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Tchad : Max Loalngar passe le bâton à Mme Mingué Ngaye Bouroumbé à la tête du CADH


Alwihda Info | Par Ali Moussa - 28 Janvier 2022


Cette passation de témoin se déroule à un moment crucial de la vie du pays, après un moment de tempêtes et de turbulences qui ont jalonné le dernier mandat.


Le Collectif des Associations des Droits de l’Homme (CADH) a organisé une cérémonie de passation de service entre le président sortant, et la nouvelle présidente, ce jeudi 27 janvier à son siège sis au quartier Habena, dans le 7ème arrondissement de N’Djamena.

À cet effet, Me Max Loalngar, l’ancien président du Collectif a passé la main à la nouvelle présidente, Mme Mingué Ngaye Bouroumbé. Durant une année, à la tête du CADH, Me Max Loalngar a rappelé que son mandat a été fortement marquée par les violations diverses des droits humains tels que, la violation des droits de l’homme sur les conflits intercommunautaires, agriculteur-éleveurs, les violations diverses des droits communs et surtout, des violations commises par les forces de défense et de sécurité.

La dernière se passe actuellement à Abéché, où la population, suite à une histoire banale de chefferies traditionnelles, s’est retrouvée dans la rue pour manifester. Et cela a occasionné la descente des forces de défense et de sécurité par une répression dans le sang. Max Loalngar fait un bilan provisoire de 15 morts et plus de 58 blessés, certains avec de graves lésions.

Par ailleurs, Me Max Loalngar s’inquiète du centre de formation militaire qui a été implanté dans le petit village, à quelques kilomètres de Sarh, sur le site anciennement occupé par le SATOM, et où ne sont admis que les enfants peuls et haoussa. « Ce centre de formation militaire est situé à côté d’un centre de santé et d’une école. Depuis que ces recrus ont pris leur quartier dans ce centre, l’accès au centre de santé et l’accès à l’école se sont rendus difficiles, occasionnant pour la population des soucis, des inquiétudes majeures tant pour la formation de leurs enfants, que pour le centre de santé qu’ils font normalement soin. Ces sont violations graves », a-t-il déploré.

Max Loalngar poursuit que la situation des droits de l’homme est marquée fondamentalement par l’impact d’un choix politique assez souvent irréfléchi. « Cette situation nous oblige à mettre le pied dans le secteur de la politique, parce que si la politique doit causer un tort et doit être constituée d’une remise en cause aux défenseurs des droits de l’homme, nous devons attaquer la politique en face, à la seule différence que nous n’aspirons nullement à exercer les hautes fonctions politiques mais nous devons nous prononcer », a-t-il interpellé.

La présidente entrant du CADH, Mme Mingué Ngaye Bouroumbé, a relevé que cette passation de témoin se déroule à un moment de défi. Ce défi se situe au niveau personnel, car elle prend la tête d’un collectif, après un grand leader dévoué, déterminé pour la cause nationale et qui a pu bravé les tempêtes et les turbulences qui ont jalonné son parcours durant son mandat. Pour elle, l’attitude de son prédécesseur lui impose le courage et l’abnégation afin de protéger les acquis qu’il laisse pour conduire le bateau à bon port et apporter une plus-value par sa modeste personne à l’action collective. Mme Mingué Ngaye Bouroumbé souligne que le CADH doit continuer à jouer un rôle de premier plan au sein de la société civile, et dans le contexte actuel de la transition. Elle porte des réserves sur la transition qui ne se déroule pas comme veulent les Tchadiens dans leur ensemble, malgré l’annonce de la date du prochain dialogue national inclusif.

Sur le terrain, le climat politique et social reste tendu, la persistance des violences intercommunautaires notamment au Ouaddaï, en est une illustration. Des violations massives des droits de l’homme sont observées au quotidien à travers le pays. Il s’agit des questions d’intérêt national qui interpellent le CADH. A cet effet, il est demandé à chacune des organisations affiliées au CADH, de faire des efforts pour les objectifs fixés à savoir : contribuer à ce que l’édification d’un Etat de droit au Tchad soit une réalité.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)