La délégation s'est notamment rendue sur un site d'éleveurs situé à environ 4 kilomètres de Danamadji. L'installation récente d'environ 130 éleveurs nomades autour de Danamadji et Maro, à la recherche de pâturages en cette saison pluvieuse, a provoqué la colère de certains autochtones. Le Sous-préfet Tougondjidé Léonard a expliqué que ces éleveurs ont été accueillis dans un esprit de solidarité, avec un délai de six mois pour rester, le temps qu'une solution de relocalisation soit trouvée.
La délégation parlementaire était composée des députés Nganderé Djimé, Ndougonna Mbakasse Riradjim, Ngaradjina Roubakoua, Ngalaba Kossi, Romadoungar Félix et Matoïngué Belingar. Ils ont choisi de se rendre sur place pour évaluer la situation et identifier des pistes de solutions.
À Danamadji, les députés ont rencontré les autorités locales, les chefs traditionnels, les jeunes et les femmes. Les préoccupations soulevées par la population étaient nombreuses : manque d’infrastructures, insécurité, arnaque par certaines forces de sécurité, vols de bétail, absence d’écoles et de centres de santé, mais surtout l’inquiétude liée à l'installation des éleveurs et la question des 35 000 réfugiés et retournés qui pourraient être laissés à leur sort après le retrait du HCR.
Le député Nganderé Djimé a insisté sur l'importance de la paix et de la tolérance : « Nous ne voulons pas de conflits entre agriculteurs et éleveurs dans la province du Moyen-Chari et dans tout le Tchad. Nous devons rester unis et vivre ensemble en paix. »
En visitant le site des éleveurs, l'un de leurs représentants a affirmé qu’ils ne cherchaient pas à créer des problèmes, mais simplement à trouver des lieux de subsistance en cette saison pluvieuse, tout en souhaitant vivre en harmonie avec les habitants.
La mission s'est poursuivie à Maro et Sido, où les discussions ont également porté sur les problèmes de sécurité, de développement et de prévention des conflits. Les députés ont demandé aux habitants d’éviter les violences et de privilégier le dialogue pour résoudre les différends. Le Préfet de la Grande-Sido, le Général Tina Pierre Salvamanbe, a salué cette initiative parlementaire visant à rechercher la paix et le vivre-ensemble tout en se préoccupant des besoins prioritaires de la population.
Le député Matoïngué Belingar a félicité la population pour sa franchise : « Merci pour votre honnêteté. Grâce à vos témoignages, nous allons faire remonter vos préoccupations aux autorités concernées, pour qu’une solution soit rapidement trouvée. Le dialogue et la solidarité sont essentiels pour que les différentes communautés vivent ensemble dans le respect et la tranquillité. »
La mission s'est également rendue aux camps des retournés de Maïngama dans la sous-préfecture de Sido.