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AFRIQUE

Sahel : les eaux souterraines peuvent irriguer 2 à 3 millions d’hectares (Banque mondiale)


Alwihda Info | Par Mbainaissem Gédéon - 12 Octobre 2023


Dans une note thématique numéro 3 de la Banque mondiale du juin 2023, publiée en septembre 2023, il est relevé que les eaux souterraines du Sahel peu profondes peuvent développer l’irrigation sans risque de surexploitation.


Selon la Banque mondiale, diverses études régionales menées dans les six pays du Sahel, à savoir le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal et le Tchad, montrent que les possibilités de mise en valeur des eaux souterraines peu profondes, sont considérables et pourront irriguer jusqu’à 2 à 3 millions d’hectares.

Pour la Banque mondiale, les agriculteurs, individuellement ou en groupe, pourraient se lancer dans l’irrigation en pompant les eaux souterraines peu profondes, avec des équipements adaptés à des superficies allant de moins d’un hectare à plusieurs hectares.

Les diverses études régionales menées soulignent que les eaux souterraines sont indispensables à la poursuite d’activités agricoles et au maintien des moyens de subsistance au Sahel, mais elles sont encore peu exploitées. La captation des eaux souterraines, domaine en pleine évolution, échappe encore largement à toute réglementation et reste mal géré.

La Banque mondiale suppose que si les six pays du Sahel ciblés dans cette étude se sont dotés d’un cadre juridique régissant le prélèvement d’eau souterraine, leur application n’est pas pleinement effective, et de nombreux particuliers installent des pompes et exploitent des forages sans permis ni contrôle ultérieur des prélèvements.

Pour elle, il est nécessaire d’utiliser une pompe immergée plus coûteuse et plus complexe qu’une pompe d’aspiration bon marché, dès que le niveau de pompage des eaux souterraines dépasse 8 mètres. Or, l’extraction d’eau plus profonde, par ces pompes immergées, pourrait conduire à la surexploitation et à l’épuisement des ressources en l’absence de réglementation ou de contrôle assurant une gestion et un captage durables. Commente-t-elle.

Pour faire face à cela, la Banque mondiale propose des pistes de solutions. Les projets de développement des modes d’irrigation dirigée par les agriculteurs (FLID) doivent alors promouvoir l’utilisation de matériaux locaux pour le cuvelage des puits de manière à réduire les coûts d’investissement et à faciliter l’accès aux sources d’eau souterraine peu profondes ; il faut renforcer les capacités des puisatiers et d’améliorer les techniques de construction des puits afin d’en accroître le rendement et la viabilité ; rendre les pompes solaires de surface plus accessibles au Sahel, afin de permettre aux femmes et aux autres groupes de population vulnérables d’irriguer plus facilement leurs cultures, mais aussi de réduire le coût de ces opérations, de limiter les émissions de gaz à effet de serre et d’éviter la surexploitation des eaux souterraines ; éliminer les obstacles empêchant les femmes, qui jouent un rôle essentiel dans la production agricole, d’accéder aux technologies plus performantes d’irrigation par les eaux souterraines.

De ce fait, la Banque mondiale appelle à lutter contre les valeurs patriarcales profondément enracinées qui entravent la participation des femmes, mais aussi de créer l’environnement qui leur permettra de mener à bien leurs projets agricoles et de surmonter les barrières technologiques.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)