
Une vulnérabilité tchadienne exacerbée
Face à cette situation critique, le ministère tchadien de la Santé Publique et de la Prévention a lancé une alerte le 29 mai, appelant les responsables des structures sanitaires de l'Est du pays, frontalières avec le Soudan, à se préparer à toute éventualité. Le Tchad se trouve dans une position de vulnérabilité extrême, partageant plus de 1 000 kilomètres de frontière avec le Soudan. Le pays accueille actuellement un afflux massif de réfugiés et de retournés tchadiens fuyant les violences, soit environ 70 000 personnes depuis mai 2025.
Ces populations vivent dans des conditions extrêmement précaires : promiscuité, insuffisance d'eau potable et de services d'hygiène, et accès limité aux soins de santé. Cette situation de vulnérabilité extrême favorise une propagation rapide du choléra si des mesures préventives ne sont pas immédiatement renforcées.
Cas suspects aux frontières et mobilisation sanitaire
Des cas suspects de choléra auraient déjà été signalés à El Geneina, à seulement quelques kilomètres de la frontière tchadienne. Cinq cas probables, dont un décès, ont été identifiés selon l'OMS. Tous les patients provenaient de Khartoum, et certains avaient transité par Nyala, une autre ville soudanaise également touchée par l'épidémie. Ces mouvements de population, combinés à l'absence de contrôle sanitaire structuré aux points d'entrée, augmentent considérablement le risque d'introduction du choléra sur le territoire tchadien.
À ce jour, aucun cas n'a été officiellement notifié au Tchad. Cependant, les autorités sanitaires tchadiennes, avec l'appui de l'OMS et d'autres partenaires, ont commencé à se mobiliser. L'OMS et les partenaires en santé ont mis en place un état de préparation dans les provinces du Ouaddaï, du Wadi Fira et du Sila. Des kits de choléra ont été pré-positionnés pour la prise en charge de 2 000 patients, et des formations sont en cours pour les agents de santé. Des campagnes de sensibilisation ont également été lancées dans les zones à risque.