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Tchad : la pression de réussir vite, pourquoi les jeunes se sentent toujours en retard ?


Alwihda Info | Par Achta Mahamat - 29 Octobre 2025



Tchad : la pression de réussir vite, pourquoi les jeunes se sentent toujours en retard ?
Aujourd’hui, à peine sortis de l’école, beaucoup de jeunes ressentent une étrange angoisse : celle d’être « en retard dans la vie ».

Sur les réseaux sociaux, tout le monde semble déjà avoir « réussi » : un emploi, une voiture, un mariage, une maison ou une vie parfaite à l’étranger. Résultat : la jeunesse vit sous une pression silencieuse, celle de devoir réussir vite, avant même d’avoir eu le temps d’apprendre, de tomber et de se construire.

Une réussite devenue un spectacle
À l’ère du numérique, la réussite est devenue un spectacle permanent. Chaque photo, chaque story, chaque post semble dire : « Regarde, moi j’ai réussi. » Et ceux qui n’ont pas encore atteint leurs objectifs finissent par se sentir en décalage. Youssouf, 23 ans, étudiant à N’Djamena, raconte : « Quand je vois mes amis voyager, travailler ou se marier, j’ai parfois l’impression d’être en retard.
Pourtant, chacun a son rythme, mais les réseaux sociaux font croire qu’on doit tous réussir au même moment. » Cette comparaison constante crée une fatigue mentale, une pression quotidienne et, parfois même, une perte de confiance en soi.

Le mythe du succès immédiat
Le mythe du succès instantané, gagner de l’argent vite, devenir célèbre en quelques mois, se marier jeune, pousse certains à brûler les étapes. Mais pour beaucoup, cette précipitation mène à la déception : ils découvrent que la vraie réussite demande du temps, de la patience et de la persévérance. Amina, 26 ans, entrepreneure, témoigne : « J’ai voulu lancer mon affaire trop vite, juste pour prouver que je pouvais réussir. Résultat : j’ai tout perdu au bout d’un an. Aujourd’hui, je reprends calmement, avec de l’expérience. Réussir vite, ce n’est pas forcément réussir bien. »

Le poids du regard social
Dans certains milieux, ne pas avoir « réussi » avant un certain âge est mal vu. Un jeune homme sans emploi, une fille non mariée à 25 ans ou un diplômé encore en quête d’opportunités : chacun se sent observé, jugé, commenté. Cette pression sociale alourdit encore le fardeau des jeunes. Mahamat, 28 ans, diplômé sans emploi, confie : « Chez nous, quand tu as fini les études et que tu n’as encore rien, les gens commencent à te regarder autrement. On te demande : Tu fais quoi maintenant ?. C’est comme si ton temps était compté. »

Accepter son rythme : une force intérieure
La réussite n’a pas d’âge fixe. Certains trouvent leur voie à 20 ans, d’autres à 40. Ce qui compte, ce n’est pas la vitesse, mais la direction. Apprendre, échouer, recommencer : c’est aussi ça, réussir. Chaque parcours est unique, et la lenteur n’est pas un signe d’échec, mais souvent une preuve de maturité.

La pression de « réussir vite » pousse beaucoup de jeunes à se sentir en retard, alors qu’ils sont simplement en chemin. Il est temps de redéfinir la réussite : ce n’est pas une course, mais une aventure personnelle. Comme le dit un proverbe africain : « L’éléphant n’a jamais peur d’être lent, car il sait qu’il ne s’égare jamais. »



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)