Accueil
Envoyer à un ami
Imprimer
Grand
Petit
Partager
INTERNATIONAL

RCA: Ce n'est pas le moment d'abandonner la population civile, prévient l'ONU


Alwihda Info | Par CAO - 1 Juin 2017


En RCA aujourd'hui, près d'une personne sur deux dépend de l'aide humanitaire pour survivre, un ratio parmi les plus élevés au monde. Près de la moitié de la population est confrontée à l'insécurité alimentaire.


1 juin 2017 – La Coordinatrice humanitaire en République centrafricaine (RCA), Najat Rochdi, a exhorté jeudi la communauté internationale à se rallier d'urgence derrière les acteurs humanitaires qui s'efforcent d'assister des milliers de civils dans le pays. « La fréquence et la brutalité des attaques à Bangassou, Bria, Alindao et dans d'autres localités ont atteint des niveaux qui n'avaient pas été enregistrés depuis août 2014 », a déclaré Mme Rochdi lors d'une réunion d'information pour les États membres organisée à l'Office des Nations Unies à Genève. « Il existe des signes profondément inquiétants de manipulation de la religion visant à déclencher la dernière vague d'attaques qui a secoué le pays », a prévenu celle qui occupe également les fonctions de Coordinatrice résidente des Nations Unies en RCA. « Il faut rapidement saisir ce qui pourrait présenter la dernière occasion d'empêcher une nouvelle escalade de la crise ». De nouveaux foyers de violence ont vu le jour à travers la Centrafrique et d'atroces crimes intercommunautaires divisent et éparpillent le tissu social du pays, a indiqué le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA). Au cours des deux dernières semaines, plus de 100.000 personnes ont été nouvellement déplacées. Dans la ville de Bria, au centre de la RCA, la violence qui a éclaté à la mi-mai a déraciné plus de 40.000 personnes. En attaquant la ville de Bangassou, dans le sud-est du pays, où la coexistence pacifique a résisté à tous les épisodes violents précédents, les groupes armés ont attaqué un symbole de cohésion sociale. Les combats ont tué plus de 100 personnes et contraint des milliers à fuir leur maison. « Ce n'est pas le moment de renoncer à la paix » « Les communautés déplacées par ce regain de violence ont cherché refuge dans des zones que nous pouvons difficilement atteindre. Les acteurs humanitaires font face à des défis logistiques et de sécurité, aggravés par des déficits de financement, » a déclaré Mme Rochdi. « À moins que les acteurs humanitaires ne disposent de moyens suffisants, des dizaines de milliers de personnes parmi les plus vulnérables seront exclues de l'aide, plusieurs d'entre elles seront tuées, et des zones entières du pays se retrouveront abandonnées », a-t-elle prévenu. La recrudescence de la violence a engendré un accroissement considérable du nombre de déplacés à l'intérieur du pays, comptabilisant aujourd'hui plus de 500.000 personnes pour la première fois depuis 2014. Un nombre presqu'autant élevé de personnes a trouvé refuge dans les pays voisins. Au total, aujourd'hui, plus d'une famille sur cinq a été obligée de quitter leur maison. « Cette nouvelle escalade survient à un moment où les communautés en République centrafricaine ont désespérément besoin de relèvement et de reconstruction. Cette crise de plus en plus aigüe nécessite un engagement fort de tous les partenaires, » a déclaré Mme Rochdi. « Ce n'est pas le moment de laisser tomber la population de la République centrafricaine. Ce n'est pas le moment de renoncer à la paix ». Les nouvelles urgences augmentent les besoins déjà immenses en assistance humanitaire, découlant d'une crise de quatre ans et aggravés par le manque d'infrastructures et de développement de nombreuses régions du pays. En RCA aujourd'hui, près d'une personne sur deux dépend de l'aide humanitaire pour survivre, un ratio parmi les plus élevés au monde. Près de la moitié de la population est confrontée à l'insécurité alimentaire. Le plan de réponse humanitaire pour 2017 qui s'élève à 399,5 millions de dollars n'a jusqu'à présent été financé qu'à hauteur de 25%. Centre d'actualités de l'ONU News Tracker: autres dépêches sur la question Centrafrique : de nombreuses violations de droits humains pourraient constituer des crimes de guerre et contre l'humanité.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)