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POINT DE VUE

Tchad: le nouveau gouvernement de la faim


Alwihda Info | Par - ҖЭBIЯ - - 25 Avril 2008


Le ridicule ne tuera jamais : on retrouve dans ce gouvernement les membres de la Coordination des partis politiques pour la défense de la Constitution (CDPC). Or, le porte-parole de cette coordination, Ibni Oumar Mahamat Saleh, est toujours "porté disparu". La disparition de Ibni Oumar devrait être un moyen de pression sur Déby de la part des autres membres de la CDPC. Sa libération immédiate devrait une condition sine qua none pour une éventuelle entrée de l'opposition dans ce gouvernement. Mais Ibni Oumar disparu, la vie continue pour Kamougué, Alingué et consorts. C'est une haute trahison, une lâcheté inqualifiable de la part de cette soit-disant opposition qui laisse seuls sur le front, les pauvres disciples de l'illustre disparu, Ibni Oumar Mahamat Saleh


Tchad: le nouveau gouvernement de la faim

Par BELEMGOTO Macaoura

On ne s'en doutait point. Des rumeurs persistantes ont longtemps alimenté les médias, rumeurs confirmées en fin de compte : l'opposition démocratique accepte d'entrer dans l'énième gouvernement de sauvetage du général-président-à-vie Idriss Déby Itno.

Incroyable ! Il ne faut plus compter sur les Tchadiens pour sauver le Tchad. Notre pays souffre cruellement d'une classe politique en mal de renouvellement. Les caciques de la scène politique tchadienne sont immortels. Incroyable ! Comment croire qu'un certain Abdelkader Wadal Kamougué, celui-là même qu'on devait normalement compter parmi les "portés disparus", accepte d'entrer dans le gouvernement du criminel-président Déby ? Il s'était sauvé in extremis au Cameroun. Il est aujourd'hui ministre, pour apporter quoi au Tchad ?

Le ridicule ne tuera jamais : on retrouve dans ce gouvernement les membres de la Coordination des partis politiques pour la défense de la Constitution (CDPC). Or, le porte-parole de cette coordination, Ibni Oumar Mahamat Saleh, est toujours "porté disparu". La disparition de Ibni Oumar devrait être un moyen de pression sur Déby de la part des autres membres de la CDPC. Sa libération immédiate devrait une condition sine qua none pour une éventuelle entrée de l'opposition dans ce gouvernement. Mais Ibni Oumar disparu, la vie continue pour Kamougué, Alingué et consorts. C'est une haute trahison, une lâcheté inqualifiable de la part de cette soit-disant opposition qui laisse seuls sur le front, les pauvres disciples de l'illustre disparu, Ibni Oumar Mahamat Saleh. Pour comble de honte, le porte parole- adjoint de la CDPC, celui qui vient immédiatement après Ibni, Hamit Mahamat Dalahob, se retrouve dans le gouvernement. Notons enfin la présence dans ce gouvernement, de Monsieur le très respecté Mbaylaou Naymbaye Lossiminan, un dinosaure de la vie politique tchadienne, ministre depuis...Tombalbaye ! Naymbaye fait partie de ces Tchadiens dont la vie a souri par rapport à l'écrasante majorité des Tchadiens, condamnés à vivre l'enfer deux fois dans leur existence : d'abord ici sur terre, au Tchad, puis dans l'au-delà pour ceux que le bon Dieu aura jugé indignes d'entrer dans son paradis.

Il faut dire que l'entrée dans le gouvernement des membres éminents de la CDPC signe en même temps la mort de cette organisation politique sur laquelle on pouvait compter. Déby a atteint un de ses objectifs, à savoir tout balayer autour de lui. Au lendemain de l'attaque rebelle, il voulait éliminer physiquement tout ce qui est opposition. Le tir a été manqué. Mais le président a mille tours dans son sac : en proposant aux membres de la CDPC d'entrer dans son gouvernement, il est sûr de la mort cérébrale de cette organisation politique qui pouvait éventuellement le gêner.
En fin de compte, l'espoir d'un quelconque changement au Tchad repose lourdement sur les épaules des rebelles. Mais... Une chose est certaine au Tchad : même si ces rebelles parviennent à renverser Déby, ils formeront un gouvernement avec les mêmes Kamougué, Naymbaye, Alingué, etc. Le Tchad est un pays maudit. Aucun renouvellement de la classe politique ne pointe à l'horizon. Et la jeunesse tchadienne, déboussolé, n'a que ses yeux pour pleurer.

Les questions qu'on pourrait se poser sont les suivantes : Pourquoi malgré la disparition d'Ibni Oumar Mahamat Saleh dans des conditions inacceptables qu'on connaît, le reste de la CDPC accepte d'aller partager la soupe avec Déby ? Pourquoi ces vieux routiers de la politique tchadienne (Naymbaye, Kamougué, Alingué, etc) ne tirent jamais les leçons positives sous le poids de l'âge ? Pourquoi acceptent-ils de se faire manipuler par Déby alors que dans trois mois ils seront éjectés de ce GUNT (Gouvernement d'Union Nationale Transitoire) ? Il y a une réponse unique à ces différentes questions : Déby tient tout le monde par la faim. Toutes ces hautes personnalités politiques sont, en réalité, très pauvres, plus pauvres qu'on ne le croit. Ils n'ont plus aucun revenu. Tenaillés par la faim, ils sont capables d'accepter n'importe quoi y compris la sodomie par Déby en contrepartie d'un poste ministériel pour trois mois.

L'Afrique est menacée par la famine, certes, mais les effets de cette famine commencent déjà à se faire ressentir dans la classe politique tchadienne avec l'entrée des membres de la CDPC dans le gouvernement de Déby.

Le Tchad ne cesse de plonger au fond dans un abîme dont le fond n'est pas encore atteint. Le pire est à venir avec Déby, maintenant qu'il est sûr et certain qu'il a toutes les cartes en main, avec le soutien ferme de la France de Sarkozy.

BELEMGOTO Macaoura

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