En un an et demi, au moins six journalistes tchadiens ont signalé à Reporters sans frontières (RSF) avoir été suivis et surveillés par des individus en civil ou en uniforme, souvent à bord de véhicules sans plaques d’immatriculation. Cette pratique, qui semble s’être généralisée depuis le référendum constitutionnel de décembre 2023, alimente un climat de peur et d’autocensure au sein de la profession.
Un climat de peur permanent
« Je ne sors plus après 18 heures car j’ai peur pour ma sécurité », confie Djimet Wiche, journaliste pour Alwihda Info et correspondant de l’AFP. Depuis décembre 2023, il affirme être surveillé et suivi par des individus, parfois en uniforme. Le 10 janvier 2024, il aurait été filé par un motard militaire, puis observé à plusieurs reprises par des véhicules aux vitres teintées stationnés près de son domicile et de son bureau.
RSF souligne que ce cas n’est pas isolé : au moins six journalistes jugés critiques envers le pouvoir ont subi des filatures similaires depuis un an et demi. Contactées, les autorités – dont le ministre de la Communication, Gassim Chérif Mahamat – n’ont pas répondu aux sollicitations de l’organisation.
Une stratégie d’intimidation
Pour Sadibou Marong, directeur du bureau Afrique subsaharienne de RSF, ces méthodes s’apparentent à « une stratégie insidieuse pour empêcher les journalistes perçus comme critiques du pouvoir d’exercer leur droit d’informer ». Elles limitent leur liberté de circulation, affectent leur santé psychologique et menacent directement leur capacité à travailler.
Le mode opératoire est systématique : véhicules banalisés, vitres teintées, absence de plaques et individus rôdant près des domiciles. Plusieurs victimes affirment avoir identifié des agents de l’Agence nationale de sécurité de l’État (ANSE) ou de la Direction générale des renseignements et des investigations (DGRI). L’ANSE dément tout programme de surveillance des journalistes.
Journalistes poussés à l’exil ou au silence
Face à ces menaces, certains journalistes ont dû s’exiler temporairement, comme Jules Daniel Yo-Hounkilam, directeur du journal Libérateur, ou Nedoumbayel Bonheur de Electron TV, tous deux visés après avoir publié des enquêtes critiques. D’autres, comme Alphonse Mbaindoroum, ont cessé leurs activités médiatiques pour se protéger.
Un contexte marqué par la répression
Ces filatures s’ajoutent à un climat déjà tendu pour les médias tchadiens. Ces dernières années, plusieurs journalistes ont été assassinés, torturés ou arbitrairement détenus, comme Idriss Yaya de la Radio communautaire de Mongo, tué avec sa famille en mars 2024, ou Service Ngardjelaï, de Toumai TV, emprisonné et torturé pendant sept mois.
La Haute Autorité des médias et de l’audiovisuel (HAMA) a également tenté en décembre 2024 d’interdire la diffusion de contenus audiovisuels en ligne, avant que la Cour suprême ne suspende cette décision. Plus récemment, le procureur de N’Djamena a menacé de poursuites les journalistes enquêtant sur le massacre de Mandakao.
RSF exige des explications
RSF appelle les autorités tchadiennes à « mettre fin immédiatement à ces pratiques de filature » et à garantir que les journalistes puissent exercer leur métier sans représailles. L’organisation exhorte également les services de renseignement à s’expliquer et à respecter la loi sur la presse et les engagements internationaux du Tchad en matière de liberté d’expression.
Un climat de peur permanent
« Je ne sors plus après 18 heures car j’ai peur pour ma sécurité », confie Djimet Wiche, journaliste pour Alwihda Info et correspondant de l’AFP. Depuis décembre 2023, il affirme être surveillé et suivi par des individus, parfois en uniforme. Le 10 janvier 2024, il aurait été filé par un motard militaire, puis observé à plusieurs reprises par des véhicules aux vitres teintées stationnés près de son domicile et de son bureau.
RSF souligne que ce cas n’est pas isolé : au moins six journalistes jugés critiques envers le pouvoir ont subi des filatures similaires depuis un an et demi. Contactées, les autorités – dont le ministre de la Communication, Gassim Chérif Mahamat – n’ont pas répondu aux sollicitations de l’organisation.
Une stratégie d’intimidation
Pour Sadibou Marong, directeur du bureau Afrique subsaharienne de RSF, ces méthodes s’apparentent à « une stratégie insidieuse pour empêcher les journalistes perçus comme critiques du pouvoir d’exercer leur droit d’informer ». Elles limitent leur liberté de circulation, affectent leur santé psychologique et menacent directement leur capacité à travailler.
Le mode opératoire est systématique : véhicules banalisés, vitres teintées, absence de plaques et individus rôdant près des domiciles. Plusieurs victimes affirment avoir identifié des agents de l’Agence nationale de sécurité de l’État (ANSE) ou de la Direction générale des renseignements et des investigations (DGRI). L’ANSE dément tout programme de surveillance des journalistes.
Journalistes poussés à l’exil ou au silence
Face à ces menaces, certains journalistes ont dû s’exiler temporairement, comme Jules Daniel Yo-Hounkilam, directeur du journal Libérateur, ou Nedoumbayel Bonheur de Electron TV, tous deux visés après avoir publié des enquêtes critiques. D’autres, comme Alphonse Mbaindoroum, ont cessé leurs activités médiatiques pour se protéger.
Un contexte marqué par la répression
Ces filatures s’ajoutent à un climat déjà tendu pour les médias tchadiens. Ces dernières années, plusieurs journalistes ont été assassinés, torturés ou arbitrairement détenus, comme Idriss Yaya de la Radio communautaire de Mongo, tué avec sa famille en mars 2024, ou Service Ngardjelaï, de Toumai TV, emprisonné et torturé pendant sept mois.
La Haute Autorité des médias et de l’audiovisuel (HAMA) a également tenté en décembre 2024 d’interdire la diffusion de contenus audiovisuels en ligne, avant que la Cour suprême ne suspende cette décision. Plus récemment, le procureur de N’Djamena a menacé de poursuites les journalistes enquêtant sur le massacre de Mandakao.
RSF exige des explications
RSF appelle les autorités tchadiennes à « mettre fin immédiatement à ces pratiques de filature » et à garantir que les journalistes puissent exercer leur métier sans représailles. L’organisation exhorte également les services de renseignement à s’expliquer et à respecter la loi sur la presse et les engagements internationaux du Tchad en matière de liberté d’expression.