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TCHAD

Tchad : le prix du sang ne doit pas effacer la justice pénale


Alwihda Info | Par Info Alwihda - 14 Février 2019



Des gendarmes au Tchad. © Alwihda Info
Des gendarmes au Tchad. © Alwihda Info
La justice tchadienne doit "s'assumer pleinement", a estimé ce mercredi 13 février le chef de l'Etat Idriss Déby devant des responsables administratifs et militaires réunis à Abéché. Le président a reconnu des défaillances de la justice et a critiqué la pratique de la Diya "prix du sang" qui se substitue complètement à l'application de la justice pénale.

"Comment peut-on comprendre qu'un meurtrier ou qu'un criminel, on lui dit, bon tu paie la Diya et c'est fini. Ça c'est le système traditionnel reconnu par certaines congrégations religieuses du Tchad. Mais la partie pénale, l'Etat n'a pas le droit de poursuivre un criminel et le condamner ? C'est un criminel, quel que soit ses origines. Tu tue quelqu'un, et on te demande de payer la Diya. Tu tue, tu paie et tu sort. Les familles sont réconciliées et il n'y a plus rien à faire. La justice dit que c'est bon, donc continuons comme ça. Mais, celui qui a les moyens et qui en veut à quelqu'un, il peut réunir les moyens, mettre à côté, partir faire du mal, assassiner, venir payer la Diya et rester, non ? Ou bien c'est pas ça ?", explique Idriss Déby.

"Voila la clé du mal de notre société aujourd'hui"

Il estime que le rôle de la République, de la force publique et de la justice est "oublié". D'après Idriss Déby, "les deux choses ne vont pas de pair. Les parents du meurtrier sont obligés de payer la Diya, quoi qu'il en soit, quel que soit le délai. Ça c'est autre chose, ça se règle dans le cadre de la tradition. Mais du reste, comment comprendre que le sang est versé, qu'il y a eu des morts et il qu'il n'y ait pas des gens qui soient arrêtés et condamnés ? Voila la clé du mal de notre société aujourd'hui."

​Mise en garde contre "toute faillite des forces de défense et de sécurité"

"Ajoutez à cela la vendetta. Je met en garde toute faillite du coté des forces de défense et de sécurité, en ce qui concerne cette histoire de vendetta. Je part en guerre contre la vendetta. Il faut bien comprendre. En cela, la justice doit s'assumer pleinement, jouer son rôle pleinement. Les autorités administratives à tous les niveaux, y compris les gouverneurs, doivent prendre leurs responsabilités et agir en conséquence. Vendetta contre vendetta, ça s'arrêtera quand ?", relève le chef de l'Etat.



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