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TCHAD

Tchad : la défécation à l'air libre gagne du terrain à N'Djamena


Alwihda Info | Par Martin Higdé Ndouba - 1 Février 2022



C’est un sujet trop gênant, mais la manière de se soulager en pleine nature laisse une signature particulière dans la capitale tchadienne. Cette pratique est encore visible dans certains quartiers de N'Djamena. Notamment, à Ridina dans le 5ème arrondissement, à Dembé, Boutlbalgara, Habbana et Chagoua tous dans le 7ème arrondissement, à Diguel dans le 8ème arrondissement, à Walia et Toukra dans le 9ème arrondissement et Paris-Congo dans le 6ème arrondissement pour ne citer que ceux-là.

Un peu partout donc, l’on assiste encore à la défécation à l’air libre. A Chagoua, le bassin de rétention situé non loin de l’Eglise Evangélique au Tchad n°6, est une toilette libre pour un grand nombre de jeunes, femmes et enfants. Dans la soirée, c’est un spectacle désolant offert par des jeunes et femmes. Accroupis, short baissé ou pagne détachée, sans honte, chacun accomplit son besoin sans ménagement.

Certains habitants du quartier témoignent que c’est des passants qui profitent de cet espace pour se soulager. A Ridina, certains couloirs sont utilisés comme des toilettes, quelques vendeurs de viande et autres boutiquiers des alentours du couloir, profitent pour se soulager même devant les enfants et les passants. Mahamat, habitant du quartier nous explique son mécontentement : « ce n’est pas normal que de grandes personnes se soulagent à l’air libre ».

Pour plusieurs personnes, cette pratique s’explique par le manque de latrines dans certaines concessions et l’insalubrité des toilettes existantes. Cet avis n’est pas partagé par Asdjim Roland, sociologue de formation, qui dit que « la ville de N'Djamena est peuplée de personnes éloignées de leur culture, ce qui est difficile pour elles de s’adapter à la vie urbaine. Ces personnes pensent encore que la défécation à l’air libre n’est pas dangereuse pour la santé.

Pour remédier à cette pratique, il faut que les maires des communes, et les chefs des carrés des quartiers, lancent une opération de sensibilisation pour mieux les informer, car cette pratique est une source de maladies ». Sibot, infirmier de formation a, pour sa part, ajouté que la défécation à l’air libre est un facteur de plusieurs maladies, à savoir les infestations par les parasites, la fièvre typhoïde, l’hépatite A, le trachome et la poliomyélite.

D'après le rapport de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), dans un pays, plus la défécation en plein air est répandue, plus les taux de mortalité infantile, de malnutrition et pauvreté sont hauts. Il existe encore des pancartes où l’on peut lire, « interdit d’uriner ici » ou « interdit de chier ici », mais, sans effet. Comment peut-on comprendre que même les indications ne peuvent pas contenir cette pratique nuisible à la santé ?

Face à cette situation, la défécation à l’air libre doit être considérée par les autorités communales comme une infraction passible d’une amende ou de prison. Et cela servira de leçon à tous ceux qui se livrent à cette pratique.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)