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REPORTAGE

Tchad : vente de carburant au bord des rues, une activité de survie pour les femmes


Alwihda Info | Par Ahmad Youssouf Ali - 28 Novembre 2022


N'Djamena - De Goudji en passant par le rond-point du lycée féminin jusqu'à Sabangali, les femmes vendeuses de carburant étalent leurs marchandises au bord des routes pour subvenir aux besoins de leur famille respective.


Une vendeuse de carburant à N'Djamena. © Ahmad Youssouf Ali/Alwihda Info
Une vendeuse de carburant à N'Djamena. © Ahmad Youssouf Ali/Alwihda Info
Une table de fortune en bois, des bouteilles d'eau usagées qui servent de bidons de carburant et un récipient avec une encoche pour faciliter l'écoulement ; tel est le "kit" qui permet de s'adonner à cette activité.

Ce phénomène prend de plus en plus d'ampleur. Le manque d'emploi et la pauvreté poussent ces pauvres femmes à s'exposer du petit matin jusqu'à tard dans la nuit dans les rues.

Le constat est réel comme l'explique une femme âgée à Alwihda Info : "je n'ai qu'une seule fille et ma fille est devenue veuve. Personne ne s'occupe d'elle, c'est moi qui m'occupe d'elle et de mes petits enfants".

La fille de cette vendeuse vient subitement de perdre son mari. La famille n'a d'autre choix que de prendre ses responsabilités et d'opter pour la vente de carburant au bord des routes afin de survivre.

"Je ne force personne à nous secourir, même le gouvernement. Le gouvernement sait très bien que dans ce pays, ce sont les femmes qui souffrent autant que les hommes. S'il veut nous aider, qu'il soit la bienvenue sinon, Dieu merci, je suis contente de mon petit travail", souligne la vendeuse.

Des bouteilles d'eau transformées en bidons de carburant à N'Djamena. © Ahmad Youssouf Ali/Alwihda Info
Des bouteilles d'eau transformées en bidons de carburant à N'Djamena. © Ahmad Youssouf Ali/Alwihda Info
"Ce ne sont pas seulement les femmes tchadiennes qui souffrent, nous aussi. Je suis une migrante. J'ai émigré du Soudan pour le Tchad, en pensant trouver une vie meilleure. Hélas, c'est tout le contraire. La pauvreté ne guette que les femmes, que ce soit au Soudan ou au Tchad", témoigne Zahra Ibrahim Imam.

La plupart des vendeuses déplorent les tracasseries de la brigade mobile des douanes. La vente de carburant au bord des routes est en effet interdite par les autorités, compte tenu des risques.

"À leur passage, les agents des brigades emportent toutes les marchandises", déplore une jeune fille.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)