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ANALYSE

Sangaris change de fusil d'épaule en Centrafrique


Alwihda Info | Par ALI ZAORO Fayçal Khalil - 25 Mars 2014



Par ALI ZAORO Fayçal Khalil

Une patrouille de l'armée française en Centrafrique. Sia kambou/AFP
Une patrouille de l'armée française en Centrafrique. Sia kambou/AFP
La communauté internationale et les nations unies ont mandaté la SANGARIS et la MISCA de désarmer les forces du mal en présence autrement dit les « Milices » ; afin de ramener la paix, de faciliter la réconciliation entre les Centrafricains et de permettre à ce que l’autorité de l’ETAT soit étendue sur l’ensemble du territoire.

En effet, cette mission, si délicate ne prévoyait aucune facilité quant à la circonscription des principaux ennemis qui semblaient être d’une part les EX- SELEKA ; coalition ayant porté DJOTODIA au pouvoir après le coup d’ETAT du 24 mars 2013. Force soit disant à majorité musulmane et qui selon certains opinions, bénéficie du soutien des musulmans. Elle était facile à identifier car visible sur le terrain et d’autre part la nébuleuse groupe d’auto défense dénommée ANTIBALAKA ; force constituée soit disant des milices essentiellement chrétiennes, bénéficiant également du soutien de la communauté chrétienne (propos rejetés énergiquement par les représentants religieux chrétiens) ; alors que l’opinion publique Chrétien Centrafricain dans sa majorité a salué l’action des ANTI-BALAKA et les a même traité des patriotes. Elle était éparpillée dans plusieurs régions du pays avec des sous-groupes multiples, difficilement identifiables car agissant en guérilla dont l’objectif était soit disant de libérer le peuple Centrafricain.

Voilà à mon avis une mission où la confusion, l’amalgame ; risquant de donner lieu à un affrontement intercommunautaire, lequel affrontement ayant longtemps fait l’objet d’une campagne d’intoxication entretenu par certains politiciens, appuyé par les médias (notamment la radio ndekeluka qui a été comparée à la radio mille colline) et les journaux de la place en stigmatisant les musulmans ; pourrait provoquer un déséquilibre si l’on n’a pas pris le soin de poser en amont le réel problème. La France de son coté à travers l’opération SANGARIS a montré son engouement, son dévouement et son professionnalisme pour désarmer en observant une impartialité totale afin d’échapper aux critiques des partisans si jamais des bavures se commettaient. Malheureusement, elle n’y échappe pas ; car étant sur le terrain les données vont changer ; les EX-SELEKA devenus l’unique force du mal, sont désarmés et cantonnés ainsi que des milices soit disant Musulmanes, elles aussi étaient désarmées de gré ou de force et DJOTODIA ; premier président Musulman en Centrafrique, contraint à la démission par ce que son image était beaucoup plus perçue comme l’élément catalyseur du mal.

L’avantage était à ce titre du côté des ANTIBALAKA, qui ayant su que le terrain étant libre, a commencé à s’exprimer négativement dans tout le pays, se comportant comme s’ils avaient gagné la guerre ; par des massacres, des destructions des biens et des lieux de culte Musulman à savoir les mosquées. Notons que les dommages étaient pratiquement graves dans les deux camps. Mais au fur et à mesure que les violences évoluaient sur le terrain ; les Musulmans étaient devenus la cible principale des ANTIBALAKA et ne sachant à quel saint se vouer devant l’avancée grandissante des atrocités ; brandissent haut et fort la passivité des soldats de la mission SANGARIS qui selon les déclarations ; appuient les ANTIBALAKA dans leur projet macabre guidé contre les Musulmans dont l’exode massif ou la fuite des atrocités va amener certains à se diriger vers le nord pour y trouver refuge et d’autres à se diriger soit vers le Cameroun ou vers le Tchad. N’en restant pas là, car même les ONG internationales (HUMAN WATCH RIGTH, FIDH, NU HCR), et l’Amnistie Internationale ; confirment la version de passivité des soldats Français.

Le lynchage d’un élément des FACA ( Forces des Armées Centrafricaines ) dénommé IDRISS, suspecté complice des EX- SELEKA par les FACA en plein publique à l’ENAM ( Ecole Nationale de l’Administration et de la Magistrature ), l’assassinat d’un représentant parlementaire au lendemain de la session extraordinaire à l’assemblée nationale , la pression de la communauté internationale qui devenait de plus en plus pressante sur la France, poussent cette dernière à hausser le temps par la voix de son général ; chef de l’opération SANGARIS Mr : SORIANO qui déclare je cite : « les ANTIBALAKA , soit disant groupe d’auto défense de la libération du peuple Centrafricain ; sont déclarés l’ennemie de la paix, ils stigmatisent la communauté, ils sont les principaux fauteurs de troubles . » fin de citation.

L’archevêque de Bangui qui a constitué avec les autres chefs religieux ; le trio qui œuvre pour désarmer les cœurs et les esprits afin de ramener la paix et faciliter la réconciliation, vont eux aussi jouer tour à tour leur rôle dans la sensibilisation des communautés par des paroles non pas religieuses, mais des paroles de nature politiques et qui attisent la haine. L’exemple est que l’un de ces soit disant chefs religieux déclarait sur Rfi je cite : « je suis exaspéré. Ce que je voyais dans les films est devenu une réalité en Centrafrique. J’ai vu des hommes, femmes et enfants brulés vifs. C’est une véritable abomination. Je demande à la communauté internationale, notamment la France d’intervenir en Centrafrique ». Fin de citation.

Quelques mois plus tard après ce constat, ce même chef religieux avait déclaré que : « certains éléments de SELEKA que j’ai rencontré ne parle ni le Sango, ni le Français. Ils ne parlent que la langue Arabe, alors que les musulmans eux aussi parlent l’Arabe, donc il faut craindre une sorte de complicité entre les musulmans et les SELEKA. Par contre les ANTI-BALAKA, sont un groupe de jeunes Centrafricains, mobilisés à l’aide des armes artisanales ou de chasse pour tenter de se défendre contre les exactions répétées des SELEKA. ».
Et quant à celui qui se dit représentant des musulmans déclarerait je cite : « les musulmans à savoir enfants, femmes, hommes et vieillards ; massacrés par les ANTI-BALAKA, sont tous complices des SELEKA ». Fin de citation.

L’ironie serait de constater qu’après la déclaration de guerre de la communauté internationale aux milices ANTI-BALAKA, la deuxième personnalité de ces chefs religieux va lui aussi dire en ces termes : « les ANTI-BALAKA sont des assassins, voyous et ennemis du peuple Centrafricain ».

Les questions sont là :

Est-ce qu’un travail de sensibilisation et de conditionnement des belligérants notamment les ANTI-BALAKA et tout leur soutien, n’a-t-il pas été fait en prélude de ce que nous vivons aujourd’hui ?

Et si les ANTIBALAKA sont désarmés comme affirment la SANGARIS et la MISCA, que se passera-t-il après ?

Dira-t-on que c’est la vérité qui aurait rattrapée le mensonge ?

Ce n’est que le début, attendant voir la suite.



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