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Tchad : Les zones d'ombres d'un attentat qui endeuille le Tchad


Alwihda Info | Par - 16 Juin 2015


Les évènements terroristes d'hier ont marqué la population tchadienne, ces actes d'extrême violence ont supprimés injustement de nobles vies humaines. Pendant plusieurs mois le doute et la menace pesaient chez les politiques tout comme au sein du peuple mais malheureusement c'est avec un grand regret que ceux que nous combattons au Nigéria et au Cameroun, ont réussi à déstabiliser notre capitale, et à faire de nombreuses victimes. La colère n'est que résultat, mais l'analyse de ce qui c'est passé s'avère un devoir.


Crédit photos / Alwihda Info / DWiche
Crédit photos / Alwihda Info / DWiche
Les évènements terroristes d'hier ont marqué la population tchadienne, ces actes d'extrême violence ont supprimés injustement de nobles vies humaines. Pendant plusieurs mois le doute et la menace pesaient chez les politiques tout comme au sein du peuple mais malheureusement c'est avec un grand regret que ceux que nous combattons au Nigéria et au Cameroun, ont réussi à déstabiliser notre capitale, et à faire de nombreuses victimes. La colère n'est que résultat, mais l'analyse de ce qui c'est passé s'avère un devoir.

Le Tchad a pris la courageuse décision d'intervenir au Nigéria et au Cameroun contre la secte terroriste Boko Haram, le pays a déployé un effort considérable et incontestable pour tenter d'éradiquer le terrorisme de la sous-région en enregistrant des victoires louables mais un bon nombre de nos vaillants soldats sont tombés sur le champ de bataille, et ce ci n'a pas stoppé la détermination de l'armée tchadienne à continuer jusqu'au bout. Malgré que le Tchad soit un pays très pauvre mais en situation d'émergence, le président Déby a accepté de relever le défi et de mettre en échec Boko-Haram.
Mission difficile relevant d'une tâche complexe, malgré les multiples réunions et concertations entre les Chefs d'Etats concernés de près ou de loin dans ce combat anti-terroriste.
Boko Haram a menacé à maintes reprises d'attaquer le Tchad et notamment dans des vidéos de propagandes diffusés sur les réseaux sociaux. Ils sont parvenus à faire des victimes dans la région du Lac-Tchad à Ngouboua il y a quelques mois et hier ils sont parvenus à déstabiliser notre capitale en introduisant des kamikazes.
Plusieurs questions se posent actuellement :
Nous connaissons déjà le "pourquoi" de ces actes mais il faut chercher aussi à savoir,
Comment Boko-Haram a réussit à s'introduire dans la capitale ?
Pourquoi les services de sécurité n'ont pas réussi à prévoir et déjouer ces attaques ? Le pouvaient-ils ?
Y aurait-t 'il une complicité tchadienne de nature civile ou politique avec ces terroristes ?
Peut-on aujourd'hui être certain qu'aucun élément de Boko-haram se trouve sur le sol tchadien ?
Et si d'autres éléments de Boko-Haram logent sur le territoire tchadien,  combien sont-ils ?
comment faut-il réagir face à ces attaques ?

Aussitôt les attaques perpétrés, le Premier-Ministre Pahimi Kalzubé Deubet a pris des mesures de sécurité, notamment en ordonnant la fermeture de la frontière tchado-camerounaise et en déployant plusieurs militaires et forces de sécurité lourdement armés sur les sites les plus importants de la capitale et en interdisant par ailleurs la circulation des motos dans certains zones de la capitale notamment aux alentours de la présidence.
Boko-Haram a réussit à démontrer que même si nous sommes puissants à l'extérieur, à l'intérieur nous pouvons être déstabilisés. Nous l'avions été certes mais le serons nous encore ?
A côté du commissariat central se trouve d'autres administrations tout aussi importantes, tel que le siège des renseignements secrets, ou voir encore la chancellerie diplomatique française, le Haut conseil de Communication, et non loin la Présidence de la République.
Qui pourrait garantir que Boko-Haram n'envisagera pas d'autres Kamikazes sur le sol tchadien ?
Dans les provinces ou encore visant des cibles privilégiés tels que les bâtiments de l'Administration, la Présidence ou les chancelleries ?

Il faut analyser tout cela car nous ne sommes pas à l'abri de nouveaux actes de terrorisme.
La concentration de la population dans la capitale est assez dense et forte, certains lieux doivent être évités, en ciblant uniquement les bâtiments administratifs de la police et des services de sécurité, Boko-Haram souhaiterait probablement défier l'Administration sécuritaire.
En ce sens, le Ministère de la sécurité publique devra combattre Boko-Haram à l'intérieur avec la même énergie que L'armée nationale a déployée pour combattre Boko-Haram à l'extérieur.
L'interdiction des "vitres-fumés", la circulation des motos ne protègera jamais assez la population mais plutôt l'Administration. Il faut prendre des mesures sécuritaires importantes car même les chancelleries sont maintenant en danger.

Le "kamikazisme" est une arme plus puissante que le nucléaire car celui qui s'explose peut avant d'atteindre son objectif, dépecer plusieurs citoyens au passage ou même provoquer un "carnage sanguinaire" sans se soucier des forces de sécurités car son objectif de mourir ensuite est déjà acquis depuis longtemps. La pensée criminelle est tellement forte que rien ne pourrait arrêter ces terroristes en chemin. La pauvreté a aussi un impact indirect certes mais de grandeur car, ces terroristes peuvent se voir aidés par des citoyens locaux en échange de quelques billets fraichement donnés.
Il sera impossible de savoir quel est le nombre si il y'en a, de terroristes présents sur le territoire local et de prévoir aussi ce qu'ils comptent faire. Tout se joue sur le talent des services de sécurité qui ne pourront que accentuer les fouilles, contrôles identitaires, contrôles des appels téléphoniques et autres moyens classiques et traditionnels.
Si l'ennemi parvient à pénétrer et à franchir les frontières, alors il lui sera très facile par la suite de mener à terme ce qu'il envisage. Il faudra renforcer les contrôles frontaliers, contrôler les abords maritimes et fluviales.

Que faut-il voir sur le long terme ?
Le menace est d'autant plus grandissante car actuellement l'Etat islamique progresse rapidement en Libye et occupe actuellement un axe routier important reliant le sud libyen au nord tchadien.
Disposant d'importants moyens financiers et matériels ainsi qu'humain, Daesh pourrait suite à sa progression pénétrer dans le Tibesti voir le grand Kanem ou provoquer des "allégeances".
D'ailleurs Boko-Haram affilié maintenant à Daesh pourrait bénéficier d'un acheminement matériel important.

Enfin les kamikazes sont des bombes ambulantes moralement paramétrés et plus efficaces que les missiles militaires. A partir de ce moment là, il faut considérer Boko-haram comme une puissante armée terroriste qui dispose de plusieurs bombes de ce type (kamikazes).
Il faudra plus qu'une armée de policiers pour mettre en échec ce genre d'acte ignoble , violent, barbare et fort regrettable perpétré à l'intérieur du territoire national.

Nous avons toutefois  le devoir d'afficher un optimisme fort pour combattre à l'intérieur comme à l'extérieur Boko-Haram, et c'est en unissant nos forces que nous pourront y parvenir.

Sadam Ahmat.





 
Sadam Ahmat
Rédaction d'Alwihda Info. En savoir plus sur cet auteur



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