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TCHAD

Tchad : les niveaux de malnutrition chez les enfants de moins de 5 ans sont préoccupants


Alwihda Info | Par Abakar Adoum N'gaye - 30 Juillet 2022


Dans le cadre du consortium entre le ministère de la Communication, l'UNICEF, la Maison des médias et l'Union des journalistes du Tchad (UJT), un café de presse sous le thème "la malnutrition chez les enfants au Tchad" a été organisé le 28 juillet 2022 à la Maison de médias.


Face aux journalistes, les exposants se sont penchés sur la situation de la malnutrition et les défis en matière de prise en charge de la malnutrition chez les enfants d'une part, et la malnutrition, causes/conséquences, information sur l'appui apporté par l'UNICEF pour la prise en charge de la malnutrition chez les enfants d'autre part.

Le panel est composé de Ali Mahamat Haroun, chef de service adjoint de prise en charge de la malnutrition et Jean Michel, spécialiste nutrition (UNICEF).

Etant définie comme un état pathologique résultant d’une inadéquation par excès ou par défaut entre les apports alimentaires et les besoins de l’organisme, la malnutrition s'est accentuée au Tchad par les crises alimentaires depuis près d’une dizaine d’années. Elle touche en grande partie les enfants âgés de zéro à moins de cinq ans.

Les causes de la malnutrition au Tchad sont dues à plusieurs facteurs entre autres l'absence d'une alimentation adéquate, l'absence des services de santé et d'hygiène adéquats et l'insécurité alimentaire des ménages. Les causes sont aussi liées aux problèmes d'accès aux aliments, à l'indisponibilité des aliments et à l'environnement familial non favorable.

Toutes ces causes de malnutrition sont aussi encouragées par ces données : au Tchad ,1 enfant sur 10 est allaité exclusivement au sein, 1 enfant sur 10 a une alimentation minimale acceptable (fréquence minimale et diversité minimale acceptable). Le colostrum ou premier lait est jeté dans beaucoup d'ethnie au Tchad (anticorps), l'introduction de l'eau durant les 6 premiers mois est fréquente, tandis que les agressions physiques et psychiques liées aux pratiques traditionnelles aussi sont fréquentes.

Selon des études plus récentes menées par le ministère de la Santé avec l’appui de l’UNICEF et du PAM, les niveaux de malnutrition chez les enfants de moins de cinq ans restent préoccupants : malnutrition chronique (30,4%), malnutrition aiguë globale (10,9%) et malnutrition aiguë sévère (2%). Le taux de malnutrition aigüe globale a atteint et excédé le seuil préoccupant de 10% dans 16 des 23 provinces, parmi lesquelles 7 provinces sont dans une situation critique (Batha, Barh El Gazal, Salamat, Ennedi Est, Ennedi Ouest, Wadi Fira, Kanem).

La malnutrition est une maladie qui touche principalement les enfants. Elle est causée par une alimentation insuffisante et des maladies de l’enfant.

Cette situation nutritionnelle est aggravée par l’insécurité alimentaire, le faible accès aux soins de santé – plus de la moitié des centres de santé n’offrent pas de services de prise en charge de la malnutrition-, le faible accès à l’eau potable et à l’assainissement, à la récurrence des épidémies, notamment la rougeole qui sévit depuis mai 2018, le paludisme, les infections respiratoires et le choléra. A cela s’ajoutent les pratiques alimentaires inadéquates à savoir le faible taux d’allaitement maternel exclusif, une insuffisance de diversité alimentaire et de fréquence alimentaire (nombre de repas par jour). Ainsi, seulement 1 enfant sur 10 soit 11,5% des enfants de 6 à 23 mois ont une pratique d’alimentation minimale acceptable.

Pour l'année 2022, on estime que plus de 340.000 enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère (MAS) auront besoin d'un traitement. Dans le cadre de la réponse humanitaire, l'UNICEF prévoit de donner un appui à la prise en charge nutritionnelle à plus de 313,148 enfants dans les provinces prioritaires.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)