Accueil
Envoyer à un ami
Imprimer
Grand
Petit
Partager
TCHAD

Tchad : elle est renvoyée de l'école coranique à cause de sa peau dépigmentée


Alwihda Info | Par Martin Hidgé Ndouba - 28 Mars 2022


La dépigmentation de la peau prend de l'ampleur chez les jeunes filles, sous le regard passif des parents.


Tchad : elle est renvoyée de l'école coranique à cause de sa peau dépigmentée
Se rendre belle est l'une des préoccupations féminines. À la recherche de cette beauté, les femmes et jeunes s'adonnent à la pratique de l'éclaircissement de la peau sans mesurer les conséquences. La dépigmentation volontaire de la peau chez les jeunes filles prend de l'ampleur dans quelques quartiers de la ville de N'Djamena, sous le regard silencieux de certains parents.

Abdoulaye, enseignant coranique à Ridina, dans le 5e arrondissement, a constaté un changement brusque de la peau de son élève au visage clair et pieds noirs. Il n'a pas gardé le silence et a demandé à cette dernière de reste deux semaines à la maison.

Après moult réflexion, l'enseignant a décidé de renvoyer Fati pour qu'elle ne soit pas une occasion de chute pour les autres filles, selon ses explications. Une décision qui n'a plu à la maman de la fille. L'enseignant ne voulait pas en faire un débat. Il a signifié à cette dernière : "Fati fait ambi (dépigmentation de la peau en langue locale) donc je veux protéger les autres filles".

Comment peut-on comprendre que certains parents encouragent leur progéniture à dépigmenter la peau ? Comment peut-on expliquer ce phénomène ? Autant d'interrogations. Dans un monde où la beauté physique à un prix devant les hommes, cela met les filles en concurrence, les poussant à avoir une peau claire pour plus de visibilité, de faveur et de valeur, selon Abisso Djibirine, diplômé en sociologie à l'université de N'Djamena.

Même si la religion nous interdit de porte un jugement sur les uns et autres, il faut reconnaître que la dépigmentation de la peau peut avoir des effets néfastes sur la santé, selon l'explication de Madame Jeanne Ndjiga, infirmière.

D'après certains jeunes musulmans, l'enseignant n'a pas tort car la religion enseigne ce qui est bien pour le corps et l'âme. Cette pratique qui touche beaucoup plus les jeunes filles interpelle les parents. Car les parents doivent éduquer leurs progénitures à conserver leur peau naturel.

Le ministère de la Santé publique n'est pas du reste. Il faut lancer une campagne de sensibilisation sur les dangers de la dépigmentation de la peau. La mairie doit également interdire la vente de ces produits nuisibles à la peau. Sans cela, on aura plus de filles à deux couleurs : pieds noirs et visage clair.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)