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ANALYSE

Tchad : quand les parents n’ont plus le temps, qui éduque les enfants à N’Djamena ?


Alwihda Info | Par Temandang Gontran - 17 Octobre 2025



Tchad : quand les parents n’ont plus le temps, qui éduque les enfants à N’Djamena ?
La capitale tchadienne, à l'image de nombreuses métropoles, voit ses familles prises dans le tourbillon de la vie moderne. Entre la nécessité de pourvoir aux besoins vitaux, et le désir d'assurer un avenir meilleur, les parents se retrouvent souvent face à un dilemme déchirant : le temps consacré au travail empiète-t-il inéluctablement sur celui dédié à l'éducation et à l'encadrement de leurs enfants ?

La question de savoir à qui revient la faute, lorsque les enfants semblent manquer d'orientation et d'éducation de base devient pressante. Dans de nombreux foyers, le constat est amer : les parents, tant l'homme que la femme, sont accaparés par leurs activités professionnelles, laissant peu de place à l'éducation, aux conseils et à l'affection nécessaire.

Des enfants livrés à eux-mêmes et à la télévision
Les enfants, laissés à la merci de la télévision ou sous la surveillance de tiers, deviennent d'une part le fruit du suivisme de la société et, d'autre part, ils ne bénéficient pas des précieux conseils et du cadre éducatif que leurs parents devraient leur fournir. Pourtant, lorsque ces mêmes parents se plaignent de la mauvaise conduite ou des comportements étranges de leurs enfants, la question de la responsabilité se pose avec acuité.

Dans la vie, il est impératif de travailler pour subvenir aux besoins. Cependant, il est tout aussi crucial de souligner que consacrer du temps de qualité à la famille est une nécessité fondamentale pour le développement harmonieux de l'enfant. Si Monsieur et Madame sont tous deux constamment occupés, qui doit alors assumer le rôle essentiel d'éducateur ? Plusieurs familles à N'Djamena sont confrontées à cette réalité complexe.

Dorothée, mère de quatre enfants, partage son quotidien : « Je suis commerçante, je sors tôt le matin pour ne rentrer que le soir. Il faut chercher de quoi les nourrir. Leur papa est aussi un débrouillard, il est lui-même rarement à la maison. »

Cette absence prolongée des figures parentales conduit souvent les enfants à adopter les habitudes et les comportements de leur entourage immédiat, des proches, ou même des enfants du voisinage, ce que les parents peuvent trouver déconcertant. Un autre exemple illustre la difficulté de transmission culturelle et linguistique.

« Ma fille ne comprend pas notre dialecte », confie une mère. « Le fait qu'elle passe la journée avec les enfants du voisin, elle parle plutôt la langue Ngambay », soulignant la puissante influence de l'environnement extérieur en l'absence de l'encadrement parental. La situation souligne le défi de trouver un équilibre sain entre la subsistance économique et le devoir d'éducation.

La réussite matérielle ne devrait jamais se faire au détriment du bien-être psychologique et de la formation morale des enfants. Il ne s'agit pas de désigner un coupable unique, mais de reconnaître que l'éducation est une responsabilité partagée et primordiale. Elle nécessite un investissement en temps et en attention que la simple présence physique ne peut remplacer.

Les familles, la société et peut-être même les structures d'encadrement doivent se mobiliser pour aider les parents à retrouver cet équilibre essentiel et à redéfinir les priorités, afin que l'éducation des enfants ne soit pas la victime collatérale de la course à la survie économique. La question demeure : comment les parents de N'Djamena peuvent-ils réussir à concilier leur impératif de travail avec leur rôle fondamental de guide et d'éducateur ?



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)