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POLITIQUE

Tchad : le GCAP dénonce les actions controversées de la transition et appelle à agir


Alwihda Info | Par Ali Moussa - 8 Juillet 2023


Le Groupe de Concertation des Acteurs Politiques (GCAP) a tenu une conférence de presse ce samedi 8 juillet 2023 dans la salle de conférence de la FM Liberté à N'Djamena pour informer l'opinion nationale des résultats de sa tournée internationale d'explication et d'échanges avec les partenaires et pays amis du Tchad. L'objectif de cette conférence était d'alerter et de mobiliser les populations, les groupes sociaux, les organisations professionnelles, les syndicats, la société civile, les organisations religieuses et les partis politiques sérieux face à l'orientation de plus en plus préoccupante prise par cette transition.


Selon M. Max Kemkoye, l'un des porte-paroles du GCAP, alors que la majorité des Tchadiens sont profondément affectés et d'autres plongés dans un désespoir profond en ces temps troublés et incertains, la solution au problème du Tchad ne peut être exclusivement tchadienne en raison des enjeux politiques et de coopération qui y sont liés.

M. Kemkoye affirme que, en raison des manœuvres et des artifices du pouvoir actuel et de ses réseaux, malgré les événements tragiques du 20 octobre, la problématique du Tchad est restée méconnue, voire insuffisamment prise au sérieux par les pays amis et les principaux partenaires du pays. C'est dans ce contexte que le GCAP a entrepris une tournée internationale d'explication et d'échanges avec les partenaires et pays amis du Tchad, notamment à Rome, Paris et Bruxelles. Selon M. Kemkoye, la complexité méthodiquement mise en place par la diplomatie subtile fait que la France, bien qu'elle ait de l'influence au Tchad, ne peut agir seule. De plus, la CEEAC, plongée dans l'attentisme et la complicité prudente, n'est pas mieux équipée. L'Union africaine, hésitant face au principe de subsidiarité naissant, a fini par s'affirmer, mais de manière insuffisante. Quant au système des Nations Unies, il semble perdu dans l'indécision et la tiédeur de certains acteurs. Selon M. Kemkoye, lors de cette mission, divers partenaires ont été abordés concernant les risques liés à la gestion actuelle de cette funeste transition, ses échecs et les graves conséquences sur la stabilité, la cohésion nationale, l'amélioration des conditions de vie des populations, la situation sociale des jeunes, les violations massives et continues des droits de l'homme, ainsi que la gestion économique désastreuse. Les conséquences dramatiques à venir de la volonté affichée par les autorités de transition de se maintenir au pouvoir ou de se présenter aux prochaines élections post-transition ont également été abordées.

Selon le GCAP, la stratégie macabre et politiquement dangereuse vise simplement à exclure certaines provinces des élections référendaires au nom de l'insécurité et à utiliser cet argument pour montrer aux partenaires qu'il sera impossible de respecter le calendrier prévu en raison de cette insécurité. De plus, cette même logique stratégique pousse le système de gestion de la transition à exploiter militairement, financièrement et politiquement les conséquences du conflit militaire au Soudan en sa faveur.

Concernant les irrégularités dans la procédure constitutionnelle, Max Kemkoye affirme qu'en ce qui concerne la proposition d'un projet de constitution ou de modification constitutionnelle, l'une des conditions fondamentales et incontestables est la qualité de l'autorité, c'est-à-dire le président de la République qui détient les pouvoirs constitutionnels et a la compétence de convoquer un référendum. "Le motif de vendre aux acteurs la constitution de 1996 révisée ne tient plus. Il s'agit bel et bien de la constitution de Mahamat Idriss Deby Itno et non celle émanant des Tchadiens ou d'une constituante", s'insurge Max Kemkoye.

Pour le GCAP, l'urgence actuelle est de créer un nouveau consensus politique. Ce consensus politique nécessaire passe par l'organisation et la tenue d'un dialogue politique au minimum, pour lequel les principaux pays amis, les partenaires et les acteurs politiques majeurs au niveau national ont donné leur accord. Le GCAP révèle que ce projet politique consensuel sera examiné et soutenu par tous, dans le but ultime de trouver une solution politique globale. Cependant, la junte au pouvoir et ses soutiens, enfermés dans leur logique égoïste et exclusive habituelle, tentent d'éviter ou d'esquiver le dialogue politique minimal.

"Ce sont des jours inimaginables où chaque jour, des généraux sont mis à la retraite en masse par le président de transition, tandis que d'autres sont promus au grade. Profitant de l'absence d'une armée républicaine fondée sur des règles, ces individus, qui n'ont fait aucun effort intellectuel ou militaire pour gravir les échelons jusqu'au plus haut grade de l'armée, cherchent à semer la discorde", s'indigne Max Kemkoye, porte-parole du GCAP. Il souligne qu'il n'est ni du rôle ni de la compétence d'un président de transition d'envoyer des généraux à la retraite ou de promouvoir d'autres au grade de général. "Le grade de général est devenu si banal au Tchad que n'importe quel civil peut l'obtenir, ce qui n'est pas surprenant. Ce qui est risible, c'est que ces usurpateurs de titres de hauts gradés deviennent parfois les gardes du corps d'un autre général", s'étonne le GCAP.

Le GCAP se demande notamment comment deux individus, qui ne semblent pas avoir fourni d'efforts intellectuels et militaires particuliers et ne disposent donc d'aucune référence dans les annales militaires, ont pu gravir tous les échelons jusqu'à atteindre le sommet de l'État et obtenir le grade de général dans l'armée.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)