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Tchad : "même si le PCMT est en danger, je dois dénoncer", Mario Nderngue revient sur son arrestation


Alwihda Info | Par Guillaume Djerane - 8 Septembre 2022


Mario Nderngue est liberé et plus que determiné à militer pour la justice. L'artiste nous montre une voie particulière, son engagement en tant qu'artiste au service de son peuple. Il decrit son arrestation et ses éventuelles actions à venir. Voici son témoignage receuilli par Guillaume Djerane.


Vendredi 2 septembre, Mario Nderngue a fait une publication sur sa page Facebook pour répondre à l'appel du président des Transformateurs Succes Masra et du porte-parole du parti, l'artiste Ray's Kim, pour un meeting au balcon de l'espoir prévu le lendemain.

"Le samedi, on est arrivé et tout le siège était quadrillé par les forces de l'ordre, alors on s'est retiré pour s'asseoir dans la rue du lycée Hérédité en réfléchissant comment faire. Et du coup, on a vu un jeune qui était là, et qui cherchait de la monnaie. Un commerçant certainement. Mais les hommes en tenue le suivaient. Puis directement, ils se sont mis à le tabasser et l'ont embarqué. Lui, il a jeté ses 10.000 FCFA sur le comptoir où il est venu chercher la monnaie. Ces hommes en tenue ont quand même arraché l'argent. J'ai voulu réagir mais les amis m'ont dit de me calmer", témoigne Mario Nderngue.
"Entre-temps, Netoua Ernestine, qui habite dans la zone, est sortie en voiture mais on l'a fait descendre et on l'a frappé. À ce moment, je me suis dit non, c'est injuste, on ne peut pas frapper une femme, alors même si je ne peux pas intervenir, je dois filmer. Je ne peux pas cautionner ! Même si c'est le PCMT qui est en danger, c'est un tchadien et je dois dénoncer. Et pour cela, ils m'ont violenté, ils ont arraché mon téléphone, ils nous ont conduit au CPS 1. Ils nous ont torturés, on m'a forcé à déverrouiller mon téléphone, et ils m'ont particulièrement torturé parce que j'ai filmé la scène. Mon téléphone se trouve présentement avec le commissaire du CSP 1", poursuit Mario Nderngue.

Du genre à ne pas accepter les situations d'injustice, Mario Nderngue explique que militer, pour lui, n'a pas commencé avec Les Transformateurs :
"Mon entourage peut le témoigner, et ce, avant que je ne devienne artiste. Pour rappel, je suis l'un des étudiants du 2IE du Burkina Faso dont la bourse d'études a été suspendue. J'étais le chef de file du comité de crise à avoir saisi l'ambassade. Donc mon militantisme n'est pas nouveau. J'ai choisi de faire partie des Transformateurs. Pour moi, c'est le seul parti qui milite mieux contre l'injustice. Notre peuple est en train de souffrir et pour cela, je ne peux pas mener ce combat à seul. Donc, pour moi, c'est nécessaire de rejoindre les Transformateurs et ensemble, on va plus loin".

Sa motivation "reste pareille". Mario Nderngue précise que "même si aujourd'hui Les Transformateurs lâchent et qu'il y a une situation d'injustice", il est prêt à dénoncer.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)