteux, le candidat Touadéra est hors la loi. En effet, comment croire que quelqu’un qui foule aux pieds le règlement intérieur et le statut de son parti respectera la constitution et l’Etat de droit ? Il est que Mr Touadéra est aujourd’hui guidé par la poursuite de ses intérêts personnels plutôt que le service public à la nation. Comment par ailleurs prévoit-il de gouverner sachant qu’en candidat indépendant, il ne pourra pas dégager une majorité de sièges à l’Assemblée Nationale ? La réponse est simple : il ne compte ni respecter la constitution ni la loi et a future paralysie du pays ne semble pas être sa préoccupation. A l’heure qu’il est, il s’agit plutôt pour Touadéra de revenir coûte que coûte aux affaires pour profiter un peu plus des richesses de notre pays sur le dos de la population.

Paul YIMBI et Thierry SIMBI



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