Accueil
Envoyer à un ami
Imprimer
Grand
Petit
Partager
TCHAD

Tchad : le débat sur le bilinguisme suscite des divergences


Alwihda Info | Par Mbaïnaissem Gedeon - 3 Juin 2022



N’Djamena - Les panelistes Dr Bassa Djideingar, Dr Hassasaballah Mahamat Mahadi, Dr Ali Gamar, Senoussi Mahamat Ali, Dr Ramatou Mahamat Houtouin et Dr Guirayo Jérémie se sont penchés le 2 juin sur les contraintes et défis du bilinguisme au Tchad, dans le cadre du débat public initié par le Comité d'organisation du dialogue national inclusif.

La question de la confusion de la langue arabe avec la religion musulmane ou l’islam et d'autres facteurs de pesanteurs socio-culturels freinent l’apprentissage de la langue arabe dans les établissements par certaines communautés, en plus du manque d'enseignants compétents dans l’enseignement de la langue arabe. Dr Bassa Djideingar, expert en gestion de l’éducation, souligne que l’état de bilinguisme au Tchad est désagréable, ceci est dî au manque de volonté politique. Il ajoute que le Tchad compte 216 dialectes. "Si on pouvait enseigner ces langues dans les établissements, ce serait un désordre", dit-il.

Tout citoyen tchadien peut choisir d’éduquer ses enfants dans l’une des deux langues ou bien dans les deux langues, rappelle le décret n° 71 du 9 février 1995.

Pour Dr Ramatou Mahamat Houtouin, la politique promeut le bilinguisme au Tchad. Elle acquiesce toutefois les plaintes liées aux nominations à des postes de responsabilité sans aucune expérience, ce qui suscite des frustrations de ceux qui ont la vocation du métier d'enseignant.


"Le bilinguisme est une richesse pour nos enfants mais aujourd’hui après 30 ans, nous n’avons pas des enfants bilingues, c’est qu’il y a un problème", affirme Dr Bassa Djideingar. "Un arabophone considère un francophone comme un analphabète de même un francophone considère l’arabophone comme un analphabète, c’est-à-dire que le Tchad a un double analphabétisme ?", déplore Dr Bassa Djideingar.

Certains accusent le gouvernement d’être à l’origine de cet amalgame en primant politiquement des individus qui ne savent ni lire, ni écrire dans les deux langues mais réclamant bilingue et occupant des postes de responsabilité au niveau de l’éducation. "Ceux-là n’ont pas leur place normalement", affirment les participants.

Un débat houleux sur le bilinguisme entre les arabophones , les francophones et les panelistes a marqué la fin de cette conférence, en présence du ministre d’État chargé de la eréconciliation nationale et du dialogue, Acheikh Ibn Oumar.




Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)