Tchad - Covid-19 : à Abéché, les mesures barrières timidement appliquées

A Abéché, certaines des mesures barrières prises par le gouvernement afin de barrer la route à la propagation du Covid-19 sont foulées au pied.

Dans la province du Ouaddai, face au laxisme, il a fallu que le gouverneur de la province, le général Ramadan Erdebou fasse un communiqué radiodiffusé à l'ONAMA d'Abéché pour instruire le commissaire de police à mettre de l'ordre au sein de l'hôpital provincial. 

Très tôt ce lundi matin, les policiers ont envahi l'hôpital pour déguerpir les citoyens qui se regroupent dans les couloirs et sous les arbres.

"Je ne veux pas voir les gens s'entasser à l'hôpital, laissez un seul garde-malade", a-t-il instruit à des policiers. 

En principe, tous les marchés hebdomadaires et journaliers dans la province doivent être fermés jusqu'à nouvel ordre, exception faite aux vendeurs de denrées alimentaires tels que le maïs, la farine, les légumes, le mil, le sorgho ou la viande pour permettre à la population de s'approvisionner.

Toutefois, certains commerçants ne veulent pas fermer les boutiques non alimentaires et vaquent normalement à leur travail.

Les enfants à la rue dans le désarroi

Les enfants à la rue se retrouvent coincés par les mesures barrières prises par le gouvernement. "Nous n'avons rien maintenant, on ne sait où aller manger, les restaurants sont fermés, les bouchers ne travaillent pas, alors que c'est là où nous trouvons au jour le jour de quoi subvenir à nos besoins", martèle l'un d'eux.

"Nous ne trouvons même pas de savon pour laver nos habits, aucun centre ne pense à nous", ajoute-t-il.

Un groupe de jeunes à la rue demande même à rencontrer les autorités provinciales pour plaider leur sort. Ils estiment être des tchadiens comme les autres.

De même, les jeunes qui exerçaient de petits commerces ambulants ont cessé. Ils ne peuvent plus récupérer de marchandises avec les commerçants qui ont fermé leurs portes.