Tchad : la Fondation Grand Cœur lance un vaste projet pour faire face à la malnutrition

La Fondation Grand Cœur a lancé mercredi à N’Djamena son projet de lutte contre la malnutrition maternelle et infantile dénommé « Ma maman, ma bouillie ».

La situation alimentaire et nutritionnelle est préoccupante au Tchad. Les résultats de l’enquête SMART 2019 révèlent que la malnutrition aigüe est stationnaire avec un taux de 12,9% de la malnutrition aiguë globale et 2,9% de la malnutrition aiguë sévère.

Au total, 18 provinces sont en situation nutritionnelle préoccupante, parmi ces provinces, 9 sont en situation critique, c’est à dire ayant une prévalence supérieure au taux d’urgence de 15%, selon la classification de l’OMS.

Selon Habiba Sahoulba, secrétaire générale de la Fondation Grand Coeur, "la sous-nutrition entraîne l'apparition récurrente ou l'intensification de la gravité de certaines pathologies et accroît les risques de décès au cours des étapes précises de cycle de vie. Elle affecte négativement le développement psychomoteur de l'enfante c'est-à-dire elle cause un retard de croissance à la fois physique et psychique."

Le projet qui vient en appui à l’action gouvernementale comprend la formation d’environ 1500 femmes dans neuf provinces du pays y compris la ville de N’Djamena. Ces femmes, issues d’au moins 150 groupements féminins, se chargeront de former à leur tour au moins 5000 membres pour une première phase.

La formation qui sera assurée par des spécialistes dans le domaine consistera à fournir aux bénéficiaires des recettes pour la fabrication des farines enrichies afin de fortifier l’alimentation du jeune enfant et de sa mère. Les groupements bénéficieront de matériels et des matières d’œuvre pour commencer leurs activités.

Habiba Sahoulba exhorte les apprenantes à saisir cette opportunité qui s’offre à eux afin qu'elles soient en mesure de créer une activité génératrices de revenu et tirer des grands avantages financiers pour subvenir à certains besoins leurs familles et par ricochet, améliorer leurs conditions de vie.

Le directeur général du ministère de la Santé publique et de la Solidarité nationale, Dr. Ismael Bahr Bachar, souligne que la malnutrition ne commence pas à la naissance mais au premier jour de la grossesse."Avant la grossesse, il faut que la femme soit en bonne santé. (...) Vous avez suivi les indicateurs, ils sont énormes et inquiétants", dit-il.

Depuis presque une dizaine d'années, la malnutrition aigüe dans la bande sahélienne évolue entre presque 12 et 15%, tandis que la malnutrition sévère se situe autour de 32%. "Vous ne pouvez pas imaginer les dégâts au niveau de la société", indique Dr. Ismael Bahr Bachar.

La Fondation Grand Coeur entend faire la promotion de la fortification alimentaire du jeune enfant, conformément aux objectifs du plan du gouvernement de l'alimentation du nourrisson et du jeune enfant qui insiste sur les actions en faveur des 1000 jours considérés comme déterminants pour l'enfant et la mère.

Le concept des 1000 premiers jours de la vie inclus le temps de la grossesse jusqu'à la 2ème année de l'enfant.